Bladinet, 24/6/2014
Hajar est une lycéenne marocaine de 19 ans qui vit (pour le moment) à Paris. Ayant rejoint sa mère hospitalisée au Maroc pour l’assister pendant une durée d’un an, la lycéenne a reçu –lors des révisions pour son bac- une Obligation de quitter le territoire français (OQTF) d’ici le 11 juillet. Plusieurs personnes se mobilisent pour éviter son expulsion.
Quatre
jours avant son bac S (qu’elle poursuit à Paris), Hajar reçoit une
OQTF, par courrier officiel. Elle a alors, selon le courrier, trente
jours pour quitter la France. Selon l’Express : « Hajar est venue vivre
en France
en 2006, à 11 ans, aux côtés de son père, arrivé en 1962, et qui
possède une carte de résident. Jusqu’a ses 18 ans la jeune fille était
ainsi protégée par la loi et ne pouvait donc pas être expulsée ».
Par
contre, entre 2009 et 2010, Hajar a passé un an auprès de sa mère (qui
était malade et hospitalisée) au Maroc. Elle retourne en France, âgé
alors de 15 ans, et reprend sa scolarité normalement. Elle est alors
toujours mineure.
Hajar, loin de se douter de quoi que ce soit,
dépose peu avant ses 18 ans une demande de titre de séjour. Cette
demande a été effectuée en janvier 2013. La réponse devait parvenir
avant le 9 novembre. Mais il n’y avait pas de réponse. Et, selon le Code
de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile : « le
silence gardé pendant plus de quatre mois sur les demandes de titres de
séjour vaut décision implicite de rejet ».
Début de la fin ?
Ce
n’est que le 12 juin dernier que Hajar reçoit un courrier de la part de
l’administration. Non pour une réponse favorable à sa demande de titre
de séjour, mais plutôt pour lui signifier l’inverse. Elle devait quitter
la France.
Est-ce que cela a un lien avec cette année passée au
Maroc ? Difficile de répondre. Mais très probable… La jeune marocaine a
en effet un parcours exemplaire en France.
Hajar, élève brillante
Selon
son avocate, Me Scalbert : « C’est une élève brillante, ses professeurs
font des commentaires élogieux ». En outre, elle souhaite devenir
médecin. Elle a d’ailleurs été acceptée à Medisup pour y préparer les
concours d’entrée inhérents à la médecine.
Cette notification
administrative de quitter le territoire français n’a d’ailleurs pas été
sans conséquence sur ses examens. Hajar, qui saura le 4 juillet si elle a
réussi au bac (et qui devra quitter le territoire une semaine après),
affirme : « Je pense l’avoir totalement raté, j’étais vraiment
perturbée ». C’est d’ailleurs compréhensible. Obtenir un bac français
pour être renvoyée au Maroc ? Cela a de quoi démotiver. A savoir que
Hajar, selon ses propos, se sent « profondément française ».
L’Express
déclare : « la prochaine audience aura lieu ce jeudi : l’objectif est
"d’obtenir une suspension de la décision du 12 juin", explique son
avocate. Il lui faut "une carte de séjour temporaire avec la mention vie
privée et familiale" d’une validité d’un an, renouvelable
automatiquement en général ».
Mobilisation
Outre
les médias qui plaident sa cause (directement ou indirectement), une
pétition adressée au préfet de police de Paris ainsi qu’au premier
ministre a été mise en ligne contre l’expulsion de la lycéenne
marocaine.
Dans le texte de celle-ci on trouve les propos
suivants : « La raison du refus étant simplement le fait qu’elle ait
passé un an au Maroc entre 2009-2010 auprès de sa mère tombée gravement
malade et hospitalisée, à son retour elle a donc 15 ans et rejoint son
père en France. Il faut arrêter d’expulser des élèves ayant vécu la
majorité de leur vie en France. Certes, d’après la loi, ils ne sont pas
français, mais toute leur vie est ici. Vu qu’ils ont le sentiment de
l’être, pourquoi est-ce qu’ils ne le deviennent pas ? »
A part
cela, plusieurs pages sur Facebook se mobilisent pour l’aider et même
une page qui est spécifique à son cas : « Mobilisation contre
l’expulsion de Hajar, future bachelière ». On y trouve par exemple une
demande de venir nombreux « pour la soutenir à son procès public au
tribunal administratif de paris ». La date de l’audience est le jeudi 26
juin à 14h30. Et on y demande bien entendu de signer la pétition.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire