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samedi 11 mai 2013

ACAT : Peuple sahraoui : France-Maroc, L'amitié de la honte, écrire pour protestyer

L’appel du mois est une lettre d’intervention qui concerne une situation générale, propre à un pays, une région, une communauté, une catégorie de personnes, un régime politique, etc. Sa vocation plus générale en fait un outil de sensibilisation très fort à tous les manquements aux droits de l’homme dans le monde entier.
Signez l'appel de ce mois !
Lettre à François Hollande


France-Maroc, L'amitié de la honte
DATE LIMITE LE 10 juin 2013
> Situation > Agir

Situation

Le Maroc intensifie sa politique de colonisation et de discrimination à l’égard du peuple sahraoui, initiée il y a 38 ans.
Sa méthode : la violence.
Sa caution : le silence complice de la France.

 

Répression violente de manifestations, tortures, procès inéquitables sont autant de violations des droits de l’homme fréquemment infligées aux Sahraouis qui militent depuis plusieurs décennies pour le respect de leur droit à l’autodétermination et contre les discriminations dont ils sont l’objet de la part des autorités du royaume. La France, principal allié diplomatique et partenaire économique du royaume, fait la sourde oreille aux demandes d’intercession formulées par les ONG de défense des droits de l’homme.

Une violence ordinaire

La politique répressive du gouvernement marocain a atteint son paroxysme en novembre 2010. A la suite du démantèlement du camp sahraoui de Gdeim Izik au cours duquel neuf agents de sécurité marocains ont été tués, les forces de l’ordre se sont livrées à une vague de répression d’une extrême brutalité, arrêtant, torturant et emprisonnant des dizaines de personnes.
Malgré les nombreuses protestations d’une partie de la communauté internationale, la violence reste de mise. Les militants sahraouis et les simples manifestants continuent d’être régulièrement passés à tabac par les membres des forces de sécurité, au cours de rassemblements pacifiques considérés comme illégaux. Ceux qui sont arrêtés sont toujours humiliés et maltraités, voire torturés, puis relâchés ou placés en détention provisoire et poursuivis en justice.


Un mépris décomplexé pour les droits de l’homme

Le 16 février 2013, 24 militants sahraouis arrêtés dans le cadre de l’affaire de Gdeim Izik ont été condamnés par le tribunal militaire de rabat à de lourdes peines d’emprisonnement, allant jusqu’à la perpétuité pour neuf d’entre eux. Ils ont été jugés coupables d’association de malfaiteurs, outrage et violences à fonctionnaires et homicides volontaires, en référence aux neuf agents de sécurité marocains tués au cours du démantèlement du camp.
Une parodie de justice ! un tribunal militaire a jugé des civils. Les juges n’ont pas tenu compte des allégations de torture formulées par les accusés et ont refusé toute expertise médicale capable de les étayer. Enfin, aucune preuve n’a pu être apportée concernant l’implication personnelle des accusés dans la mort des neufs agents. C’est bien leur engagement en faveur des droits des Sahraouis qui a valu à ces 24 militants d’être poursuivis et condamnés.
Avec cette condamnation, les autorités marocaines ont témoigné, sans complexe, de leur disposition à faire fi des droits de l’homme pour tout ce qui a trait au Sahara occidental. une insolence que la France n’a pas dénoncée pour ne pas entacher la relation amicale et lucrative qui la lie à la monarchie.
 

Pour aller plus loin

> Écouter. Voix de l'Amérique - Emission spéciale sur le Sahara occidental avec Hélène Legeay
 

Agir

Après avoir signé cette lettre, il vous suffit de la renvoyer à l'adresse indiquée
À la fin de la lettre, retrouvez le fichier de la lettre d'action, ainsi que tous les documents de l'appel du mois (affiche, appel du mois complet, pétition).
 
>> Écrivez au Président de la République François Hollande
 
Monsieur François Hollande
Président de la République
Palais de l’Elysée
55 rue du faubourg Saint-Honoré
75008 paris
 

Monsieur le Président,

Sur la base d’informations communiquées par l’acat, je vous exprime ma vive réprobation face à la complaisance dont fait preuve la France vis-à-vis du Maroc, malgré les graves atteintes aux droits de l’homme perpétrées par les autorités du royaume à l’encontre de la population sahraouie. Les militants et simples manifestants sahraouis sont fréquemment passés à tabac par les forces de sécurité au cours de rassemblements pacifiques considérés comme illégaux. Ceux qui sont arrêtés sont maltraités, voire torturés, et parfois  poursuivis en justice sur la base de fausses accusations.
Face à l’illégalité flagrante d’un tel comportement, la France fait preuve d’un silence complice qui n’est pas digne de notre démocratie.
L’absence de réaction significative de votre part, à la suite de la condamnation de 24 militants sahraouis à de très lourdes peines à l’issue d’un procès inéquitable, en février dernier, est emblématique de cette indulgence répréhensible.
 

Dans ces circonstances, je vous demande, Monsieur le président, de bien vouloir :

• intercéder auprès des autorités marocaines en faveur de la libération immédiate des 24 militants ;
• condamner fermement et systématiquement les graves atteintes aux droits fondamentaux des sahraouis ;
• conditionner la coopération économique bilatérale et européenne avec le Maroc au respect, par le royaume, de ses engagements internationaux en matière de droits de l’homme.
 
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma plus haute considération.
Signature
Nom
Adresse

 
Téléchargez :
L'appel du mois complet
L'affiche
La lettre d'intervention
La pétition

 
NAAMA ASFARI, un Symbole de la résistance sahraouie
Co-président du comité pour le respect des droits de l'homme au Sahara occidental (corelso), Naama Asfari a déjà payé son militantisme par de nombreuses arrestations et condamnations basées sur des accusations fabriquées. 
En avril 2008 par exemple, il est arrêté à Marrakech et torturé pendant trois jours avant d’être condamné à deux mois de prison, officiellement pour conduite en état d’ivresse et agression d’une femme.
Le 14 août 2009, nouvelle arrestation et passage à tabac quand, lors un contrôle d’identité, il refuse d’ôter le drapeau sahraoui de son porte-clés. Il est condamné à deux mois de prison avec sursis pour outrage à agent.
Sa dernière arrestation remonte au 7 novembre 2010, la veille du démantèlement du camp de Gdeim Izik. Maltraité lors de son arrestation et à plusieurs
reprises pendant ses deux ans de détention préventive, il a été condamné à 30 ans d’emprisonnement par le tribunal militaire, le 17 février 2013, bien qu’il n’ait pas été présent lors du démantèlement.

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