Par Julie Chaudier, yabiladi, 14/5/2013
Le célèbre journaliste marocain Ahmed Reda Benchemsi est poursuivi en justice par Mounir Majidi, secrétaire particulier du roi Mohammed VI, à Paris, suite à la publication, il y a presqu'un an, d'une tribune sur Le Monde où le journaliste l'accusait sans détour de trafic d'influence.
Le célèbre journaliste marocain Ahmed Reda Benchemsi est poursuivi en justice par Mounir Majidi, secrétaire particulier du roi Mohammed VI, à Paris, suite à la publication, il y a presqu'un an, d'une tribune sur Le Monde où le journaliste l'accusait sans détour de trafic d'influence.
Ahmed Reda Benchemsi, fondateur de l’hebdomadaire marocain indépendant Tel Quel et du site Free Arabs, est poursuivi pour diffamation par Mounir Majidi, secrétaire particulier du roi Mohamed VI depuis 13 ans, révèle le Figaro, aujourd’hui, mardi 14 mai. Il est convoqué par un juge d’instruction le 16 mai, à Paris, en vue de sa mise en examen. Si le quotidien français ne spécifie pas les motifs de la plainte de Mounir Majidi, il ne fait aucun doute que l’objet du délit est cette tribune article publiée dans Le Monde Idées, par Ahmed Reda Benchemsi, intitulée « La grande corruption règne en maître au Maroc », le 25 juin 2012.
Dans cet article, l’ancien rédacteur en chef de Tel Quel, reprenait les accusations qu’il avait déjà portée sur son blog sous le titre « Majidi Business : Cas d’école ». Il y affirme que Mounir Majidi, secrétaire particulier du roi, a obtenu de la Royal Air Maroc, société publique, qu’elle rachète 24% de capital de la filiale marocaine de l’équipementier américain BaySys alors en grave crise financière, tandis que lui-même, Mounir Majidi, rachète 25% de cette même filiale via deux sociétés écrans. Ahmed Réda Benchemsi accuse donc littéralement Mounir Majidi d’avoir employé l’argent public, via la RAM, pour racheter une filiale d'une société américaine, selon sa propre volonté et avec l’assentiment du gouvernement de l’époque. « Également propriétaire de plusieurs entreprises opérant dans divers secteurs, M. Majidi n'hésite pas, pour défendre ses affaires personnelles, à tirer sur les leviers étatiques dont il dispose », écrit sans détour Ahmed Réda Benchemsi.
Confrontations avec le palais royal
Après des années de confrontation avec le palais royal, Ahmed Réda Benchmesi avait préféré abandonner Tel Quel, quitter le Maroc pour les Etats Unis, s’ « exiler », selon ses propres mots. En 2012, lorsqu’il écrit cette tribune pour le Monde, il est visiting scholar pour l’université de Stanford en Californie, avec un projet de recherche intitulé « The Seeds of Secularism in the Post-Spring Arab World ».
En 2008, Tel Quel, dont il était encore alors le directeur de publication, publiait un portrait peu amène de Mounir Majidi. Beaucoup de suggestions, peu d’affirmations, mais déjà la même idée : Mounir Majidi profiterait de sa position privilégiée au palais royal pour faire fructifier sa propre fortune. Dans cet article, les deux journalistes de l’hebdomadaire écrivent, suite à la polémique autour de l’affaire du terrain du FUS de Rabat : « […] pour la première fois, [Mounir Majidi] sort de son silence légendaire et menace de traduire en justice tous les journaux qui ont fait planer des doutes sur sa “bonne foi”. Invité de Radio Atlantic pour donner sa version des faits, il pousse de hauts cris contre la perpétuelle “diffamation” dont il se dit l'objet. »
Des menaces que l’homme du roi met enfin à exécution, aujourd’hui. Accusé de diffamation en France, Ahmed Réda Benchemsi encourt 12 000 euros d’amende voire plus si Mounir Majidi se constitue partie civile et réclame des dommages et intérêts.
Confrontations avec le palais royal
Après des années de confrontation avec le palais royal, Ahmed Réda Benchmesi avait préféré abandonner Tel Quel, quitter le Maroc pour les Etats Unis, s’ « exiler », selon ses propres mots. En 2012, lorsqu’il écrit cette tribune pour le Monde, il est visiting scholar pour l’université de Stanford en Californie, avec un projet de recherche intitulé « The Seeds of Secularism in the Post-Spring Arab World ».
Des menaces que l’homme du roi met enfin à exécution, aujourd’hui. Accusé de diffamation en France, Ahmed Réda Benchemsi encourt 12 000 euros d’amende voire plus si Mounir Majidi se constitue partie civile et réclame des dommages et intérêts.
http://www.yabiladi.com/articles/details/17346/maroc-france-majidi-poursuit-benchemsi.html
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire