25 juin par i Salaheddine Lemaiz militant à
ATTAC-CADTM Maroc, 25/6/2014
Le régime marocain et son réseau d’hommes d’affaires affichent un appétit pour les marchés africains.
Ils sont en train d’exporter leur « savoir faire » dans la prédation des richesses au-delà des frontières marocaines.
Ils sont en train d’exporter leur « savoir faire » dans la prédation des richesses au-delà des frontières marocaines.
Cet intérêt retrouvé pour
« l’africanité » du Maroc donne lieu depuis des mois à des torrents de
débats et de publica- tions qui reproduisent avec
complaisance ce discours monnayé à coup de publicité et de chèques
de sponsoring. Ainsi, un vocabulaire de circonstance émerge :
« L’Afrique doit faire confiance à l’Afrique »,
« la coopération Sud-Sud », « un partenariat win-win », « l’esprit
du partage marocain », « Casa, hub africain ». Ce florilège
d’expressions dissi-
mule mal les vraies raisons de l’intérêt pour un continent qui n’a
jamais suscité un engouement particulier de la part de la classe
politique marocaine et encore moins des milieux d’affaires.
Cet intérêt se résume en deux mots : sous-impérialisme et
business.
Ce texte tente d’apporter une lecture critique à la nature des relations économiques entre le Maroc et l’Afrique. Dans un premier temps, nous allons dresser le tableau des échanges entre le Maroc et les autres pays du continent. Puis, nous allons placer cette « offensive » marocaine dans un cadre international, pour ensuite expliciter les implications internes de ces investissements marocains. En conclusion, nous monterons les contradictions flagrantes du Maroc sur ce sujet.
Le roi et « ses amis »
« La coopération entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne a été marquée dans un premier temps par l’implication des entreprises publiques marocaines dans la mise en œuvre de projets d’infrastructures, assainissement, électrification, gestion des ressources en eau et irrigation », note le Ministère des finances marocain. Ainsi, l’Office national de l’eau et de l’électricité (ONEE) marocain est présent dans 15 pays africains. Sa branche d’eau a remporté en 2007 le marché de la gestion déléguée de l’eau potable et de l’assainissement au Cameroun.
« Cette coopération a connu, dans un deuxième temps, l’association du secteur privé qui est actuellement présent dans des domaines variés (mines, tourisme, télécommunications, banques, habitat social…) », explique le Ministère des finances. Ceci se traduit aujourd’hui par la présence de quatre catégories d’acteurs. Le premier est la SNI, le holding royal. Sa banque AWB est présente dans 11 pays africains, Managem, sa société d’extraction minière exploite des mines d’or au Soudan, en Ethiopie, au Congo Brazzaville, en Mauritanie et au Gabon et des mines de cuivres et de cobalt en RDC.
Le deuxième groupe d’acteurs rassemble des entreprises publiques qui investissent sous l’ordre du pouvoir politique. Dans un pays où la séparation entre argent public et privé est floue, ces investissements directs étrangers (IDE) du Maroc font partie aussi de la première catégorie. Dans cette liste, nous classons la Banque centrale populaire (BCP) qui détient 7 banques africaines, l’Office chérifien des phosphates (OCP) qui commence à exporter ses engrais en Afrique subsaharienne, Royal air Maroc (RAM) avec ses 30 lignes aériennes dans les capitales de l’Afrique et ses 15 bureaux de représentation de la compagnie. Dans cette catégorie, il faut ajouter l’ONEE et la CDG, banque publique d’investissement qui s’intéresse également au continent noir.
Pour le troisième type d’acteurs, nous trouvons les grandes entreprises ou filiales de multinationales présentes au Maroc bénéficiant des réseaux politico-affairistes entre la monarchie et les régimes d’Afrique subsaharienne. Citons la banque BMCE omniprésente à travers la Bank of Africa dans 20 pays. Maroc Telecom est un autre acteur de premier plan dans la « MarocAfric ». Cette ex-filiale du français Vivendi, aujourd’hui détenue par les Emiratis d’Etissalat, est devenue un des géants des télécoms en Afrique. Elle contrôle 12 entreprises de télécom. Ajoutons également Saham Finances, spécialiste de l’assurance présent dans 19 pays, Cema-Bois de l’Atlas présente au Gabon et détenue par le groupe de Karim Lamrani, ex-premier ministre sous Hassan II, les sociétés de promotion immobilière et de BTP (Addoha, Alliances, SOMAGEC, etc…).
Enfin, la dernière catégorie d’acteurs comporte des entreprises de taille moyenne qui investissent en Afrique subsaharienne dans le secteur des nouvelles technologies (M2M, HPS, IB Maroc, CBI, GEMADEC, etc.) ou de l’industrie pharmaceutique (Sothema, CooperPharma). Ces entreprises bénéficient également des « réseaux » marocains, mais elles sont moins favorisées que les trois premiers types d’acteurs gravitant autour de la « galaxie royale ». Malgré ces quelques différences, tous ces agents économiques convergent vers un même but : tirer le maximum de profit de l’Afrique subsaharienne.
Pour lire la suite cliquez ci-dessous:
http://revolutionarabe.over-blog.com/article-marocafric-ou-l-investissement-marocain-en-afrique-subsaharienne-cadtm-123994627.html
Ce texte tente d’apporter une lecture critique à la nature des relations économiques entre le Maroc et l’Afrique. Dans un premier temps, nous allons dresser le tableau des échanges entre le Maroc et les autres pays du continent. Puis, nous allons placer cette « offensive » marocaine dans un cadre international, pour ensuite expliciter les implications internes de ces investissements marocains. En conclusion, nous monterons les contradictions flagrantes du Maroc sur ce sujet.
Le roi et « ses amis »
« La coopération entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne a été marquée dans un premier temps par l’implication des entreprises publiques marocaines dans la mise en œuvre de projets d’infrastructures, assainissement, électrification, gestion des ressources en eau et irrigation », note le Ministère des finances marocain. Ainsi, l’Office national de l’eau et de l’électricité (ONEE) marocain est présent dans 15 pays africains. Sa branche d’eau a remporté en 2007 le marché de la gestion déléguée de l’eau potable et de l’assainissement au Cameroun.
« Cette coopération a connu, dans un deuxième temps, l’association du secteur privé qui est actuellement présent dans des domaines variés (mines, tourisme, télécommunications, banques, habitat social…) », explique le Ministère des finances. Ceci se traduit aujourd’hui par la présence de quatre catégories d’acteurs. Le premier est la SNI, le holding royal. Sa banque AWB est présente dans 11 pays africains, Managem, sa société d’extraction minière exploite des mines d’or au Soudan, en Ethiopie, au Congo Brazzaville, en Mauritanie et au Gabon et des mines de cuivres et de cobalt en RDC.
Le deuxième groupe d’acteurs rassemble des entreprises publiques qui investissent sous l’ordre du pouvoir politique. Dans un pays où la séparation entre argent public et privé est floue, ces investissements directs étrangers (IDE) du Maroc font partie aussi de la première catégorie. Dans cette liste, nous classons la Banque centrale populaire (BCP) qui détient 7 banques africaines, l’Office chérifien des phosphates (OCP) qui commence à exporter ses engrais en Afrique subsaharienne, Royal air Maroc (RAM) avec ses 30 lignes aériennes dans les capitales de l’Afrique et ses 15 bureaux de représentation de la compagnie. Dans cette catégorie, il faut ajouter l’ONEE et la CDG, banque publique d’investissement qui s’intéresse également au continent noir.
Pour le troisième type d’acteurs, nous trouvons les grandes entreprises ou filiales de multinationales présentes au Maroc bénéficiant des réseaux politico-affairistes entre la monarchie et les régimes d’Afrique subsaharienne. Citons la banque BMCE omniprésente à travers la Bank of Africa dans 20 pays. Maroc Telecom est un autre acteur de premier plan dans la « MarocAfric ». Cette ex-filiale du français Vivendi, aujourd’hui détenue par les Emiratis d’Etissalat, est devenue un des géants des télécoms en Afrique. Elle contrôle 12 entreprises de télécom. Ajoutons également Saham Finances, spécialiste de l’assurance présent dans 19 pays, Cema-Bois de l’Atlas présente au Gabon et détenue par le groupe de Karim Lamrani, ex-premier ministre sous Hassan II, les sociétés de promotion immobilière et de BTP (Addoha, Alliances, SOMAGEC, etc…).
Enfin, la dernière catégorie d’acteurs comporte des entreprises de taille moyenne qui investissent en Afrique subsaharienne dans le secteur des nouvelles technologies (M2M, HPS, IB Maroc, CBI, GEMADEC, etc.) ou de l’industrie pharmaceutique (Sothema, CooperPharma). Ces entreprises bénéficient également des « réseaux » marocains, mais elles sont moins favorisées que les trois premiers types d’acteurs gravitant autour de la « galaxie royale ». Malgré ces quelques différences, tous ces agents économiques convergent vers un même but : tirer le maximum de profit de l’Afrique subsaharienne.
Pour lire la suite cliquez ci-dessous:
http://revolutionarabe.over-blog.com/article-marocafric-ou-l-investissement-marocain-en-afrique-subsaharienne-cadtm-123994627.html
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