SPS, 15 mai 2013
L’Action
des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), une ONG
internationale, a appelé le président français, François Hollande, à
"conditionner" la coopération avec le Maroc au respect par ce pays des
droits de l’homme au Sahara occidental occupé.
Dans
son appel du mois de mai intitulé "Sahara occidental: France-Maroc,
l'amitié de la honte", la section française de l’ACAT demande au
président français de "condamner fermement et systématiquement les
graves atteintes aux droits fondamentaux des Sahraouis" et de
"conditionner la coopération économique bilatérale et européenne avec le
Maroc au respect, par le royaume, de ses engagements internationaux en
matière de droits de l’homme".
Dans
une pétition à l’adresse de M. Hollande, les auteurs de l’appel
expriment leur "vive réprobation face à la complaisance dont fait preuve
la France vis-à-vis du Maroc, malgré les graves atteintes aux droits de
l’homme perpétrées par les autorités du royaume à l’encontre de la
population sahraouie".
Ils
déplorent le fait que des militants et simples manifestants sahraouis
soient "fréquemment passés à tabac par les forces de sécurité au cours
de rassemblements pacifiques considérés comme illégaux".
"Ceux
qui sont arrêtés sont maltraités, voire torturés, et parfois poursuivis
en justice sur la base de fausses accusations", signalent les auteurs
de l’appel, qui déplorent que, face à l’illégalité flagrante" d’un tel
comportement, la France fait preuve d’un "silence complice qui n’est pas
digne de (sa) démocratie".
A
leurs yeux, l’absence de réaction "significative" de la part du
président français, à la suite de la condamnation de 24 militants
sahraouis à de très lourdes peines à l’issue d’un procès inéquitable, en
février dernier, est "emblématique de cette indulgence répréhensible".
L’ACAT-France
estime qu’avec cette condamnation, les autorités marocaines ont
témoigné "sans complexe" de leur disposition à faire fi des droits de
l’homme pour tout ce qui a trait au Sahara occidental".
"Une
insolence que la France n’a pas dénoncée pour ne pas entacher la
relation amicale et lucrative qui la lie à la monarchie", a-t-elle
fustigé.
Tout
en prenant acte de l’amitié "particulièrement solide" entre la France
et le Maroc, la responsable des programmes Maghreb-Moyen Orient à
l’ACAT-France, Hélène Legeay, a affirmé lire une "évolution" dans la
position de Paris par rapport au chapitre des droits de l’homme au
Sahara Occidental.
"Avec
le projet, soutenu par les Etats-Unis, d’étendre la mission de la
Minurso aux droits de l’homme, on espère que la France sente le vent
tourné vers cette option", a-t-elle indiqué à l’APS.
L’appel
du mois de l’ACAT est une lettre d’intervention qui concerne une
situation générale, propre à un pays, une région, une communauté, une
catégorie de personnes ou un régime politique. Sa vocation plus
générale, en fait, est un outil de sensibilisation très fort à tous les
manquements aux droits de l’homme dans le monde entier. Il est
généralement signé par entre 8.000 et 10.000 citoyens.
L’ACAT-France
est affiliée à la fédération internationale de l'action des chrétiens
pour l'abolition de la torture (Fiacat), ayant un statut consultatif
auprès des Nations-Unies et du Conseil de l'Europe, et statut
d'observateur auprès de la Commission africaine des droits de l'homme et
des peuples. (SPS)
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