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samedi 21 décembre 2013

Projet de code numérique pour surveiller les Marocains, avorté !

Rida BenotmanePar Rida Benotmane, 16/12/2013

Si le projet de code numérique récemment mis en ligne par le département du commerce, de l’Industrie et des nouvelles technologies suscite autant de réaction dans la communauté des cyber activistes marocains, c’est qu’il menace les espaces de libertés d’expressions encore possibles aujourd’hui sur les réseaux sociaux après le baillonnement de ce qui restait de la presse indépendante, comme en témoignent, entre autres, les dernières poursuites judiciaires engagées contre le site Lakome. Le projet est d’autant plus dangereux qu’il instaure un système de censure sur les communications privées.

Une illusion d’entrée de jeu 
Dans son préambule, le  projet de code numérique  présenté par le gouvernement  annonce sa  conformité aux « conventions internationales dûment ratifiées dans ce domaine ».  En matière de numérique, le Maroc n’a ratifié qu’un seul traité en 1983 sur la distribution de signaux porteurs de programmes transmis par satellites, cependant que la « Convention des Nations Unies sur l’utilisation de communications électroniques dans les contrats internationaux (novembre 2005) et  la loi type de la CNUDCI sur le commerce électronique (1996), considérées comme les plus importantes en la matière, notamment pour l’aspect relatif à l’équivalence de signatures électroniques transfrontalières,  n’ont toujours pas été acceptées ou signées et encore moins ratifiées.

 L’administration en ligne : l’usager  à la merci du e-gouv
Le projet de code considère que « l’accès des citoyens à l’information détenue par l’administration publique est un progrès social », que « l’administration numérique vise à améliorer le bien-être social », mais d’entrée de jeu, comme pour la loi sur le droit d’accès à l’information, le texte, dans son article 2 exclut, sans réserves, toute prestation d’administration électronique concernant  la défense nationale,  la sûreté intérieure ou extérieure de l’Etat. Autrement dit, si l’administration en ligne est considérée comme un « progrès social », celui-ci ne saurait s’étendre à de banales informations ayant trait, par exemple, aux ressources humaines ou au financement des instituions susvisées. Évidemment, cette position n’est pas conforme aux standards internationaux dont se targue le projet dans son préambule. D’ailleurs, la généralité des termes de cet article compromet une pratique déjà répandue entre l’usager et l’une de ces institutions visées plus haut, en l’occurrence, le ministère de l’Intérieur notamment pour les procédures d’obtention de passeport ou de la carte d’identité nationale ! Un projet de code numérique censé nous porter vers l’avenir mais qui est en fait « archaïque », car en rade par rapport aux pratiques déjà en vigueur ! Ainsi,  dans les termes actuels du projet, le progrès enregistré ces dernières années dans ce type d’administration électronique devrait être abandonné pour mieux s’adapter au nouveau code !
Mais nous ne sommes pas au bout de nos peines.  Le texte prévoit que « tout autre service de l’administration électronique peut être exclu par voie réglementaire ». Autrement dit, chaque fois que le gouvernement jugera bon d’exclure un service administratif, il le fera  de manière unilatérale sans consulter les principaux concernés à savoir les usagers, dont l’accès aux informations publiques est, rappelons, le résultat d’un progrès social. Cette mesure parait autoritariste et appelle une solution plus démocratique à savoir que si restriction il doit y avoir, c’est au peuple d’en décider à travers le parlement. Encore faut-il que l’hémicycle dispose de suffisamment de légitimité démocratique, ce qui n’est pas le cas dans le contexte institutionnel actuel.
Autre lacune, le projet, dans son article 4 parle des obligations de sécurité  incombant  aux autorités prestataires de services en lignes avant même que le service ne soit créé, ce qui est sans doute louable pour assurer un service d’administration électronique efficace. Mais la loi reste muette quant à  la reddition des comptes au cas où le service est défaillant. Aucune responsabilité de l‘autorité compétente n’est engagée en cas  de manquements à l’obligation de sécurité précitée. Le projet se contente de préciser que « les modalités de création d’un service électronique sont fixées par voie réglementaire » !
De plus, aucune responsabilité de l’autorité compétente ne peut être engagée concernant la non délivrance d’un accusé de réception cependant qu’elle est obligatoire pour les demandes matérielles classiques. Dans le projet de code numérique, cette obligation, gage de la transparence du service public est totalement facultative comme en atteste l’article 15.  Le numérique, censé traduire l’évolution vers plus de protection des droits de l’usager, est en réalité, chez nous, une régression en la matière. C’est pourquoi, il est impératif que toute demande en ligne fasse l’objet d’un accusé de réception obligatoire, sachant que l’autorité prestataire de service en ligne est tenue d’une obligation de sécurité vis-à-vis de l’usager. Techniquement, la modalité dématérialisée de l’accusé de réception est moins coûteuse et moins compliquée à réaliser que dans le cas des demandes matérielles.
Pour justifier l’option facultative de cette mesure, le projet stipule que « l’administration n’est pas tenue d’accuser réception ou enregistrement des envois abusifs », comme s’il était coûteux ou encombrant d’instaurer un système automatique d’accusé de réception, qui serait autant contraignant que la réception de millions de demandes écrites jugées fastidieuses par un bureau d’ordre classique!

Les communications privées des Marocains sous écoute !
Le projet distingue entre les « communications numériques » et les «  communications numériques en lignes ». Les premières sont d’ordre privé, les secondes publiques. L’article 24 considère que les communications numériques sont libres sauf « lorsque la communication transgresse le respect de la dignité et de la vie privée de la personne humaine , de la liberté et de la propriété d’autrui, du caractère pluraliste de l’expression des courants de pensée, d’expression et d’opinions, et d’autre part par le respect de la religion musulmane, l’intégrité territoriale, le respect dû à la personne du Roi et au régime monarchique ou à l’ordre public, par les besoins de la défense nationale, par les exigences de services publics  et par les contraintes techniques inhérentes aux moyens de communications numériques en ligne ». Autrement dit, une communication privée, par e-mail par exemple, pourrait être restreinte dès lors qu’elle touche les sujets susvisés. Cela voudrait dire que le gouvernement disposerait d’un dispositif capable de « sniffer » les communications privés des Marocains (mails, téléphones et autres) et de pouvoir les intercepter pour les couper. Le projet est silencieux quant à l’autorité qui exerce ce type d’espionnage sur les communications privées des Marocains et qui serait habilité à «limiter », à censurer donc les communications privées jugées non conformes ! Il s’agit de la pire disposition légitimant la surveillance des communications privées dans un cadre extrajudiciaire. Par ailleurs, l’article 31 fait ressortir une grave contradiction. Les prestataires de services ne sont pas soumis à une obligation générale de surveiller les informations qu’ils transmettent ou stockent. Ce qui suppose l’existence d’un système global de sécurité, qui fait le travail à leur place , qui plus est de manière extralégale !

 Le projet de code numérique : un projet de code pour la presse électronique ?
Désormais, tout prestataire de services en ligne, devra se conformer à l’obligation d’identification prévue à l’article 25. En l’absence d’un code spécifique pour la presse électronique, ce projet de code semble vouloir combler le vide existant.
L’article 28 pose une condition relevant de la gageure : tous les prestataires de services sont invités à élaborer, ensemble, un code de bonne conduite « déclinant et harmonisant leurs pratiques professionnelles dans un délai de 12 mois à compter de la date de publication du code au bulletin officiel », à défaut de quoi ce code de conduite sera élaboré par voie réglementaire ! Est-il raisonnable de demander à tous les prestataires de services d’élaborer un code unique des pratiques professionnelles ? Comment sera-t-il possible de réunir l’ensemble des groupements professionnels  agissant en ligne et dont les pratiques ne sont pas homogènes pour leur demander d’élaborer un code commun de bonne conduite?! Il serait plus sage d’identifier les différents corps de métiers concernés (médias en ligne, cybercommerçants,  opérateurs télécoms, administration en ligne,…etc). Chaque métier développerait son propre code de bonne conduite, selon ses pratiques spécifiques  en prévoyant un délai raisonnable évitant toute ingérence réglementaire en la matière.  En cas de retard déraisonnable, c’est au pouvoir législatif de proposer un code spécifique pour le corps concerné et il y aurait autant de codes de bonne conduite que de métiers numériques à la place d’un code unique rédigé par le gouvernement pour les professionnels!

 Le contenu illicite : une notion vague et imprécise qui menace la liberté d’expression
Le projet prévoit l’engagement de la responsabilité civile ou pénale, selon les situations, en cas de diffusion de contenu « illicite ». Mais le texte ne précise pas ce qui doit être entendu par contenu « illicite ». Une définition claire et précise permettrait d’éviter les abus d’interprétation notamment en matière de limitation de liberté d’expression.  Dans ce flou, il est impossible de savoir si une publicité pour une marque d’alcool, ou un commentaire critique à l’égard d’un acte royal  constituerait du contenu illicite…
Pire, le projet de loi oblige les prestataires de services, médias y compris, de jouer le rôle de police du web, à défaut de quoi la responsabilité du prestataire de service  est engagé sur le plan civil. La responsabilité est pénale si l’intention du prestataire de service est « délibérée », c’est-à-dire lorsqu’il a pris connaissance d’un « contenu illicite » et ne fait rien pour le retirer. Si l’option est concevable s’agissant d’un contenu pornographique ou portant atteinte à la dignité humaine, il demeure problématique s’agissant de retirer, par exemple, un commentaire virulent contre la politique du Palais notamment. En outre, se pose la question de la preuve du caractère « délibéré ». De plus, un média en ligne peut valider le commentaire d’un usager sur un sujet déterminé, sans que ce commentaire ne soit considéré illicite par le directeur de publication au sens des restrictions édictées à l’article 24. Néanmoins, ce même commentaire pourrait être jugée « illicite » par la censure et  la responsabilité du  support serait pénalement engagée. D’où la nécessité d’un débat élargi et profond sur la notion de « contenu illicite » dans le contexte du numérique, afin d’éviter de graves  atteintes  à la liberté d’expression, surtout dans un système politique accumulant les écueils sur le plan démocratique et les procès contre les militants et les journalistes connus pour leur ligne éditoriale insoumise au dictat du Palais.
Toutefois l’alinéa 5 de l’article 30 apporte une modération à l’engagement de la responsabilité du prestataire de service  si ce dernier procède au retrait du contenu illicite dans « les plus brefs délais », lorsqu’il est mis en demeure. La loi parle d’activité « jugée » illicite par toute partie initiant la mise en demeure, comme en atteste le 3ème alinéa. Or, seul un tribunal est habilité à juger. Par conséquent, toute partie peut se plaindre d’un contenu illicite, mais seule la justice est compétente pour se prononcer sur le caractère illicite d’un contenu et en demander le retrait. Ce qui n’est pas le cas avec le présent projet. D’ailleurs, l’article 32 prévoit cette possibilité et il est inutile de l’étendre à d’autres parties, ce qui saperait  l’indépendance de la justice et les principes démocratiques de séparation des pouvoirs. Mais l’article 36 interdit à une personne de présenter un contenu comme illicite « alors qu’elle sait que cette information est inexacte ». Survient alors le problème de la preuve de la mauvaise foi. Par conséquent, la justice doit être seule habilitée à décider si oui ou non  un contenu est illicite.
Plus encore, il est question pour l’autorité judiciaire de « désactiver l’accès au contenu illicite, bloquer l’accès à un emplacement en ligne situé à l’étranger et résilier le compte de l’utilisateur ».  En outre, L’autorité judiciaire « peut par référé ou sur requête prescrire à un prestataire de service toutes mesures propres à prévenir un dommage où à faire cesser un dommage occasionné par un contenu diffusé ou par une activité exercée sur un service de communication en ligne ». Autant de prérogatives exorbitantes devant être entourées de garantie dans le contexte de la presse électronique.
Pour reprendre Margaret Mead, « ne doutons jamais qu’un petit groupe d’individus, conscients et engagés puissent changer le monde. C’est même de cette façon que cela s’est toujours produit ». Une pensée qui devrait nous inciter à nous indigner contre ce type de projet rétrograde alors que le nombre des régimes démocratiques a  quintuplé depuis 1945, permettant la mise en place de systèmes juridiques moins arbitraires, un meilleur respect des droits de l’homme, une transparence accrue et une plus grande liberté de circulation des idées, des marchandises, des capitaux et des gens.

URL courte
http://www.demainonline.com/?p=28583
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Ras-le-bol : Le réalisateur d'Ouja3 trab, 

 Chafik Shimi annonce quitter le Maroc 

 



  L’avant-projet de loi du Code numérique, défendu par Moulay Hafid Elalamy, a fait beaucoup de furieux ce weekend au Maroc. Parmi eux, Chafik Shimi. Dans une vidéo postée sur son compte Facebook, le réalisateur de la célèbre série « Ouja3 trab » annonce son départ définitif du Maroc. 




« Il est difficile pour l’Homme d’annoncer la fin de son parcours artistique dans son pays. Il est difficile pour l’homme d’être contraint de quitter sa nation ». C’est avec ces mots que Chafik Shimi a annoncé son départ définitif du Maroc. Dans une vidéo postée dimanche soir sur ses comptes Facebook et Youtube, l’acteur et réalisateur marocain de la série « Ouja3 trab », exprime, en effet, son ras-le-bol du Maroc suite à la présentation en fin de semaine dernière, du très controversé projet du Code numérique.
« Avant la publication de la dite-loi du ministre ‘technocrate’, qui nous promet un avenir où on risque d’être condamné à 5 ans de prison et 100 000 dh d’amende si on n’est pas d’accord avec la politique du pays, (…) j’en profite pour annoncer que j’arrête de faire de la création artistique au Maroc et définitivement », explique celui qui est également scénariste, dialoguiste et metteur en scène.
« Mon expérience de la création au Maroc touche à sa fin. Je quitte mon pays malgré moi - à bon entendeur. Et je remercie tous ceux qui ont cru en moi et qui m'ont soutenu. Je ne peux pas dire que je laisse le champ libre aux ... dans la mesure où il me semble qu'aucune place ne m'ait été offerte dans ce secteur », ajoute-t-il sur Youtube.

Le projet de loi qui fâche
Chafik Shimi n’est pas le seul à s’insurger contre l’avant-projet de loi du Code numérique. Chapoté par le département de Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Economie numérique et des Nouvelles technologies, le texte a suscité une énorme vague d’indignation ce weekend sur les réseaux sociaux au Maroc. Et pour cause, certaines de ses dispositions poussent les internautes marocains à l’inquiétude.
L’article 24 commence par affirmer, par exemple, que « les communications numériques en ligne sont libres », avant de préciser que « l'exercice de cette liberté ne peut être limité que dans la mesure requise (…) par le respect de la dignité et de la vie privée de la personne humaine, de la liberté et de la propriété d'autrui, du caractère pluraliste de l'expression des courants de pensée, d'expression et d'opinion ».  
« Le respect de la religion musulmane, l'intégrité territoriale, le respect dû à la personne du Roi et au régime monarchique ou à l'ordre public (…) les besoins de la défense nationale, les exigences de service public et les contraintes techniques inhérentes aux moyens de communications numériques en ligne », sont également évoqués. Mais ce n’est pas tout.
Le dit projet de loi, que certains qualifient déjà de « liberticide », prévoit aussi de lourdes sanctions pouvant aller jusqu’à 5 ans de prison et 100 00 dh d’amende à l’encontre des internautes qui ne respecteront pas l’un de ses articles. Ce qui est sur, c’est que le texte tel qui a été publié ce weekend sur le site du secrétariat général du gouvernement ne passera pas et a été retiré du site aujourd'hui. « Le code du numérique est trop important et structurant pour ne pas faire l’objet d’un large consensus », a fait savoir Moulay Hafid Elalamy par voie de son compte Twitter.

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Le code numérique avorté!
Moulay Hafid Elalamy retire le projet de loi du SGG
Il prévoyait des articles liberticides et des peines de prison ferme

         
Le code numérique avorté!
Le projet de code numérique va finalement être retiré, après le tollé général que certaines de ses dispositions ont soulevé
C’EST probablement la meilleure nouvelle de ce début de semaine: Moulay Hafid Elalamy, ministre du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie numérique, doit en principe retirer aujourd’hui le Code numérique du circuit. Le projet de loi controversé, censé «structurer» le web, prévoyait des peines de prison ferme et des dispositions jugées «liberticides». C’est ce qui a d’ailleurs suscité un énorme tollé depuis plusieurs jours. Ce texte avait pourtant atterri entre les mains du Secrétariat général du gouvernement depuis quelques jours.
Le ministre n’a visiblement pas voulu cautionner le texte dont la trame avait été concoctée par le gouvernement sortant. Selon des sources proches, Elalamy redoutait particulièrement les conséquences qu’un tel projet aurait pu avoir sur le classement du Maroc au «Doing business».
Le code ratissait large: administration électronique, contrats conclus à distance, communications numériques, protection des mineurs en ligne, publicité et marketing électroniques, sécurité et confiance numériques, sanctions pénales et dispositions transitoires et finales.
Mais si plusieurs articles ont retenu l’attention des observateurs, il en est deux sur lesquels il est intéressant de s’arrêter, à commencer par l’article 73. Celui-ci interdisait la diffusion, qu’elle soit explicite ou implicite, «que ce soit par les images ou les propos, des scènes violentes ou contraires aux bonnes mœurs et à l’ordre public, des éléments pouvant encourager les abus, imprudences ou négligences ou pouvant porter atteinte à la religion musulmane ou aux politiques du public ou à la vie privée des personnes». Des dispositions qui ressemblent plus à un listing de notions vastes et approximatives qu’à un rigoureux texte de loi. Qu’est-ce qu’un «abus»? Qu’est-ce que «les bonnes mœurs»? N’importe quel comportement aurait pu être mis dans l’une de ces catégories, selon l’humeur et l’interprétation du juge. Deuxième pomme de discorde dans cet avant-projet de code numérique désormais caduc: l’article 110. Celui-ci donnait à l’autorité judiciaire la possibilité de trancher en faveur d’une «interdiction totale ou partielle d’utilisation des services de communication numérique ou de restriction d’accès auxdits services».
Rime AIT EL HAJ
- See more at: http://www.leconomiste.com/article/914058-le-code-num-rique-avort#sthash.FY3XuxlP.dpuf

Le code numérique avorté!
Moulay Hafid Elalamy retire le projet de loi du SGG
Il prévoyait des articles liberticides et des peines de prison ferme

         
Le code numérique avorté!
Le projet de code numérique va finalement être retiré, après le tollé général que certaines de ses dispositions ont soulevé
C’EST probablement la meilleure nouvelle de ce début de semaine: Moulay Hafid Elalamy, ministre du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie numérique, doit en principe retirer aujourd’hui le Code numérique du circuit. Le projet de loi controversé, censé «structurer» le web, prévoyait des peines de prison ferme et des dispositions jugées «liberticides». C’est ce qui a d’ailleurs suscité un énorme tollé depuis plusieurs jours. Ce texte avait pourtant atterri entre les mains du Secrétariat général du gouvernement depuis quelques jours.
Le ministre n’a visiblement pas voulu cautionner le texte dont la trame avait été concoctée par le gouvernement sortant. Selon des sources proches, Elalamy redoutait particulièrement les conséquences qu’un tel projet aurait pu avoir sur le classement du Maroc au «Doing business».
Le code ratissait large: administration électronique, contrats conclus à distance, communications numériques, protection des mineurs en ligne, publicité et marketing électroniques, sécurité et confiance numériques, sanctions pénales et dispositions transitoires et finales.
Mais si plusieurs articles ont retenu l’attention des observateurs, il en est deux sur lesquels il est intéressant de s’arrêter, à commencer par l’article 73. Celui-ci interdisait la diffusion, qu’elle soit explicite ou implicite, «que ce soit par les images ou les propos, des scènes violentes ou contraires aux bonnes mœurs et à l’ordre public, des éléments pouvant encourager les abus, imprudences ou négligences ou pouvant porter atteinte à la religion musulmane ou aux politiques du public ou à la vie privée des personnes». Des dispositions qui ressemblent plus à un listing de notions vastes et approximatives qu’à un rigoureux texte de loi. Qu’est-ce qu’un «abus»? Qu’est-ce que «les bonnes mœurs»? N’importe quel comportement aurait pu être mis dans l’une de ces catégories, selon l’humeur et l’interprétation du juge. Deuxième pomme de discorde dans cet avant-projet de code numérique désormais caduc: l’article 110. Celui-ci donnait à l’autorité judiciaire la possibilité de trancher en faveur d’une «interdiction totale ou partielle d’utilisation des services de communication numérique ou de restriction d’accès auxdits services».
Rime AIT EL HAJ
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Le code numérique avorté! 

Par l'économiste, 17/12/2013

C’est probablement la meilleure nouvelle de ce début de semaine: Moulay Hafid Elalamy, ministre du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie numérique, doit en principe retirer aujourd’hui le Code numérique du circuit. Le projet de loi controversé, censé «structurer» le web, prévoyait des peines de prison ferme et des dispositions jugées «liberticides». C’est ce qui a d’ailleurs suscité un énorme tollé depuis plusieurs jours. Ce texte avait pourtant atterri entre les mains du Secrétariat général du gouvernement depuis quelques jours. Le ministre n’a visiblement pas voulu cautionner le texte dont la trame avait été concoctée par le gouvernement sortant. Selon des sources proches, Elalamy redoutait particulièrement les conséquences qu’un tel projet aurait pu avoir sur le classement du Maroc au «Doing business». Le code ratissait large: administration électronique, contrats conclus à distance, communications numériques, protection des mineurs en ligne, publicité et marketing électroniques, sécurité et confiance numériques, sanctions pénales et dispositions transitoires et finales. Mais si plusieurs articles ont retenu l’attention des observateurs, il en est deux sur lesquels il est intéressant de s’arrêter, à commencer par l’article 73. Celui-ci interdisait la diffusion, qu’elle soit explicite ou implicite, «que ce soit par les images ou les propos, des scènes violentes ou contraires aux bonnes mœurs et à l’ordre public, des éléments pouvant encourager les abus, imprudences ou négligences ou pouvant porter atteinte à la religion musulmane ou aux politiques du public ou à la vie privée des personnes». L'économiste

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