Le travail des jeunes filles de moins de 15 ans
Un mois après sa vision stratégique, un
an et demi après son entrée en fonction, la ministre de la solidarité,
de la femme, de la famille et du développement social a présenté son
plan pour l’égalité entre les genres. Cela s’est passé en fin de semaine
dernière en Conseil de gouvernement. Répondant aux appels pressants
-parfois au sein même de son propre parti- qui la sommaient de faire
montre d’initiative dans l’un des domaines d’action du gouvernement les
plus sensibles en interne et les plus suivis à l’international, Bassima
Hakkaoui a dévoilé à ses pairs son programme pour instituer l’égalité
des chances et la parité entre les hommes et les femmes. Le canevas de
la nouvelle politique qui est appelée à courir jusqu’en 2016 se décline
en 8 domaines essentiels, 24 grands objectifs et 143 mesures
d’application et de mise en route.
Selon de premières informations, ce
projet de plan accorde la primauté à la mise en place du cadre légal de
l’action du gouvernement pour l’égalité et la parité. C’est pourquoi il y
est question d’institutionnalisation et de propagation des principes
d’égalité, d’instauration des règles de la parité et de lutte contre
toutes les formes de discrimination contre les femmes. Le projet prévoit
l’adoption de textes législatifs et réglementaires visant la protection
des femmes, la promotion du programme de prévention de la violence qui
s’exerce contre elles et l’institutionnalisation de l’aide et de l’asile
qui leur sont offerts ainsi qu’aux enfants violentés. Ce programme qui
prévoit également de réhabiliter le système éducatif sur la base de
l’égalité et de la parité de manière à en généraliser le libre accès aux
filles et à réduire la déperdition scolaire, a aussi pour but de
contribuer au développement de l’instruction informelle au profit des
jeunes rurales et de conforter la stratégie de lutte contre
l’analphabétisme des femmes.
Cette variété des objectifs et leur
nombre ont fait dire aux services du ministère de la solidarité que «le
plan vise notamment à mettre en œuvre les dispositions de la nouvelle
Constitution marocaine et les engagements du Maroc en rapport avec les
objectifs du millénaire pour le développement à l’horizon 2015». De
source proche du ministère, on fait remarquer en effet que le plan tend
également à instituer l’égalité dans l’accès aux soins de santé, à
améliorer les conditions de vie des femmes au moyen, notamment, de
l’accès au logement et qu’il vise à assurer l’insertion des handicapés.
Ils ajoutent qu’il procède d’une
approche participative qui y a associé plusieurs ministères. Cependant
ces mêmes sources ne précisent pas si cette approche participative a
conduit, comme en ont formulé le vœu plusieurs membres du gouvernement,
au point de convergence qui ferait de l’égalité entre les genres une
dimension commune aux différentes politiques sectorielles. Mais, hasard
du calendrier ou intention délibérée, en même temps que le plan de
Hakkaoui, le Conseil de gouvernement a adopté un projet de loi qui fixe
les conditions d’emploi et de travail des employés de maison. Selon le
communiqué de fin des travaux du Conseil, ce nouveau texte qui
criminalise le travail des jeunes filles domestiques de moins de 15 ans
«vise à les protéger davantage». Selon des commentateurs, la
multiplication des cas de maltraitance des petites domestiques aurait
amené le gouvernement à précipiter l’adoption de ce projet de loi.
Source: Aujourd’hui Le Maroc
http://www.lamarocaine.com/enfin-un-texte-qui-criminalise-le-travail-des-jeunes-filles-de-moins-de-15-ans/
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