par Amanda Chapon, H24info, 8/10/2013
Les riverains ont accroché des banderoles: "Oui aux arbres, non aux panneaux publicitaires". ©H24info
Du nouveau dans l’affaire
des panneaux publicitaires qui «fleurissent» avenue du Dr Sijelmassi.
Les riverains, rassemblés en collectif, ont saisi le maire de
Casablanca, Mohamed Sajid, et empêchent l'installation de nouveaux
panneaux.
«Les habitants et
commerçants de l’avenue du Dr Sijelmassi, constitués en Collectif, sont
en colère contre la Ville face au saccage qu'a subi leur quartier.»
C’est ainsi que commence le communiqué envoyé ce mardi à la rédaction
d’h24info: les riverains de cette avenue casablancaise où se sont
installées de nombreuses boutiques chic ces 5 dernières années n’en
peuvent plus.Un an après le début des travaux entre le rond-point des Sports et le boulevard Aïn Taoujtate, absolument aucun chantier n'a été achevé. «L'avenue a été déboisée, la chaussée est défoncée, le nombre de places de parking a été très fortement réduit et, à l'heure actuelle, personne n'est à l'œuvre pour clore le chantier», explique le communiqué.
«La Ville a choisi d'abattre des arbres pour faire fleurir des panneaux publicitaires»
Mais le pire pour les riverains, c’est qu’à la place des arbres arrachés «ils ont eu la désagréable surprise de découvrir, le 7 octobre au matin, des employés d'une société d'affichage publicitaire [FC COM] détruire à nouveau des trottoirs récemment refaits pour installer 7 panneaux publicitaires de 4mx3m sur un tronçon de 600m de long».
C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase pour le Collectif, «révolté de constater que la Ville a choisi d'abattre des arbres pour faire fleurir des panneaux publicitaires», il a donc décidé de réagir, en accrochant des banderoles: "Oui aux arbres, non aux panneaux publicitaires". Et aussi en «saisisissant» le maire de Casablanca, Mohamed Sajid.
«La Ville a choisi d'abattre des arbres pour faire fleurir des panneaux publicitaires» ©DR
Aux grands maux les grands remèdes
Les riverains lui demandent d’abord «d’exiger de l'entreprise gestionnaire des panneaux publicitaires l'arrêt immédiat de leur installation». Puis de reprendre en main les travaux de rénovation de l’avenue, mais cette fois-ci en les informant de «la nature des travaux, la durée prévisionnelle, la date de début et la date de fin.»
Enfin, ils veulent que les travaux soient entrepris et finis rapidement sans oublier de prévoir des places de parking. Et pour se faire entendre, précise le communiqué, le collectif entreprendra «toutes les actions judiciaires, médiatiques et politiques» nécessaires.
FC COM empêchée manu militari d'installer ses panneaux
Des paroles aux actes, il n'y a qu'un pas, que les riverains viennent de franchir. En effet, quand ils ont vus, en début d'après-midi, les employés de FC COM arriver pour continuer à installer les panneaux, ils les en ont empêchés. "Ils n'ont pu en installer qu'un seul" raconte Fahed Mekouar, membre du collectif, qui ajoute que des membres de la wilaya, et notamment un des responsables de l'affichage publicitaire, sont venus discuter avec les riverains.
Selon les autorités, FC COM a tout à fait le droit d'installer des panneaux où elle le souhaite à Casablanca, dans la mesure où elle respecte les règles d'urbanisme. "Ce qui n'est pas le cas" précise Fahed Mekouar qui explique que le panneau déjà installé "déborde sur la voie et empêchera un -petit- arbre planté juste à côté de grandir".
Mais surtout, "les responsables de la wilaya et de l'entreprise vont interrompre temporairement l'installation, le temps de consulter leurs supérieurs". Fahed Mekouar conclut en disant "nous voulons que la Ville, et donc le maire, joue son rôle, et prenne ses responsabilités". La balle est maintenant dans le camp du maire, que nous n'avons pas réussi à joindre, au moment où nous publions cet article.
Rappelons qu' à Casablanca, les espaces verts publics (dont font partie les "arbres d'alignement" plantés le long ou au milieu des boulevards) ne représentent pas plus de 1% de la superficie totale de la ville. Pire, la métropole dispose de moins de 2m² par habitant en moyenne, loin des 12m² recommandés par l’Organisation mondiale de la santé et très loin derrière les 20 m² dont disposent les villes de Paris et de New York.
© h24info
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