Le Groupe de travail de l’ONU sur les détentions arbitraires termine, aujourd’hui, une visite de neuf jours au Maroc.
Hier, les cinq experts
indépendants formant la délégation, donnaient un point de presse et
publiaient un communiqué dans lequel les préoccupations l’emportent
largement sur les satisfecits.
Une fois de plus la torture pratiquée, en
période de garde à vue, dans les centres de détentions pour arracher
des aveux aux détenus est pointée du doigt. Des dérapages qui «
constituent dans la plupart des cas le fondement des condamnations »,
lit-on dans le texte.
Les membres
de la GTDA réitèrent que « les aveux faits sans la présence d’un avocat
et en l’absence de toute garantie juridique ne peuvent être admissibles
comme moyen de preuve dans une procédure pénale, surtout si les aveux
ont été obtenus pendant la période de garde à vue ». Des propos qui ne
sont pas sans rappeler ceux de Juan Mendez, le rapporteur spécial de
l’ONU sur la torture.
Le Groupe pour la modification de la loi antiterrorisme
Les griefs de
la délégation du Groupe de travail de l’ONU sur les détentions
arbitraires ont porté, également, sur la loi antiterrorisme, adoptée
dans le sillage des attentats du 16 mai 2003 de Casablanca. Elle « est
le cadre légal de nombreuses violations des droits de l’homme (…) cette
loi doit être modifiée pour rendre les incriminations plus précises,
réduire les délais de garde à vue (actuellement de 12 jours, ndlr) et
instituer une procédure qui garantit un procès équitable ».
Ces
observations sont le fruit de plusieurs rencontres entre les cinq
experts de la GTDA et des représentants d’associations des droits de
l’Homme ainsi que des proches de détenus salafistes.
Sahara : le GTDA évite de politiser sa visite
Les cinq
membres de la GTDA ont effectué, les 15 et 16 décembre, une visite à
Laâyoune, au cours de laquelle ils ont pris langue avec des associations
proches du Polisario, dont la CODESA présidée par Aminatou Haidar. La
teneur du communiqué de la délégation traduit la ferme volonté du Groupe
d’éviter toute politisation de ses observations ou ses rencontres. « En
tant que titulaire de mandat indépendant et sa visite ne doit pas être
interprétée comme l’expression d’une quelconque opinion politique
concernant le statut actuel ou futur du territoire non autonome du
Sahara occidental ».
Durant son
séjour au Maroc, le Groupe a visité douze centres de détentions, des
hôpitaux psychiatriques et s’est réuni avec des officiels marocains dont
des membres du gouvernement
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