« C’est pour qui la banane ? C’est pour la guenon ». C’est par ces
mots qu’une fillette de 12 ans a brandi il y a quelques jours à Angers
une peau de banane à l’endroit de Christiane Taubira. Après la
comparaison simiesque dont notre Ministre de la Justice fut la cible
quelques jours plus tôt par une candidate du Front national, ce sont des
mots qui ne peuvent être tenus pour des « dérapages » comme la presse
les qualifie avec une pudeur de violette. Ils sont tout au contraire le
signe qu’une gangrène purulente est en train, sous nos yeux, d’infecter
le pacte républicain.
Le mal semble tellement avancé que ce sont donc des parents qui, le
temps d’une manifestation, montrent avec fierté à quel point leur fille a
été élevée dans la haine. Le mal semble tellement avancé que c’est avec
stupéfaction que nous constatâmes la quasi-absence de réactions face à
des propos aussi violents qu’intolérables. Le mal semble tellement
avancé que toutes les excuses sont trouvées aux expressions de racisme
tandis que la lutte contre ce fléau est disséquée, vilipendée,
critiquée, moquée.
En dépit – ou en raison – de ce contexte, nous tenons à réaffirmer
les valeurs de notre République, les valeurs de liberté, d’égalité et de
fraternité. Nous tenons également à réaffirmer notre attachement à ce
que notre pays, ses habitants et son histoire ne soient pas insultés
ainsi quotidiennement par des dealers de haine.
Car ces propos sont autant d’insultes aux anciens combattants de
toutes origines qui se sont battus pour que nous puissions vivre
ensemble face à l’obscurantisme. Autant d’insultes aux grands Hommes qui
ont contribué à la richesse et au rayonnement de la France. Il n’est
qu’à penser, pour n’en citer que quelques-uns, à Alexandre Dumas,
Raymond Kopa, Marie Curie, Yves Montand, Aimé Césaire, Samuel Beckett,
Joséphine Beker, Léon Blum, Félix Eboué, Gaston Monnerville et plus
récemment à Georges Charpak, Haroun Tazieff, Yannick Noah, Charles
Aznavour, Omar Sy, Jacques Martial ou Zinedine Zidane. Noirs, Arabes,
Juifs, étrangers ou fils d’immigrés : ils sont tous une partie
constituante de la Nation. Une Nation dans laquelle il devrait pouvoir
être affirmé comme la dernière des banalités que « nous sommes tous la
France ».
Cet appel est un appel républicain, car loin des querelles
partisanes, chaque personne, soucieuse de la beauté et de l’avenir de
notre pays, doit dire que le racisme, la xénophobie, le harcèlement et
plus généralement la haine de l’Autre sont des fléaux qui mettent à mal
notre socle commun. C'est donc le devoir de chaque citoyen de participer
à un sursaut afin d’arrêter de trouver chez l'Autre la justification
de nos fantasmes mauvais et de nos maux du moment.
Signataires de cet appel, c’est par amour de notre pays que nous affirmons les positions suivantes :
Nous refusons cette société qui se replie sur elle même !
Nous refusons la normalisation de la parole raciste !
Nous refusons l'instrumentalisation de nos valeurs à des fins politiques !
Nous demandons que toutes formes de racisme soient fortement condamnées !
Nous demandons que la haine ne mutile plus le corps de la liberté, l'âme de l'égalité et le cœur de la fraternité.
Au nom de nos valeurs, c’est
au contraire dans l’union des citoyens que nous devons construire notre
pays, préparer son avenir et retrouver la fierté d’une Nation qui ne
saurait se nicher dans les ratiocinations, pas davantage que dans la
glorification des mauvaises passions.
Premiers signataires:
Steevy Gustave, Jeanne Moreau, Nolwenn Leroy, Hugh Aufray, Durepaire
François , Kamel Ouali, Jacob Desvarieux, Jane birkin, Tavernier Nils,
Serge Moati, Akhenaton, Anne sophie Cayet, Boujenah Michel, Dominique
Sopo, Josiane Balasko, Frangione Aisha, Paul Amar, Sonia Roland, Abd Al
Malik, Youssoupha, Mélanie Page,Cindy Léoni, Hadadi kaddour (hk), Aline
Lebail-Kremer, Bernie Bonvoisin, le Bolloch Yvan, Chouraqui Élie,
Firmine Richard, Stéphanie Loire, Stephanie Murat, Roland Courbis,
Annabelle Milot, Cécile de Ménibus, Djamel Bensalah, Isabelle Sulpicy,
Caroline Diamant, Elsa Fayer, Gilles Camouilly, Doudou Masta, Bernard
Montiel, Malik Zidi, Ophelie Winter, Julie Bargeton, Eldiablo, Eglantine
Emeyè, Jean Benguigui, Maouene Khaled, Gérald Dahan, Darwin Phil, José
da Silva, Lionel Abelanski, Thierry Gustave, Anne Gaëlle Ricio, Magloire
Delcros Varaud, Céline Balitran, Arno Santa Maria, Ramin Ayden, Laam,
Serge Kalfon, Claude Leroy, Marianne James, Cartouch, Éric Antoine,
Jordan Lazaro G, Katia Doris, Maia k, Pierre Marto, Yves El Baze,
Dominique Coubs, Mahor Chiche, Olivier Lamontagne, Slimane Tirera,
Jonathan Hayoun, Abdoulaye Bathily,Salomone Bruno, Jerome Degey, Grace
Young, Lucien Jean Baptiste, Bruce Ykanji, Mathilda May, Audrey
Chauveau, Arnaud Gidoin...
« C’est pour qui la banane ? C’est pour la guenon ». C’est par ces
mots qu’une fillette de 12 ans a brandi il y a quelques jours à Angers
une peau de banane à l’endroit de Christiane Taubira. Après la
comparaison simiesque dont notre Ministre de la Justice fut la cible
quelques jours plus tôt par une candidate du Front national, ce sont des
mots qui ne peuvent être tenus pour des « dérapages » comme la presse
les qualifie avec une pudeur de violette. Ils sont tout au contraire le
signe qu’une gangrène purulente est en train, sous nos yeux, d’infecter
le pacte républicain.
Le mal semble tellement avancé que ce sont donc des parents qui, le
temps d’une manifestation, montrent avec fierté à quel point leur fille a
été élevée dans la haine. Le mal semble tellement avancé que c’est avec
stupéfaction que nous constatâmes la quasi-absence de réactions face à
des propos aussi violents qu’intolérables. Le mal semble tellement
avancé que toutes les excuses sont trouvées aux expressions de racisme
tandis que la lutte contre ce fléau est disséquée, vilipendée,
critiquée, moquée.
En dépit – ou en raison – de ce contexte, nous tenons à réaffirmer
les valeurs de notre République, les valeurs de liberté, d’égalité et de
fraternité. Nous tenons également à réaffirmer notre attachement à ce
que notre pays, ses habitants et son histoire ne soient pas insultés
ainsi quotidiennement par des dealers de haine.
Car ces propos sont autant d’insultes aux anciens combattants de
toutes origines qui se sont battus pour que nous puissions vivre
ensemble face à l’obscurantisme. Autant d’insultes aux grands Hommes qui
ont contribué à la richesse et au rayonnement de la France. Il n’est
qu’à penser, pour n’en citer que quelques-uns, à Alexandre Dumas,
Raymond Kopa, Marie Curie, Yves Montand, Aimé Césaire, Samuel Beckett,
Joséphine Beker, Léon Blum, Félix Eboué, Gaston Monnerville et plus
récemment à Georges Charpak, Haroun Tazieff, Yannick Noah, Charles
Aznavour, Omar Sy, Jacques Martial ou Zinedine Zidane. Noirs, Arabes,
Juifs, étrangers ou fils d’immigrés : ils sont tous une partie
constituante de la Nation. Une Nation dans laquelle il devrait pouvoir
être affirmé comme la dernière des banalités que « nous sommes tous la
France ».
Cet appel est un appel républicain, car loin des querelles
partisanes, chaque personne, soucieuse de la beauté et de l’avenir de
notre pays, doit dire que le racisme, la xénophobie, le harcèlement et
plus généralement la haine de l’Autre sont des fléaux qui mettent à mal
notre socle commun. C'est donc le devoir de chaque citoyen de participer
à un sursaut afin d’arrêter de trouver chez l'Autre la justification
de nos fantasmes mauvais et de nos maux du moment.
Signataires de cet appel, c’est par amour de notre pays que nous affirmons les positions suivantes :
Nous refusons cette société qui se replie sur elle même !
Nous refusons la normalisation de la parole raciste !
Nous refusons l'instrumentalisation de nos valeurs à des fins politiques !
Nous demandons que toutes formes de racisme soient fortement condamnées !
Nous demandons que la haine ne mutile plus le corps de la liberté, l'âme de l'égalité et le cœur de la fraternité.
Au nom de nos valeurs, c’est
au contraire dans l’union des citoyens que nous devons construire notre
pays, préparer son avenir et retrouver la fierté d’une Nation qui ne
saurait se nicher dans les ratiocinations, pas davantage que dans la
glorification des mauvaises passions.
Premiers signataires:
Steevy Gustave, Jeanne Moreau, Nolwenn Leroy, Hugh Aufray, Durepaire
François , Kamel Ouali, Jacob Desvarieux, Jane birkin, Tavernier Nils,
Serge Moati, Akhenaton, Anne sophie Cayet, Boujenah Michel, Dominique
Sopo, Josiane Balasko, Frangione Aisha, Paul Amar, Sonia Roland, Abd Al
Malik, Youssoupha, Mélanie Page,Cindy Léoni, Hadadi kaddour (hk), Aline
Lebail-Kremer, Bernie Bonvoisin, le Bolloch Yvan, Chouraqui Élie,
Firmine Richard, Stéphanie Loire, Stephanie Murat, Roland Courbis,
Annabelle Milot, Cécile de Ménibus, Djamel Bensalah, Isabelle Sulpicy,
Caroline Diamant, Elsa Fayer, Gilles Camouilly, Doudou Masta, Bernard
Montiel, Malik Zidi, Ophelie Winter, Julie Bargeton, Eldiablo, Eglantine
Emeyè, Jean Benguigui, Maouene Khaled, Gérald Dahan, Darwin Phil, José
da Silva, Lionel Abelanski, Thierry Gustave, Anne Gaëlle Ricio, Magloire
Delcros Varaud, Céline Balitran, Arno Santa Maria, Ramin Ayden, Laam,
Serge Kalfon, Claude Leroy, Marianne James, Cartouch, Éric Antoine,
Jordan Lazaro G, Katia Doris, Maia k, Pierre Marto, Yves El Baze,
Dominique Coubs, Mahor Chiche, Olivier Lamontagne, Slimane Tirera,
Jonathan Hayoun, Abdoulaye Bathily,Salomone Bruno, Jerome Degey, Grace
Young, Lucien Jean Baptiste, Bruce Ykanji, Mathilda May, Audrey
Chauveau, Arnaud Gidoin...
Vendredi matin, sur France Inter, François Morel a adressé son billet à la fillette d’une dizaine d’années qui a lancé à Christiane Taubira un “C’est pour qui la banane ? C’est pour la guenon” lors d’une visite de la ministre de la Justice à Angers, le 25 octobre.
le 01/11/2013
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