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Assid :La seule ambition
qui anime mes démarches.. Briser les Propos recueillis par Abdelkader El-Ainetabous
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Lareleve.ma,4/5/2013
C’est sans doute le Marocain le plus en vue actuellement. Dans les
médias, les réseaux sociaux, Ahmed Assid occupe une place de choix. Ses
détracteurs sont même allés jusqu’à appeler à son assassinat.
Ahmed Assid porte plusieurs casquettes. Il est professeur de
philosophie, écrivain, militant amazigh, poète… Pour l’autoportrait
voilà comment il se définit : « Je suis un militant des droits humains
qui veut changer les choses ».
À la question de savoir si ses multiples occupations lui laissent le
temps d’avoir une vie privée, M. Assid répond : «Ma vie personnelle est
malheureusement très perturbée par mes programmes trop chargés et mon
rythme de travail effréné. J’ai peu de temps à me consacrer à moi-même
et à mes proches».
Infatigable comme un chameau, Ahmed Assid est toujours au four et au
moulin. Il écrit beaucoup, participe à des débats partout au Maroc,
anime une émission radiophonique et effectue des recherches sur la
culture amazighe.
Sa forte présence dans les médias ces deux dernières années, il la doit à ses positions jugées «peu orthodoxes».
«Si je suis très présent un peu partout, sachez que je n’en avais pas
l’intention ni la prétention. Le fait est que, depuis maintenant deux
ans, une certaine tension a pris place un peu partout et a tendance à
augmenter, surtout quand j’ai commencé à toucher des points sensibles, à
secouer des tabous politiques, culturels et sociaux. Normal que des
esprits rétrogrades s’élèvent contre mes pensées», nous déclare-t-il.
Sans le cacher, Ahmed Assid assume le sobriquet qui lui colle à la
peau : «Briseur de tabous». Il le dit d’ailleurs sans contour ni ambages
: «Il n’existe pas un tabou au Maroc que je n’ai pas traité, auquel je
ne me suis pas attaqué. C’est la seule ambition qui anime mes
démarches». Ce qui l’anime surtout, c’est de soulever le débat sur des
sujets peu abordés par les différentes composantes de la société.
Bien que dressant souvent, dans ses articles et ses interventions, un
tableau noir de la situation socioéconomique du pays, M. Assid
reconnaît néanmoins que des acquis ont été obtenus. «Mais, insiste-t-il,
il faut d’abord préserver ces acquis si minimes soient-ils et lutter
pour en arracher d’autres.»
De l’espoir
Quant à ses sentiments par rapport à la fatwa le visant et appelant à
sa mort, il dit : «De la déception évidemment. Beaucoup d’amertume
aussi. On veut combattre la pensée par l’épée. C’est une pratique d’une
autre ère». Et quand on lui demande quels sont ses ennemis, il répond
doctement qu’il n’en a pas. Il préfère plutôt parler d’adversaires. Ceux
qui confrontent les idées, les pensées, acceptent le droit à la
différence. «Quant à ceux qui se sont positionnés dans un cadre autre
que celui de la confrontation des idées, je crois qu’ils sont largement
dépassés», assène-t-il.
Ahmed Assid, s’il est dépité à cause des menaces et commentaires
acerbes le dénigrant, ne cache pas pour autant son bonheur quant à
l’élan de solidarité manifesté à son égard. «C’est réconfortant de
savoir que les idées que je défends sont partagées par de nombreux
intellectuels, des hommes d’affaires, etc.», avoue-t-il sans fausse
modestie.
Quant au grand malentendu, cause de tous ses heurts et malheurs, à
savoir la déformation de ses propos et leur mauvaise interprétation, M.
Assid dit qu’il a toujours été clair. Et d’ajouter : «Je ne cherche pas
la provocation».
Sa conception de la liberté? «Je considère que la liberté est limitée
uniquement par celle de l’Autre et non pas par les traditions de J’maâ
ou quelque groupe traditionnel religieux que ce soit. Certes la majorité
des Marocains sont religieux ; mais même au sein de cette majorité, il y
a des différences qu’il faut respecter. La liberté est celle qui permet
à ces différences de s’exprimer.»
Si Ahmed Assid ne ménage pas le gouvernement actuel, c’est qu’il considère que les promesses électorales n’ont pas été tenues.
Et pour terminer sur une note positive, Ahmed Assid dit ne pas désespérer «en dépit de la lenteur des réformes entreprises».
«L’important, selon lui, c’est qu’on a l’espoir.» Mais n’est-ce pas
Malraux qui écrivit dans un livre éponyme : «Il faut vivre avec
l’Espoir» ?
http://www.lareleve.ma/news5580.html
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