Situation
Le Maroc intensifie sa politique de colonisation et de discrimination à l’égard du peuple sahraoui, initiée il y a 38 ans.
Sa méthode : la violence.
Sa caution : le silence complice de la France.
Répression
violente de manifestations, tortures, procès inéquitables sont autant
de violations des droits de l’homme fréquemment infligées aux Sahraouis
qui militent depuis plusieurs décennies pour le respect de leur droit à
l’autodétermination et contre les discriminations dont ils sont l’objet
de la part des autorités du royaume. La France, principal allié
diplomatique et partenaire économique du royaume, fait la sourde oreille
aux demandes d’intercession formulées par les ONG de défense des droits
de l’homme.
Une violence ordinaire
La politique répressive du gouvernement marocain a atteint son
paroxysme en novembre 2010. A la suite du démantèlement du camp sahraoui
de Gdeim Izik au cours duquel neuf agents de sécurité marocains ont été
tués, les forces de l’ordre se sont livrées à une vague de répression
d’une extrême brutalité, arrêtant, torturant et emprisonnant des
dizaines de personnes.
Malgré les nombreuses protestations d’une partie de la communauté
internationale, la violence reste de mise. Les militants sahraouis et
les simples manifestants continuent d’être régulièrement passés à tabac
par les membres des forces de sécurité, au cours de rassemblements
pacifiques considérés comme illégaux. Ceux qui sont arrêtés sont
toujours humiliés et maltraités, voire torturés, puis relâchés ou placés
en détention provisoire et poursuivis en justice.
Un mépris décomplexé pour les droits de l’homme
Le 16 février 2013, 24 militants sahraouis arrêtés dans le cadre de
l’affaire de Gdeim Izik ont été condamnés par le tribunal militaire de
rabat à de lourdes peines d’emprisonnement, allant jusqu’à la perpétuité
pour neuf d’entre eux. Ils ont été jugés coupables d’association de
malfaiteurs, outrage et violences à fonctionnaires et homicides
volontaires, en référence aux neuf agents de sécurité marocains tués au
cours du démantèlement du camp.
Une parodie de justice ! un tribunal militaire a jugé des civils. Les
juges n’ont pas tenu compte des allégations de torture formulées par les
accusés et ont refusé toute expertise médicale capable de les étayer. Enfin, aucune preuve n’a pu être apportée concernant l’implication
personnelle des accusés dans la mort des neufs agents. C’est bien leur
engagement en faveur des droits des Sahraouis qui a valu à ces 24
militants d’être poursuivis et condamnés.
Avec cette condamnation, les autorités marocaines ont témoigné, sans
complexe, de leur disposition à faire fi des droits de l’homme pour tout
ce qui a trait au Sahara occidental. une insolence que la France n’a
pas dénoncée pour ne pas entacher la relation amicale et lucrative qui
la lie à la monarchie.
Pour aller plus loin
> Écouter. Voix de l'Amérique - Emission spéciale sur le Sahara occidental avec Hélène Legeay
Agir
Après avoir signé cette lettre, il vous suffit de la renvoyer à l'adresse indiquée
À la fin de la lettre, retrouvez le fichier de la lettre
d'action, ainsi que tous les documents de l'appel du mois (affiche,
appel du mois complet, pétition).
>> Écrivez au Président de la République François Hollande
Monsieur François Hollande
Président de la République
Palais de l’Elysée
55 rue du faubourg Saint-Honoré
75008 paris
Monsieur le Président,
Sur la base d’informations communiquées
par l’acat, je vous exprime ma vive réprobation face à la complaisance
dont fait preuve la France vis-à-vis du Maroc, malgré les graves
atteintes aux droits de l’homme perpétrées par les autorités du royaume à
l’encontre de la population sahraouie. Les militants et simples manifestants
sahraouis sont fréquemment passés à tabac par les forces de sécurité au
cours de rassemblements pacifiques considérés comme illégaux. Ceux qui
sont arrêtés sont maltraités, voire torturés, et parfois poursuivis en justice sur la base de fausses accusations.
Face à l’illégalité flagrante d’un tel
comportement, la France fait preuve d’un silence complice qui n’est pas
digne de notre démocratie.
L’absence de réaction significative de votre part, à la suite de la
condamnation de 24 militants sahraouis à de très lourdes peines à l’issue
d’un procès inéquitable, en février dernier, est emblématique de cette
indulgence répréhensible.
Dans ces circonstances, je vous demande, Monsieur le président, de bien vouloir :
• intercéder auprès des autorités marocaines en faveur de la libération immédiate des 24 militants ;
• condamner fermement et systématiquement les graves atteintes aux droits fondamentaux des sahraouis ;
• conditionner la coopération économique bilatérale et européenne avec
le Maroc au respect, par le royaume, de ses engagements internationaux
en matière de droits de l’homme.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma plus haute considération.
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La lettre d'intervention
La pétition
NAAMA ASFARI, un Symbole de la résistance sahraouie Co-président du comité pour le respect des droits de l'homme au Sahara occidental (corelso), Naama Asfari a déjà payé son militantisme par de nombreuses arrestations et condamnations basées sur des accusations fabriquées.
En avril 2008 par exemple, il est arrêté à Marrakech et torturé pendant trois jours avant d’être condamné à deux mois de prison, officiellement pour conduite en état d’ivresse et agression d’une femme.
Le 14 août 2009, nouvelle arrestation et passage à tabac quand, lors un contrôle d’identité, il refuse d’ôter le drapeau sahraoui de son porte-clés. Il est condamné à deux mois de prison avec sursis pour outrage à agent.
Sa dernière arrestation remonte au 7 novembre 2010, la veille du démantèlement du camp de Gdeim Izik. Maltraité lors de son arrestation et à plusieurs
reprises pendant ses deux ans de détention préventive, il a été condamné à 30 ans d’emprisonnement par le tribunal militaire, le 17 février 2013, bien qu’il n’ait pas été présent lors du démantèlement.
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