Association
de Défense des Droits de l’Homme au Maroc
ASDHOM 79, rue
des Suisses 92000 Nanterre
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Point
hebdomadaire n°23 sur la campagne de parrainage des prisonniers politiques au
Maroc (5 au 11/5/2013)
L’ASDHOM continue inlassablement
sa campagne de parrainage en faveur des prisonniers politiques et d’opinion,
victimes de violations de droits au Maroc. Cette opération, parrainée par
l’écrivain Gilles Perrault a débuté en novembre dernier et consiste en un
engagement moral d’écriture et de correspondance avec un ou plusieurs détenu-e-s
politiques. Les parrains et les marraines
choisissent leurs filleuls parmi les listes que tient à jour l’ASDHOM sur la
rubrique « Campagne de parrainage » de son site internet www.asdhom.org. Plusieurs lettres ont été
échangées. Elles sont généralement publiées à la rubrique « Témoignages et Lettres » dudit
site.
L’ASDHOM fait un point chaque
semaine sur cette campagne pour informer autour des prisonniers politiques et
pour continuer à solliciter le soutien et l’engagement d’autres parrains et
marraines car la liste des candidats au parrainage ne cesse malheureusement de
s’allonger. Même s’il y a eu quelques libérations en fin de peine, plusieurs
arrestations ont été opérées, comme on va le voir à Fès et à Ifni par exemple,
et qui ont conduit d’autres militant-e-s en prison.
Groupe
UNEM-Taza : Après 69 jours d’une grève de
la faim entamée le 3 mars, Abdessamad Haidour
et Tarek Hammani décident de suspendre leur action après avoir reçu des
garanties de la part de l’administration pénitentiaire qui a promis d’accéder à
l’essentiel de leurs revendications, à savoir, l’amélioration de leurs
conditions de détention, la séparation de détenus de droit commun, l’octroi
d’une salle d’étude, l’accès aux soins et aux livres, des visites libres,
etc. Espérons que cette victoire les aidera à effacer les séquelles
de la grève de la faim, même si on sait qu’on ne sort jamais indemne d’une grève
de la faim aussi longue.
Groupe
UNEM-Fès : Les quatre prisonniers politiques, militants de
l’UNEM, qui étaient en grève de la faim depuis le 26 mars 2013 ont finalement
été libérés à la fin de leurs peines d’emprisonnement (6 mois). Mohamed Salah,
libéré le 29 avril, était à son 34ème jour de sa grève de la faim.
Tarek Jaïbi, Younes Erroufi et Hicham Boughlad ont eux été libérés le lendemain
(30 avril) à leur 35ème jour de la grève de la faim.
L’ASDHOM les félicite ainsi que leurs familles et camarades sans oublier leurs
parrains et marraines dans cette campagne de
parrainage.
Rappelons que 21 autres militants de l’UNEM dont deux femmes ont été
arrêté-e-s et mis en détention provisoire dans la même prison Ain
Kadous en attendant leur procès qui devait débuter le jeudi 9
mai.
Ce procès a connu une passe
d’armes entre les avocats de la défense et le substitut du procureur qui n’a pas
hésité à sermonner les prévenus en montrant du doigt leur appartenance
idéologique marxiste-léniniste. Le verdict sera rendu lors de la prochaine audience programmée le jeudi 16
mai. La liste des noms a été publiée dans le précédent point
hebdomadaire n° 22 qui reste consultable sur le site de
l’ASDHOM.
Groupe
UNEM-Meknès : Hassan Koukou, Soufiane Sghéri, Mounir Ait Khafou,
Mohamed Eloualki et Hassan Ahmouch continuent la grève de la faim à la prison locale Toulal 2 de
Meknès. Ils en sont à leur 63ème jour après avoir observé
également une grève de la soif de 3 jours à
partir de lundi 6 mai. Leur état de santé se détériore de jour en
jour. Rappelons que ces détenus, militants de l’UNEM, ne sont toujours pas
jugés. Ils ont été arrêtés en décembre 2012 et seront jugés en compagnie de deux
autres camarades qui sont poursuivis en état de
liberté.
Groupe
Sahraouis-Salé1 : À la prison locale1 de Salé,
trois étudiants sahraouis mènent une grève de la faim depuis le 2 mai. Il s’agit
de Mohamed Barak, Masaâd Salem et Salama
Kitouf qui écopent des peines de 2 et 3 ans de prison ferme suite aux
événements violents qu’a connus la cité universitaire Souissi 1 de Rabat après
la mort d’un étudiant sahraoui, poignardé par un inconnu non retrouvé depuis.
Les trois grévistes de la faim réclament le bénéfice des mêmes conditions de
détention du temps où ils étaient sept dans le groupe (4 ont été libérés le 22
mars, voir le point hebdomadaire publié à ce sujet sur le site de
l’ASDHOM).
Deux autres
prisonniers politiques sahraouis viennent de recouvrer le 9 mai 2013 leur
liberté, après avoir purgé leur peine
d’un an de prison ferme à la prison Aït Melloul d’Agadir. Il s’agit de Mustapha Boudani et Mohamed Bizza (voir listes de l’ASDHOM). Ils avaient
été transférés de force de la prison de Laâyoune au Sahara vers celle d’Agadir
ce qui a été vécu comme une pression physique et morale sur eux et leurs
familles.
Groupe
20-Février-Ifni (Nouveau) : Deux jeunes, les deux frères
Karim et Youssef Lembidae,
arrêtés les 2 et 6 mai, ont comparu devant le
tribunal de Tiznit le 10 mai. Leur procès a été reporté au vendredi
17 mai sur demande de l’avocat. Karim, tout juste 18 ans, est un jeune ouvrier.
Il a été arrêté le 2 mai et inculpé de jets de pierres sur les forces de l’ordre
lors d’une manifestation organisée à Ifni le
lundi 29 avril par des jeunes réclamant des emplois. L’intervention
policière était violente provoquant ainsi des affrontements qui ont duré
jusqu’au jeudi 2 mai. Un premier sit-in a été organisé par la famille de Karim
et les militants du mouvement 20-Février et de l’AMDH devant le commissariat de
la ville. Le 6 mai, c’est au tour de son frère, Youssef Lembidae, militant actif
du 20-Février à Ifni, d’être arrêté. Selon les témoignages que l’ASDHOM a reçus,
la tension est très forte à Ifni. Il est à noter une présence en nombre
important des forces de l’ordre autour du tribunal et qui empêchent les
militants d’y accéder. Les chefs d’accusation ne différent pas d’autres procès
intentés aux militants à travers le pays : Coups et blessures, jets de pierres,
rassemblement non autorisé, destruction de biens publics, offenses envers des
agents de l’Etat, etc.
Groupe Kalaât
Sraghna (nouveau) : Safi Eddine El-Boudali, Abdennaji Koumri et Azzedine
Louzi, tous membres responsables du Parti de l’Avant-garde
Démocratique Socialiste (PADS), mais également pour les uns de l’AMDH, du
mouvement 20-Février et de l’ANDCM, ont comparu le 9 mai devant le tribunal de
Kalaât Sraghna pour distribution de tract appelant à boycotter les élections
législatives du 25 novembre 2011 (voir point hebdomadaire n° 22). Leur procès a
été reporté au jeudi 13 juin 2013. L’ASDHOM réclame l’abandon des charges qui
pèsent sur eux puisqu’ils n’ont exercé qu’un droit en exprimant une opinion à
travers un tract.
Pour clore ce point hebdomadaire
et s’agissant des manifestations qui se déroulent à Laâyoune, Smara et Boujdour
au Sahara en lien avec la décision du Conseil de Sécurité de l’ONU et les
interventions violentes des forces de l’ordre marocaines, l’ACAT interpelle le président français
François Hollande et demande entre
autres dans une lettre qu’elle soumet à la signature des concitoyens, de
« conditionner la coopération
économique bilatérale et européenne avec le Maroc au respect, par le royaume, de
ses engagements internationaux en matière de droits de
l’Homme. »
Vous trouverez cette lettre sur la
rubrique Témoignages et
Lettres du site de l’ASDHOM.
Pour le bureau
exécutif
Ayad
Ahram
Président de
l’ASDHOM
Paris, le 13 mai 2013
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