Je
souscris sans réserve à la la condamnation de la [violation de] l'espace consulaire
algérien. N'ayons pas peur des mots, c'est Un Acte de Guerre, symbolique
certes, mais qui n'en traduit pas moins l'instrumentalisation des
nationalismes à des fins de guerre vraie.
Comment est-on passé de l'idée
du Maghreb des peuples, d'un Maghreb fédéré (Tanger 1957) à celle
d'Etat-nations qui s'opposent militairement (1963) et à l'impasse
dramatique, suite à la Marche Verte (1975). Trois moments qui soulignent
le passage d'un enthousiasme quasi lyrique de fraternité et d'unité à
la négation de notre longue Histoire et blocages nous menant droit aux
affrontements sanglants et à large échelle. Les régimes dictatoriaux
en crise, légitiment leur pérennité par le recours au chauvinisme et à
la xénophobie. Les citoyens dépossédés
de leurs droits dont celui de la libre expression subissent les diktats
de dirigeants mégalomaniaques. Nos printemps n'auront de sens qu'avec
l'abolition des frontières et nos retrouvailles maghrébines. De mémoire,
je cite Régis Debray qui, lors de la première guerre d'Irak avait ce
mot cinglant "Quand les drapeaux sont déployés, l'intelligence fout le
camp dans les trompettes".
Qu'on se le dise et répète, les citoyens qui
luttent pour leur émancipation et leur entrée dans toutes les formes de
modernité refuseront de devenir de la chair à canon, si les potentats de
Rabat ou d'Alger décidaient dans un moment de folie, dont ils sont
capables, de nous entraîner dans une aventure sans lendemain. Qu'on
relise Louis Ferdinand Destouches dit Celine "Voyage au bout de la
nuit", en attendant de retrouver la Raison! Aucune intégrité
territoriale ne peut se justifier quand bien même elle n'entrainerait
que la mort d'un seul d'entre-nous!
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