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samedi 18 mai 2013

ACAT : La France doit "conditionner" sa coopération avec le Maroc au respect des droits de l’homme






SPS, 15 mai 2013



374427_490169961050970_325801417_nL’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), une ONG internationale, a appelé le président français, François Hollande, à "conditionner" la coopération avec le Maroc au respect par ce pays des droits de l’homme au Sahara occidental occupé.
Dans son appel du mois de mai intitulé "Sahara occidental: France-Maroc, l'amitié de la honte", la section française de l’ACAT demande au président français de "condamner fermement et systématiquement les graves atteintes aux droits fondamentaux des Sahraouis" et de "conditionner la coopération économique bilatérale et européenne avec le Maroc au respect, par le royaume, de ses engagements internationaux en matière de droits de l’homme".
Dans une pétition à l’adresse de M. Hollande, les auteurs de l’appel expriment leur "vive réprobation face à la complaisance dont fait preuve la France vis-à-vis du Maroc, malgré les graves atteintes aux droits de l’homme perpétrées par les autorités du royaume à l’encontre de la population sahraouie".
Ils déplorent le fait que des militants et simples manifestants sahraouis soient "fréquemment passés à tabac par les forces de sécurité au cours de rassemblements pacifiques considérés comme illégaux".
"Ceux qui sont arrêtés sont maltraités, voire torturés, et parfois poursuivis en justice sur la base de fausses accusations", signalent les auteurs de l’appel, qui déplorent que, face à l’illégalité flagrante" d’un tel comportement, la France fait preuve d’un "silence complice qui n’est pas digne de (sa) démocratie".
A leurs yeux, l’absence de réaction "significative" de la part du président français, à la suite de la condamnation de 24 militants sahraouis à de très lourdes peines à l’issue d’un procès inéquitable, en février dernier, est "emblématique de cette indulgence répréhensible".
L’ACAT-France estime qu’avec cette condamnation, les autorités marocaines ont témoigné "sans complexe" de leur disposition à faire fi des droits de l’homme pour tout ce qui a trait au Sahara occidental".
"Une insolence que la France n’a pas dénoncée pour ne pas entacher la relation amicale et lucrative qui la lie à la monarchie", a-t-elle fustigé.
Tout en prenant acte de l’amitié "particulièrement solide" entre la France et le Maroc, la responsable des programmes Maghreb-Moyen Orient à l’ACAT-France, Hélène Legeay, a affirmé lire une "évolution" dans la position de Paris par rapport au chapitre des droits de l’homme au Sahara Occidental.
"Avec le projet, soutenu par les Etats-Unis, d’étendre la mission de la Minurso aux droits de l’homme, on espère que la France sente le vent tourné vers cette option", a-t-elle indiqué à l’APS.
L’appel du mois de l’ACAT est une lettre d’intervention qui concerne une situation générale, propre à un pays, une région, une communauté, une catégorie de personnes ou un régime politique. Sa vocation plus générale, en fait, est un outil de sensibilisation très fort à tous les manquements aux droits de l’homme dans le monde entier. Il est généralement signé par entre 8.000 et 10.000 citoyens.
L’ACAT-France est affiliée à la fédération internationale de l'action des chrétiens pour l'abolition de la torture (Fiacat), ayant un statut consultatif auprès des Nations-Unies et du Conseil de l'Europe, et statut d'observateur auprès de la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples. (SPS)

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