Ai Salem Tamek. Militant activiste sahraoui à El Ayoun occupée |
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© Photo : El Watan
Militant et activiste sahraoui des droits de l’homme, Ali Salem Tamek
fait partie aujourd’hui des symboles de la résistance sahraouie après
ses multiples arrestations depuis 1993 par les forces d’occupation
marocaines. Il a été emprisonné quatre fois pour ses activités en faveur
d’un État sahraoui indépendant. Il est surtout convaincu que le
référendum est le meilleur moyen démocratique qui permettra au peuple
sahraoui de s’exprimer. Il avait été arrêté la première fois en 1993 et
condamné à cinq ans de prison ferme. Sa dernière arrestation remonte à
juillet 2005 à El Ayoun occupée. Il a été à chaque fois libéré grâce à
la pression de la communauté internationale.
- Que s’est-il passé exactement ces derniers jours dans les territoires occupés du Sahara occidental ?
Après le vote de la dernière résolution des Nations unies sur le Sahara occidental, des centaines de Sahraouis des territoires occupés et des villes du sud de Maroc sont sorties pacifiquement dans les rues pour rappeler une nouvelle fois au monde que la situation des droits de l’homme dans les territoires occupés est grave. A travers cette action, il était également question d’appeler à une solution urgente à la question sahraouie et de réclamer ainsi le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. C’est une manifestation sans précédent qui s’est déroulée dans les villes occupées du Sahara occidental et dans certaines localités du sud du Maroc, notamment à Assa. Mais les forces d’occupation marocaines ont réprimés de manière sauvage et dans le sang les manifestants. Cette répression féroce a eu lieu en présence d’une délégation de journalistes américains et britanniques à El Ayoun.
- Quel est le bilan de cette répression ?
Des centaines de manifestants ont été blessés dans les villes de Smara, El Ayoun, Boudjedour et Assa (sud du Maroc). Certains sont dans un état très grave. Les forces d’occupation marocaines ont même attaqué le siège du Codesa où se trouvaient au même moment la délégation de journalistes américains et britanniques et la militante des droits humains sahraouie, Aminatou Haïdar. Par un tel agissement, le Maroc a démontré pour la énième fois qu’il était dirigé par un régime antidémocratique qui n’a aucun respect pour les droits de l’homme.
- Décrivez-nous le comportement des services marocains de sécurité lors des manifestations pacifiques ?
L’intervention des policiers fut d’une brutalité inouïe. Les manifestations qui se sont déroulées dans plusieurs villes des territoires occupés du Sahara occidental et à Assa, au sud du Maroc, ont été réprimées avec la plus grande des sauvageries par les forces de sécurité marocaines. Les policiers, qui étaient très nombreux, ont fait usage de bâtons, de pierres et de sabres. Pour faire le maximum de victimes, ils ont essayé d’écraser les manifestants avec leurs camions. C’était effroyable. Nous déplorons des centaines de blessés dont certains sont dans un état grave.
- Après la répression de samedi, vos actions dans les territoires occupés du Sahara occidental se poursuivront-elles ?
Oui, intifada pour l’indépendance se poursuivra. Pas question d’arrêter. On ne reculera pas. D’autres actions d’envergure seront menées dans les prochains jours. Nous continuerons à réclamer la libération de tous les prisonniers politiques détenus dans les geôles marocaines et la mise en place d’un mécanisme de surveillance et de protection des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental. Nous n’arrêterons pas tant que le peuple sahraoui n’aura pas exercé son droit à l’autodétermination et obtenu sa liberté.
http://www.elwatan.com//international/l-intervention-des-forces-marocaines-a-ete-brutale-et-sauvage-08-05-2013-212958_112.phpréfér
Après le vote de la dernière résolution des Nations unies sur le Sahara occidental, des centaines de Sahraouis des territoires occupés et des villes du sud de Maroc sont sorties pacifiquement dans les rues pour rappeler une nouvelle fois au monde que la situation des droits de l’homme dans les territoires occupés est grave. A travers cette action, il était également question d’appeler à une solution urgente à la question sahraouie et de réclamer ainsi le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. C’est une manifestation sans précédent qui s’est déroulée dans les villes occupées du Sahara occidental et dans certaines localités du sud du Maroc, notamment à Assa. Mais les forces d’occupation marocaines ont réprimés de manière sauvage et dans le sang les manifestants. Cette répression féroce a eu lieu en présence d’une délégation de journalistes américains et britanniques à El Ayoun.
- Quel est le bilan de cette répression ?
Des centaines de manifestants ont été blessés dans les villes de Smara, El Ayoun, Boudjedour et Assa (sud du Maroc). Certains sont dans un état très grave. Les forces d’occupation marocaines ont même attaqué le siège du Codesa où se trouvaient au même moment la délégation de journalistes américains et britanniques et la militante des droits humains sahraouie, Aminatou Haïdar. Par un tel agissement, le Maroc a démontré pour la énième fois qu’il était dirigé par un régime antidémocratique qui n’a aucun respect pour les droits de l’homme.
- Décrivez-nous le comportement des services marocains de sécurité lors des manifestations pacifiques ?
L’intervention des policiers fut d’une brutalité inouïe. Les manifestations qui se sont déroulées dans plusieurs villes des territoires occupés du Sahara occidental et à Assa, au sud du Maroc, ont été réprimées avec la plus grande des sauvageries par les forces de sécurité marocaines. Les policiers, qui étaient très nombreux, ont fait usage de bâtons, de pierres et de sabres. Pour faire le maximum de victimes, ils ont essayé d’écraser les manifestants avec leurs camions. C’était effroyable. Nous déplorons des centaines de blessés dont certains sont dans un état grave.
- Après la répression de samedi, vos actions dans les territoires occupés du Sahara occidental se poursuivront-elles ?
Oui, intifada pour l’indépendance se poursuivra. Pas question d’arrêter. On ne reculera pas. D’autres actions d’envergure seront menées dans les prochains jours. Nous continuerons à réclamer la libération de tous les prisonniers politiques détenus dans les geôles marocaines et la mise en place d’un mécanisme de surveillance et de protection des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental. Nous n’arrêterons pas tant que le peuple sahraoui n’aura pas exercé son droit à l’autodétermination et obtenu sa liberté.
http://www.elwatan.com//international/l-intervention-des-forces-marocaines-a-ete-brutale-et-sauvage-08-05-2013-212958_112.phpréfér
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A la une International
Violation des droits de l’homme au Sahara occidental
L’appel à l’aide du Front Polisario
Zine Cherfaoui, El Watan, 8/5/2013
A la veille du 40e anniversaire du Front Polisario, le secrétariat national a lancé un appel au Conseil de sécurité de l’ONU pour intervenir rapidement afin de protéger les civils sahraouis des pratiques répressives des services de sécurité marocains.
Au terme de sa 5e session ordinaire consacrée aux développements de la
question sahraouie au niveau des Nations unies à la veille du 40e
anniversaire de la création du Front Polisario, le secrétariat national
du Front Polisario a lancé lundi soir un appel au Conseil de sécurité de
l’ONU à l’effet d’«intervenir rapidement» pour protéger les civils
sahraouis sans défense conformément à la convention de Genève sur la
protection des civils dans les conflits armés et faire cesser les
pratiques répressives de l’Etat d’occupation marocain. Des pratiques qui
se sont encore poursuivies durant cette semaine. Preuve en est, des
milliers de Sahraouis ont manifesté samedi à El Ayoun occupée pour
revendiquer le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et
l’élargissement des prérogatives de la Mission des Nations unies pour le
référendum au Sahara occidental (Minurso) à la protection et la
surveillance des droits de l’homme. Malgré son caractère pacifique,
cette manifestation sans précédent durant laquelle ont été brandis des
drapeaux sahraouis et américains a été réprimée dans le sang par les
forces d’occupation marocaines. Un responsable local de l’Association
marocaine des droits humains (AMDH), Hamoud Iguilid, a précisé que la
répression a fait plusieurs centaines de blessés parmi les manifestants.
Le 27 avril, une manifestation à laquelle participaient une centaine de personnes avait également été violemment réprimée. L’ONG Amnesty International, dont une équipe se trouvait sur place, avait alors parlé d’une trentaine de blessés. Un autre rassemblement a aussi eu lieu dimanche à Smara, à environ 200 km à l’est d d’El Ayoun. Toutes ces manifestations sont intervenues alors que des journalistes de médias nord-américains se trouvaient dans les territoires sahraouis occupés. Surpris par l’ampleur de ce mouvement de protestation et conscients que les yeux de la communauté internationale sont rivés sur la région, la majorité des médias marocains, y compris les titres acquis au makhzen, ont dû se résoudre à reconnaître à demi-mot le succès de la mobilisation sahraouie et l’attachement de la population du Sahara occidental au principe de l’autodétermination. «Une mobilisation sans précédent des ennemis de l’intégrité territoriale», a ainsi admis lundi le quotidien
Aujourd’hui Le Maroc. «La plus grande manifestation de l’histoire d’El Ayoun pour la séparation», a également titré Akhbar Al Youm.
Toujours concernant le dossier des violations des droits de l’homme, le Polisario a condamné avec force le procès injuste de 25 détenus politiques sahraouis devant un tribunal militaire marocain dans le contexte du démantèlement violent du camp de Gdeim Izik interpellant les Nations unies pour une action urgente en vue de leur libération et de celle de tous les prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines.
Le secrétariat général du Front Polisario, qui s’est réuni sous la présidence de Mohamed Abdelaziz, a réclamé par ailleurs qu’il soit mis fin au pillage des ressources naturelles sahraouies et l’élimination du mur de la honte érigé par le Maroc qui doit «ouvrir les territoires sahraouis devant les observateurs et médias internationaux».
Dans la foulée, le Polisario a fustigé l’attitude «scandaleuse» de l’Espagne qui s’est dérobée à sa responsabilité juridique et morale vis-à-vis du peuple sahraoui en tant que puissance administrante de la dernière colonie en Afrique et rappelé que «le Maroc n’est que la force d’occupation militaire sans aucune souveraineté sur le Sahara occidental». Le secrétariat national a, en outre, lancé un appel à la France, berceau de la Déclaration universelle des droits de l’homme, pour une contribution positive à une solution au conflit du Sahara occidental «loin du soutien immoral en faveur de la politique d’occupation marocaine» qui expose un peuple tout entier à moult formes d’injustice en le privant de son droit naturel à l’autodétermination et à une vie digne.
Le 27 avril, une manifestation à laquelle participaient une centaine de personnes avait également été violemment réprimée. L’ONG Amnesty International, dont une équipe se trouvait sur place, avait alors parlé d’une trentaine de blessés. Un autre rassemblement a aussi eu lieu dimanche à Smara, à environ 200 km à l’est d d’El Ayoun. Toutes ces manifestations sont intervenues alors que des journalistes de médias nord-américains se trouvaient dans les territoires sahraouis occupés. Surpris par l’ampleur de ce mouvement de protestation et conscients que les yeux de la communauté internationale sont rivés sur la région, la majorité des médias marocains, y compris les titres acquis au makhzen, ont dû se résoudre à reconnaître à demi-mot le succès de la mobilisation sahraouie et l’attachement de la population du Sahara occidental au principe de l’autodétermination. «Une mobilisation sans précédent des ennemis de l’intégrité territoriale», a ainsi admis lundi le quotidien
Aujourd’hui Le Maroc. «La plus grande manifestation de l’histoire d’El Ayoun pour la séparation», a également titré Akhbar Al Youm.
Toujours concernant le dossier des violations des droits de l’homme, le Polisario a condamné avec force le procès injuste de 25 détenus politiques sahraouis devant un tribunal militaire marocain dans le contexte du démantèlement violent du camp de Gdeim Izik interpellant les Nations unies pour une action urgente en vue de leur libération et de celle de tous les prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines.
Le secrétariat général du Front Polisario, qui s’est réuni sous la présidence de Mohamed Abdelaziz, a réclamé par ailleurs qu’il soit mis fin au pillage des ressources naturelles sahraouies et l’élimination du mur de la honte érigé par le Maroc qui doit «ouvrir les territoires sahraouis devant les observateurs et médias internationaux».
Dans la foulée, le Polisario a fustigé l’attitude «scandaleuse» de l’Espagne qui s’est dérobée à sa responsabilité juridique et morale vis-à-vis du peuple sahraoui en tant que puissance administrante de la dernière colonie en Afrique et rappelé que «le Maroc n’est que la force d’occupation militaire sans aucune souveraineté sur le Sahara occidental». Le secrétariat national a, en outre, lancé un appel à la France, berceau de la Déclaration universelle des droits de l’homme, pour une contribution positive à une solution au conflit du Sahara occidental «loin du soutien immoral en faveur de la politique d’occupation marocaine» qui expose un peuple tout entier à moult formes d’injustice en le privant de son droit naturel à l’autodétermination et à une vie digne.
Des restrictions imposées aux journalistes à El Ayoun :
L’Union des journalistes et écrivains sahraouis (UJES) a condamné les restrictions imposées aux journalistes sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental par le Maroc, rapporte l’agence de presse sahraouie (SPS).L’UJES a dénoncé par ailleurs, à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse «les pratiques de répression, d’arrestations arbitraires et de saisies d’articles de presse» qui ont visé des journalistes sahraouis, les dernières en date ayant ciblé des équipes de la télévision sahraouie en train de couvrir les manifestations pacifiques qui se sont déroulées la semaine écoulée dans la ville d’El Ayoun occupée lorsque des éléments des forces marocaines de sécurité ont agressé le journaliste Mohamed Berkane et la journaliste Afaf Husseini qui avait perdu connaissance après avoir été piquée d’une seringue.
La répression qui s’abat sur les Sahraouis ne concerne pas uniquement les journalistes mais aussi les réseaux sociaux et les tentatives de brouillage de la Radio nationale sahraouie. Même les journalistes marocains connus pour leur objectivité dans leur manière de couvrir la question sahraouie ne sont pas épargnés par de telles pratiques, citant comme exemple le cas du journaliste marocain Ali Anouzla sujet à des harcèlements et menaces sur son intégrité physique, rapporte SPS. R. I.
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