Association
de Défense des Droits de l’Homme au Maroc
ASDHOM 79, rue
des Suisses 92000 Nanterre
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Point
hebdomadaire n°46 sur la campagne de parrainage des prisonniers d’opinion au
Maroc, 15/12/2013
La semaine qui s’achève aura été
marquée par deux évènements relatifs aux droits de l’Homme au Maroc : Le voyage
à New-York le 10 décembre de Khadija
Ryadi, ancienne présidente de l’AMDH, pour recevoir le prix des droits de l’Homme dont elle a été
gratifiée par l’ONU et la visite au Maroc du groupe de travail de l’ONU sur la
détention arbitraire.
Khadija Ryadi, a qui l’ASDHOM
tient à réitérer ses sincères félicitations, est rentrée au Maroc le jeudi 12
décembre. Après l’accueil populaire lui a été réservé à l’aéroport de
Rabat-Salé, elle a rejoint l’Instance Marocaine des Organisations des Droits
Humains dont elle est la coordinatrice et qui l’attendait pour se pencher sur la
réactualisation de la Charte des droits de
l’Homme au Maroc.
S’agissant du groupe de travail de l’ONU sur la détention
arbitraire, trois experts, en l’occurrence M. Mads Andenas, M. Roberto Garreton et M. Malick
Sow, sont actuellement au Maroc pour évaluer la situation relative à
la privation de liberté dans le pays. Leur mission entamée le 9 décembre, s’achèvera le 18 décembre par la tenue d’une conférence
de presse au cours de laquelle le groupe rendra ses observations préliminaires à
l’issue de sa visite. Deux rencontres sont en principe prévues avec les
organisations de défense des droits de l’Homme. Nous souhaitons vivement que
cette délégation puisse rencontrer les victimes de la détention arbitraire ou
leurs familles et qu’elle puisse aussi se rendre dans des prisons marocaines
pour écouter les souffrances des prisonniers politiques et d’opinion et se
rendre compte d’elle-même des conditions de détention. Les victimes, leurs familles ou les associations des
droits de l’Homme qui ne peuvent pas rencontre cette délégation peuvent adresser
leurs témoignages au secrétaire du groupe de travail, M. Miguel De la Lama, dont
voici l’adresse électronique mdelalama@ohchr.org, ou le contacter
directement au téléphone +41792010116.
Pour plus d’informations sur le
mandat de ce groupe de travail de l’ONU, il est recommandé d’aller sur le lien
suivant http://www.ohchr.org/Documents/Publications/FactSheet26fr.pdf
L’ASDHOM adressera ce point
hebdomadaire à ce groupe de travail pour le tenir informé de notre campagne de
parrainage et surtout pour l’exhorter d’aller s’enquérir de la situation de
détention de tous ceux qui sont sur nos listes de parrainage et notamment ceux
qui sont en grève de la faim depuis maintenant plusieurs mois sans que les
responsables marocains ne daignent s’en occuper.
Les informations qui vont suivre
ne sont malheureusement qu’une partie de celles qu’on reçoit régulièrement et
qui en disent long sur la détention arbitraire au
Maroc.
Groupe
UNEM-Meknès : Les cinq prisonniers politiques
de l’UNEM, incarcérés depuis décembre 2012 sans jugement à la prison Toulal 2 de
Meknès, ont comparu finalement devant le tribunal de Meknès le 9 décembre 2013.
Leur procès a été reporté au 23 décembre. Rappelons que Soufiane Sghéri, Hassan Ahamouch, Mohamed Eloualki,
Hassan Koukou et Mounir Ait Khafou observent leur deuxième grève de
la faim depuis le 7 novembre
dernier (voir point 45). Leur
santé, nous ne cessons de le répéter, se détériore de jour en jour. Le jour même
du procès, Mounir Ait Khafou s’est évanoui après avoir vomi du sang ce qui lui a
valu une hospitalisation en compagnie de son camarade Hassan Koukou. Ce dernier
a été extirpé de la prison pour le présenter devant le Procureur du roi
concernant un rapport qu’il avait rédigé avec Mounir Ait Khafou sur la grève de
la faim et les conditions en général de leur détention. Leurs revendications
portent sur l’amélioration des conditions de détention (visites, santé, étude,
statut de prisonnier politique, etc.), la tenue rapide d’un procès équitable ou
leur libération et celle de tous les prisonniers
politiques.
Groupe
UNEM-Fès : Les deux prisonniers politiques
de l’UNEM, Mohamed Boujnah et Mohamed
Ghalout, qui restent en prison après la libération de huit autres, le
20 novembre dernier, (voir point
45) ont comparu devant le tribunal d’appel de Fès. Une nouvelle audience a
été fixée au 12 février
2014.
Groupe
UNEM-Marrakech : Les dix prisonniers politiques
du groupe de l’UNEM-Marrakech et qui sont répartis sur plusieurs prisons de la
région (voir point 45),
continuent leur grève de la faim observée depuis le 12 novembre 2013. Les
conséquences sur leur santé commencent à se sentir. Deux d’entre eux, Aziz El-Bour et Mohamed Mouaden, qui se
trouvent à la prison de Tiznit, n’arrêtent pas de s’évanouir. Ils réclament tous
le regroupement du groupe et l’amélioration de leurs conditions de détention
ainsi que l’attribution du statut de prisonnier politique en les séparant des
prisonniers du droit commun.
Groupe
20-Février à Al-Hoceima : Quatre prévenus, deux déjà
détenus (Abdelhalim Bakkali et Mustapha
Bouhani) et deux poursuivis en liberté (Mohamed Lafqih et Mustapha Tijrini) ont vu
leur procès du 12 décembre reporté
au 26 décembre 2013. Le tribunal a
décidé de convoquer les témoins pour les entendre dans cette affaire qui remonte
à la fin de 2011 quand le village de Béni Bouayach avait connu un mouvement de
protestation populaire réprimé par les forces de l’ordre. Rappelons
qu’Abdelhalim Bakkali, lui, est déjà condamné à 2 ans de prison ferme pour
participation aux événements de mars 2012 à Béni
Bouayach.
Signalons également que le
prisonnier politique Abdeladim Ben
Chouaib continue dans la même prison d’Al-Hoceima sa grève de la faim qu’il avait entamée le 28
novembre dernier (voir
point 45).
Groupe
Ouarzazate-Mineurs et Microcrédit : Dans deux
jours, Amina Mourad et Bennacer
Ismaini, les deux coordinateurs du mouvement des victimes des dérives
du microcrédit à Ouarzazate, seront fixés sur leur sort. Ils encourent jusqu’à 5
ans d’emprisonnement. Une campagne de
solidarité internationale, à laquelle l’ASDHOM s’est jointe, a été
lancée par plusieurs ONG pour les soutenir et réclamer leur relaxe (voir point
45).
En parallèle à cela, ces mêmes ONG
préparent une caravane nationale de
soutien qui aura lieu à Ouarzazate le 4 janvier 2014 (voir pièce jointe). Il faut
rappeler que Hamid Majdi, un des
responsables syndicaux CDT d’Ouarzazate, est toujours poursuivi et inquiété
alors qu’il avait été relaxé dans une affaire « de drogue » qu’on a voulu lui
coller pour l’intimider et pour qu’il cesse tout soutien qu’il manifeste aux
mineurs et ouvriers de la région dans leur lutte légitime. Vous trouverez les
documents et les appels de cette campagne pour la caravane sur la rubrique « Témoignages et
lettres ».
Groupe
20-Février à Tiflet : Les habitants du quartier
El-Jadid de la ville de Tiflet ont organisé le 8 décembre 2013 un rassemblement de protestation contre
l’installation d’un pylone de réception de télécommunication. Les forces de
l’ordre ont violemment dispersé ce rassemblement qui s’est soldé par plusieurs
blessés et des arrestations. Fouad
Balbal en fait partie. Il est le secrétaire général de la section de
l’AMDH de Tiflet. Placé en
garde-à-vue, puis en détention provisoire depuis, il a été présenté au tribunal
le vendredi 13 décembre 2013. Son
procès a été reporté au mardi 15
décembre. L’AMDH et le mouvement 20-Février auxquels il appartient
ont appelé à manifester devant le tribunal pour exiger sa libération parce qu’il
n’a fait que soutenir pacifiquement des habitants en colère pour leur
santé.
Rappelons que Fouad Balbal faisait déjà partie de nos
listes de parrainés puisqu’il avait été poursuivi en tant qu’activiste du
mouvement 20-Février lorsque celui-ci a vu le jour en février 2011. Il avait
écopé, après plusieurs reports de procès, d’une peine d’emprisonnement sans
exécution et d’une amende (voir points
précédents).
Pour clore ce point, nous nous
félicitons qu’une vingtaine de nouveaux
parrainages soit réalisée depuis notre soirée de solidarité du 16
novembre dernier. Le Collectif des Amazighs de France pour le Changement au
Maroc (CAFCM) a décidé d’en
parrainer seize, répartis sur plusieurs prisons marocaines. À noter aussi que
pour la première fois, nous enregistrons le parrainage d’un prisonnier politique
sahraoui par un citoyen militant installé au Maroc. Une première lettre que vous
pouvez consulter à la rubrique « Témoignages et lettres » a été échangée
entre ce parrain et son filleul qui se trouve à la prison salé
1.
Le bureau exécutif de
l’ASDHOM
Paris, le 15 décembre 2013
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