Kafala : Le PJD veut obliger les MRE à vivre pendant deux ans au Maroc après la procédure
Depuis deux ou trois jours, la communauté MRE intéressée par
la kafala au Maroc est dans la consternation. Le PJD a élaboré un projet
de loi qui les oblige à résider permanemment au royaume pendant deux
ans après la procédure d’adoption. Tous sous le choc.
« Scandaleux »
« Moi personnellement je l’ai découverte hier », indique à Yabiladi Radouane Batti, membre de l’association des parents adoptifs d’enfants recueillis par kafala. Cela a été un grand choc ». Pour lui, « c’est vraiment choquant qu’un projet de loi soit proposé sans que les concernés soient consultés au préalable ». La méthode du gouvernement lui donne l’impression qu’il n’y a pas de discussion possible.
Avant lui, le collectif MRE pour la kafala a réagi dans une tribune publiée sur Yabiladi, criant à « une véritable injustice, une véritable attaque à la nouvelle constitution du Maroc ». Un point de vue entièrement partagé par M. Batti. « Cela veut dire que nous ne sommes pas des Marocains, déduit-il. On nous inflige une punition de deux ans de résidence au Maroc. C’est carrément anticonstitutionnel ! ».
« Ce projet ne doit absolument pas passer »
Selon M. Batti, « ce projet ne doit absolument pas passer ». « S’il passe, ce sera désastreux », alarme-t-il. Il se demande si le parti au pouvoir a « bien réfléchi » aux conséquences humaines d’une telle orientation, surtout au niveau des enfants. « Les enfants sont déjà traumatisés par l’abandon et ils devront encore faire face à des difficultés d’adoption.
Est-ce vraiment ce que souhaite ce gouvernement ? », s’interroge ce MRE.
« En toute honnêteté, nous sommes très inquiets », confie M. Batti, soulignant que « les choses ne s’améliorent pas [concernant la kafala], au contraire ». En effet, depuis la circulaire émise par le ministre de la Justice Mustapha Ramid en juillet 2012, la kafala est devenue un peu floue pour certains MRE. Même si un député est intervenu signifiant que les Marocains du Monde n'étaient pas concernés par cette circulaire, plusieurs d’entre eux en subissent la mauvaise interprétation. Une dizaine de couples MRE serait actuellement bloquée par la procédure.
Le nouveau projet de loi contribue à alimenter l’angoisse des kafils actuellement au Maroc, venus dans l’espoir de repartir avec leurs « enfants ». « Ils sont très inquiets », signale à Yabiladi Nadia Mouhir, avocate des couples français en instance d’adoption. « Mais ça reste encore un projet de loi », dit-elle optimiste.
D’après Radouane Batti, l’APAERK a contacté le ministère des MRE, la fondation Hassan II, l’ambassade du Maroc en France, ainsi que le cabinet royal. Mais jusqu’ici, silence total. « Nous n’avons pas un pouvoir d’opposition [contre le projet de loi du PJD], regrette ce militant associatif. Et de dire avec désolation : « Là, on ne reconnait pas notre Maroc, le Maroc tolérant, le Maroc accueillant ».
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