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jeudi 31 octobre 2013

Point hebdomadaire n°40 sur la campagne de parrainage des prisonniers d’opinion au Maroc

Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc
ASDHOM 79, rue des Suisses  92000 Nanterre

Point hebdomadaire n°40 sur la campagne de parrainage des prisonniers d’opinion au Maroc, 2/11/2013

Nous sommes à deux semaines de la soirée du 16 novembre qui sera entièrement consacrée à la campagne internationale de parrainage que l’ASDHOM a lancée l’année dernière en faveur des prisonniers politiques et d’opinion se trouvant derrière les barreaux des prisons marocaines, victimes de violations des droits.
Nous devons ensemble faire de cette rencontre un moment fort de la vie de cette action solidaire qui est, malheureusement, condamnée à se poursuivre tant les exactions et les atteintes aux droits élémentaires au Maroc sont nombreuses et ne cessent de jeter des victimes en prison.
Cette soirée sera aussi l’occasion pour nos parrains et marraines de nous faire part de leurs expériences, de leurs échanges avec leurs filleuls et de nous dire le soutien et le réconfort nécessaires que cela procure à quelqu’un qui se trouve privé de sa liberté.
D’ici à là, nous continuons de faire le suivi de cette campagne comme nous l’avons toujours fait chaque semaine. Voici quelques informations que nous avons reçues cette semaine relatives aux groupes de nos listes publiées sur notre site www.asdhom.org

Groupe Ifni-Prison d’Aït Melloul : Le prisonnier politique Mohamed Amzouz observe une grève de la faim depuis lundi 28 octobre 2013 pour dénoncer les conditions inhumaines de sa détention et ce, malgré les promesses faites par l’administration pénitentiaire de la prison d’Aït Melloul. Rappelons que Mohamed Amzouz, militant de l’AMDH, de l’ANDCM, du PSU et membre du secrétariat local d’ATTAC, a été arrêté en juin dernier (voir points précédents) à Tiznit pour sa participation active aux mouvements de protestation qu’a connus la ville d’Ifni. Il a été condamné à 8 mois de prison ferme par le tribunal de première instance de Tiznit. Dans une lettre adressée, le 23 octobre 2013, au ministre de la Justice et des Libertés ainsi qu’à l’Administration des prisons au Maroc et au Procureur général près du tribunal d’appel à Agadir, Mohamed Amzouz fait porter la responsabilité de la dégradation de sa santé aux responsables de la prison d’Aït Melloul.

Groupe Liberté d’expression-Journalistes-Syndicalistes :
- Le 30 octobre 2013, le juge d’instruction chargé des affaires de terrorisme près la Cour d’appel à Salé a reporté l’examen de l’affaire du journaliste Ali Anouzla au 23 décembre 2013. Rappelons qu’Ali Anouzla avait bénéficié, le vendredi 25 octobre, d’une liberté provisoire à la demande de son avocat (voir point n°39). Il continue d’être poursuivi pour les mêmes chefs d’accusation qui tombent sous la loi antiterroriste de 2003. Les deux sites d’information électronique Lakome-arabophone et francophone- qu’il codirigeait avec son collègue Aboubakr Jamaï ont été bloqués aux internautes marocains et cela, sans aucune décision judiciaire. La volonté de bâillonner la presse indépendante était manifeste dans cette affaire.
- Le mardi 29 octobre 2013 et dans une autre affaire que nous suivons, le journaliste d’Assabile Mustapha El-Hasnaoui, a vu sa condamnation passer de 4 ans à 3 ans de prison ferme par la Cour d’appel de Salé chargée des affaires de terrorisme. Il est, lui aussi, poursuivi sous le coup de la loi antiterroriste pour « constitution de bande criminelle et non dénonciation de crimes terroristes ». Il a été arrêté le 27 mai 2013 après un voyage effectué en Turquie pour un reportage sur les exilés syriens et condamné le 12 juillet à 4 ans de prison ferme par le tribunal de première instance (voir points précédents).

Groupe Sahraouis :
- La Cour d’appel d’Agadir qui examinait le 28 octobre 2013 l’appel du prisonnier politique sahraoui Sidi Bouâmoud a reporté pour la deuxième fois le procès au 11 novembre 2013. Rappelons que Sidi Bouâmoud purge à la prison locale d’Aït Melloul (voir listes) une peine de 4 ans après son transfert de la prison d’Inzgane. Son frère qui a pu lui rendre visite dernièrement s’inquiète de la détérioration de sa santé physique et mentale après l’agression dont il a fait l’objet le 26 octobre de la part de quelques fonctionnaires de la prison, suivie de sa mise au cachot dépassant les 24 heures.
- Nous nous sommes inquiétés au point n° 39 du sort réservé au jeune prisonnier politique sahraoui Hamza Jmiï lorsque ses quatre camarades du même groupe avaient été libérés provisoirement le 25 octobre 2013. Nous apprenons qu’il vient à son tour de quitter provisoirement la prison Lakhal de Laâyoune le 30 octobre 2013. Le procès des cinq (Sidi Mohamed Mallah, Mohamed Sallouh, Mahmoud Hanoun, Ajouad Farah, Hamza Jmiï) n’a pas encore été fixé.
- S’agissant d’un autre groupe de six prisonniers politiques sahraouis (Mohamed Ali Saâdi, Youssef Bouzid, Mohamed Garnit, Yassine Sidati, Aziz Hramech, Lhoucine Abah) qui se trouvaient à la même prison de Laâyoune et libérés provisoirement le 23 octobre, le tribunal qui examinait leur dossier le 30 octobre 2013 a reporté l’affaire au 27 novembre 2013 (voir point n°39).

Groupe 20-Février de Casablanca : Les trois jeunes militants du 20-Février et de l’AMDH (Rabie Homazin, Hamza Haddi et Mouad Khalloufi) ont été présentés en état d’arrestation devant le tribunal d’Ain Sebaâ à Casablanca le vendredi 1er novembre 2013 pour « violences et agressions sur agents de police » (voir point 39). Fatiha Haloui, la mère de Hamza Haddi et elle-même militante du 20-Février à Casablanca, est poursuivie également mais en liberté provisoire. Tout le groupe est défendu par Me Mohamed El-Massaoudi, qui est lui-même poursuivi dans une autre affaire (Voir points précédents).  Rappelons que les trois jeunes prisonniers politiques du groupe, séparés dans des quartiers de droit commun, observent une grève de la faim de trois jours à compter du 29 octobre pour réclamer leur regroupement, la séparation des prisonniers de droit commun et l’amélioration de leurs conditions, notamment l’accès aux études et aux soins.

Groupe « Baiser de Nador » : La plainte contre Ibtissame Lachgar, a été déposée auprès du Procureur du roi de Rabat non par « l’Organisation Unie pour les droits de l’Homme et les libertés publiques » de Nador, comme on l’a annoncée au point n°39, mais par une autre association de Rabat qui s’appelle « Association des jeunes marocains pour la citoyenneté et le développement durable ». Cette plainte pour « atteinte à la pudeur publique, etc. » concerne aussi son ami Soufiane Farès et d’autres participants au Kiss-in du 12 octobre devant le Parlement marocain en soutien aux trois jeunes (Mouhsin, Raja et Oussama) de Nador qui seront présenté-e-s devant un tribunal le 22 novembre 2013 pour avoir posté sur Facebook les photos d’un baiser échangé à la sortie d’un lycée (point n°38).

Groupe UNEM-Fès et Meknès :
- Les dix prisonniers politiques de l’UNEM-Fès (Omar Taybi, Oussama Zantar, Abdennabi Chaoul, Mohamed Réda Derkaoui, Jaber Rouijel, Mohamed Ghalout, Mohamed Boujnah, Salah Eddine Chafik, Mimoun Benzizi et  Moussa Sammouni) ont arrêté le 12 octobre 2013 leur grève de la faim de 25 jours qu’ils avaient entamée le 17 septembre pour réclamer leur libération et l’amélioration des conditions de détention. Mohamed Ghalout a vu pendant ce temps-là son procès reporté au 12 novembre 2013 ce qui l’a empêché de passer les concours qu’il avait préparés pour pouvoir poursuivre ses études. Mohamed Boujnah a été présenté devant le juge par deux fois, le 9 septembre et le 8 octobre, qui lui a notifié sa traduction devant un tribunal sans lui fixer de date. Les huit autres ainsi que Boubker Haddari et Abdelhaq Bouti, poursuivis en liberté, ont été présentés le 9 octobre 2013 devant le tribunal d’appel de Fès qui a décidé le report de la séance au 20 novembre 2013 prétextant l’absence des « témoins » qui ne sont en fait que les membres des forces de l’ordre. Inutile de dire que les grévistes de la faim ont souffert et trainent des séquelles notamment la perte du poids. 
- Les quatre prisonniers politiques de l’UNEM, Tarek Jaïbi, Younes Erroufi, Hicham Boughlad et Khaled Idnasser, qui avaient été libérés sous caution le 30 avril 2013 (voir points précédents) ont été présentés de nouveau le 29 octobre 2013 devant la Cour d’appel de Fès. Rappelons qu’ils avaient écopé en première instance d’une peine de 6 mois de prison ferme.
- L’ancien prisonnier politique Mohamed Aït Raïs a été enlevé à Fès et il est resté au secret  entre les mains de la police pendant 4 jours avant qu’il soit traduit devant le tribunal de première instance de Fès qui a décidé de le poursuivre en état d’arrestation à la prison Ain Kadous.
- Dans un communiqué sorti de la prison Toulal 2 de Meknès, Hassan Koukou (n° d’écrou 6815), l’un des cinq prisonniers politiques de l’UNEM qui y croupissent sans jugement depuis le 17 décembre 2012, décrit leurs conditions effroyables. Il nous apprend qu’il a été convoqué le 15 octobre par la direction de la prison pour le conduire ensuite à la gendarmerie royale pour une enquête concernant un rapport que le groupe avait établi sur la prison Toulal 2. Il apprend alors qu’il est accusé d’ « outrage à la justice et d’incitation à la violence au sein des étudiants » sur la base d’un rapport établi par le directeur de la prison. Le groupe qui attend toujours d’être jugé craint que les autorités marocaines ne cherchent par-là à lui coller d’autres chefs d’accusation pour l’enfoncer encore plus.

Notre détermination à défendre et à soutenir ces victimes de l’injustice et toutes les autres ne doit pas fléchir. Nous continuons inlassablement notre campagne de parrainage pour sensibiliser et faire gagner, jour après jour, des parrains et marraines à leur cause.

Bureau exécutif de l’ASDHOM
Paris, le samedi 2 novembre 2013

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