Le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui fortement réaffirmé à Alger
Le droit à l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental a été
fortement réaffirmé, jeudi à Alger, à l’occasion d’une conférence de
soutien et de solidarité initiée par l’Organisation nationale pour la
Solidarité associative (ONSA).
“La cause du peuple sahraoui mérite une mobilisation plus large et plus
effective, et ce conformément au droit international”, a plaidé, dans
son intervention inaugurale des travaux de cette rencontre, le
président de l’ONSA, Karoun Tahar, appelant à l’occasion à la
libération “immédiate et inconditionnelle” de tous les prisonniers
politiques sahraouis détenus dans les geôles marocaines.
Insistant sur le rôle “important” des Organisations non gouvernementales
(ONG) internationales pour la défense et la promotion de la question du
Sahara Occidental, l’intervenant a convié celles qui ont des
“réticences” en raison d’informations “douteuses” à “incarner les
valeurs de démocratie” et à “infléchir” le cours des événements en
faveur des Sahraouis.
Le président de l’ONSA a particulièrement relevé la dimension liée aux
droits de l’homme, eu égard aux multiples “violations” commises par les
forces marocaines contre les populations sahraouies des territoires
occupés. “Le peuple sahraoui est colonisé, dominé et opprimé”, a-t-il
martelé, avant de se référer aux témoignages attestant constat et
établis par les militants des droits de l’homme sahraouis, ainsi que par
des observateurs étrangers.
De son côté, le consul de la république arabe sahraouie et démocratique
(RASD) à Alger, Mohamed Echeikh, a déploré que “le peuple sahraoui n’a
pu se prononcer sur son devenir, car il a été trahi par le Maroc”,
relevant les “endurances quotidiennes” des Sahraouis conséquemment à la
situation de colonisation. Il a cité, entre autres “injustices commises
par le colonisateur marocain, “l’emprisonnement de ses compatriotes, les
quelques 5 millions de mines antipersonnel qui “continuent de faucher
des vies”, le mur de la “honte” qui divise les Sahraouis et la
spoliation des ressources naturelles de ce territoire.
Déplorant le soutien de certains pays, dont la France, profitant au
Maroc, le diplomate a estimé que le makhzen “ne fait même pas confiance à
ses citoyens”, allusion à son refus d’accepter le vote des Marocains
dans le cadre du référendum d’autodétermination. Il a réitéré, à ce
propos, que le référendum en question est la “seule solution” acceptée
par les Sahraouis, pour régler le conflit, considérant que “nul ne peut
se prononcer sur son avenir” à sa place, et qu’il était temps pour
appliquer la légalité internationale dans ce dossier, qui figure parmi
les 16 cas de décolonisation dans le monde en suspens et l’ultime dans
le continent africain.
Anthropologue et député du Front de libération nationale (FLN) à
l’Assemblée populaire nationale (APN), Mohamed Taibi s’est attardé sur
la dimension identitaire du peuple sahraoui pour soutenir que celui-ci
n’est pas “issu du néant, comme tend à l’avancer le protagoniste
marocain”, a-t-il précisé. Il a averti, au passage, contre “les
agissements du Maroc, à l’origine du blocage du processus d’édification
de l’Union du Maghreb arabe (UMA)”.
La question sahraouie est “complexe”, mais, sur le plan du droit, elle
ne souffre aucun doute, a poursuivi M. Taibi, appelant à l’application
du droit international. Abondant dans le même sens, le représentant du
Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS),
Ismaïl Debeche, a assuré que le droit des Sahraouis sur leur territoire
est reconnu, “y compris de la part du Maroc”, et a averti contre les
risques de “se concentrer sur les questions identitaires”. “Le plus
important est de respecter les limites géographiques héritées du
colonialisme”, a-t-il dit, déplorant que la question sahraouie demeure
“prisonnière de la décision du makhzen”.
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