Younes Chekkouri, 45 ans, né à Safi, est en grève de la faim
depuis 2 mois dans la prison de Guantanamo. Déclaré officiellement
libérable depuis 4 ans, alors qu’il est emprisonné depuis 11 ans, il est
le dernier Marocain, avec Abdou Latif Nasir, à être encore retenu à
Guantanamo.
« Dial 911 — I’m starving […] Appelez les urgences, je suis en train de crever de faim », a écrit Younes Chekkouri, sur la fenêtre de son bloc, dans la prison de Guantanamo. Emprisonné depuis 11 ans, ce Marocain de 45 ans né à Safi participe à la l’immense grève de la faim organisée dans la prison américaine, depuis février, a révélé le Huffington post, hier, jeudi 2 mai. Depuis deux mois, il refuse toute nourriture. Les fonctionnaires comptent 100 grévistes de la faim, les avocats des détenus parlent de 130 grévistes, quand la prison compte au total, aujourd’hui 166 détenus. Parmi eux, 23 sont gavés de force par des sondes naso-gastriques dans des souffrances terribles.
La grève de la faim des détenus est dirigée contre le président Obama qui promet depuis son élection la fermeture du camp ouvert par l’administration Bush suite aux attentats du 11 septembre pour y emprisonner les présumés combattants d'Al-Quaida. Aujourd’hui, sur 779 prisonniers seuls 3 prisonniers ont été réellement condamnés, beaucoup ont été libérés, d’autres attendent un procès et 86 ont été déclarés libérables par l’administration Obama, en 2009. Le Marocain Younes Chekkouri est l’un d’entre eux.
Libérable depuis 2009
Alors qu’un avis rendu, en mars 2008, par les représentants du département de la Défense à Guantanamo qualifiait d’élevé le risque lié à une éventuelle libération de Younes Chekkouri, l’administration Obama l’a déclaré libérable depuis, au moins, 2009. Selon le département de la défense il était pourtant « susceptible de se réaffilier au réseau Al-Qaida en tant que commandant supérieur et de reprendre les hostilités lors de sa libération ». Surtout, il est accusé d’avoir participé activement à la formation du GICM (Groupe islamiste combattant marocain).
Pour ses défenseurs, il s’est simplement rendu avec sa famille au Pakistan, en 1990, invité par la Jamaa Tabligh, pour y faire des études parce qu’il n’en avait pas les moyens au Maroc. Lorsque son frère est retourné au Maroc, en 1993, il aurait été arrêté et torturé par la police marocaine, comme tous les Marocains qui étaient passés par le Pakistan et l’Afganistan à cette époque là. Il serait donc resté au Pakistan de peur de subir le même sort et y aurait été arrêté par le gouvernement Pakistanais, en 2002, avant d’être remis aux Américains.
« Je ne veux pas mourir à Guantanamo »
Aujourd’hui, après 11 ans d’incarcération, de tortures, de mauvais traitements, Younes Chekkouri, est épuisé. « Sa femme et sa famille lui manquent désespérément », indique son avocat, Clive Stafford Smith, qui lui a parlé pendant une heure le 9 avril. « Il est très très déprimé. Il est libérable depuis longtemps », explique-t-il.
« Younes m’a rapporté toujours les mêmes problèmes physiques que je consigne depuis plusieurs années : douleurs aux pieds, aux genoux, au dos, aux testicules et à la gorge, énumère son avocat, mais il m’a dit que tout cela était noyé dans le fait qu’il avait mal absolument partout car il est affamé en permanence » précise-t-il. « Vraiment, j’ai juste mal partout. Je ne veux pas mourir à Guantanamo », a dit Younes Chekkouri.
http://www.yabiladi.com/articles/details/17116/younes-chekrouni-marocain-train-crever.html
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