Allié stratégique et historique ou «l’ennemi hypothétique» du Maroc ?
Le Président François Hollande allié ou un ennemi?
Alifpost -
23 يونيو، 2014
Les relations
franco-marocaines sont tendues. Depuis le mois de Février dernier les
incidents se succèdent. Comment on en est arrivé à cette situation
surréaliste alors qu’on parlait de relations exemplaires et qu’en avril
2013 le Maroc avait offert au président français François Hollande
l’occasion de s’adresser au Parlement marocain ? Pourquoi les lobbies
des deux pays n’ont pas réussi à surmonter la crise ?
Ce qui ressemblait au départ à
un simple incident regrettable s’est transformé en une tension
permanente. A chaque rebondissement, le Maroc réagit avec force, pensant
qu’il y a une volonté délibérée de la France de nuire à ses intérêts.
Depuis l’élection du président
François Hollande, qui a décidé d’effectuer son premier voyage officiel
en Algérie au lieu du Maroc, Rabat a commencé à pressentir un
changement de la diplomatie de la France à son égard. Déjà, l’ancien
président socialiste François Mitterrand avait dû résister à des
pressions pour visiter le Maroc avant l’Algérie.
Dans une tentative du Maroc de
parvenir à un équilibre, le Maroc n’a pas hésité à donner à la visite
du président Hollande au Maroc le maximum d’éclat. C’est dans ce cadre
qu’a été programmé le discours du président devant les parlementaires
marocains.
A l’issue de la visite le
Maroc officiel a salué la France, cet “ami historique» et «allié
stratégique». Un an plus tard, la France est redevenue un État colonial
qui souhaite maintenir son contrôle sur le Maroc, et qui s’allie avec
l’Algérie contre le Maroc.
En février dernier, une
déclaration présumée de l’ambassadeur français à l’ONU, qui remonterait à
trois ans, a fait surface et a envenimé les relations entre les deux
pays. Ce diplomate aurait déclaré que le Maroc est comme une maîtresse
que la France doit être défendre dans le dossier du Sahara, sans
forcément l’aimer.
L’incident suivant a éclaté
lorsque des citoyens français d’origine marocaine ont déposé plainte
pour torture à Paris contre Abdellatif Hammouchi, chef des services
secrets marocains. Le même mois, le ministre marocain des Affaires
étrangères, Salaheddine Mezouar, a subi dans un aéroport parisien une
fouille corporelle humiliante.
Le quatrième incident
intervient lorsque l’ancien officier Mustapha Adib a déposé devant la
chambre où est hospitalisé le général marocain Abdelaziz Bennani à
l’hôpital du Val de Grâce à Paris, un bouquet de fleur de qualité
médiocre accompagné d’une lettre au contenu virulent.
Dans ce climat de tension, la
coopération judiciaire entre la France et le Maroc a été gelée, pendant
que la France est devenue « l’ennemi » pour les médias officiels, à la
place de l’Espagne.
Il y a eu des moments de
convergence, comme lors de la visite en Avril dernier à Meknès de
Stéphane le Foll, ministre de l’Agriculture et porte-parole du
gouvernement français, à l’occasion du Salon de l’Agriculture. Sans
résultat. De même, la présence du roi Mohammed VI en voyage privé en
France n’a rien arrangé puisqu’il n’a rencontré ni le président ni le
premier ministre français.
Des connaisseurs des relations
entre Rabat et Paris parlaient de l’existence d’un lobby
franco-marocain qui agit en soupape de sécurité contre les crises qui
menacent les relations bilatérales entre les deux pays, mais ce lobby ne
semble pas avoir réussi à dominer la crise actuelle qui ne fait que
s’amplifier.
Paradoxalement, cette France
que les médias officiels et la diplomatie de Rabat décrivaient jusqu’en
février dernier comme l’allié stratégique, s’est soudain transformée en
ennemi redoutable du Royaume !
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