- Immolation par le feu à Marrakech : la famille pourrait porter plainte
Écrit par Lakome, 14/5/2013
Plusieurs familles sont descendues dans la rue hier à
Marrakech pour crier leur indignation après le décès du jeune commerçant
qui s'est immolé par le feu dans la nuit de samedi. Sa famille veut des
réponses.
Mbarek Lkrassi, le commerçant de 27 ans qui s'est immolé par le feu
dans la nuit du samedi 11 mai, a succombé à ses blessures dans la
matinée de lundi, a confié un de ses proches à Lakome. Mbarek Lkrassi
aurait agi par désespoir. « Ça faisait une semaine qu'ils ne le
laissaient pas travailler en paix » selon la même source. « Ils » ce
sont des employés du Caïd du quartier qui auraient saisi la marchandise
du jeune commerçant sans motif apparent, alors que d'autres commerçants
de la place avaient le droit d'exercer leur activité. Il était
visiblement question pour Mbarek de payer un bakchich pour récupérer son
bien. Ce à quoi il s'est refusé.
Privé de son gagne-pain par ces personnes censées représenter les
autorités publiques, le jeune commerçant n'aurait eu de cesse de
réclamer ses marchandises et de dénoncer les pressions qu'il subissait.
C'est ainsi qu'il en est venu samedi dernier à s'immoler par le feu pour
se faire entendre.
Élan de solidarité dans la ville
Hier en soirée, des habitants sont descendus dans la rue pour
dénoncer la « Hogra » qui a conduit l'un des leurs dans la tombe. « Il y
avait entre 200 et 300 personnes » selon un voisin contacté par Lakome.
La marche, qui s'est déroulée sans heurt, s'est tenue devant le
commissariat de police du quartier Saada.
La famille, inconsolable, ne comprend toujours pas que l'un des leurs
ait pu faire l'objet d'un tel acharnement. Elle a refusé hier de
récupérer le corps du défunt, exigeant des réponses. La médiation d'une
association solidaire locale a finalement permis le retrait de la
dépouille ce mardi, nous confie un proche de la famille. Une plainte
devrait être déposée sous peu.
Deux autres cas d'immolation par le
feu ont été signalés depuis vendredi dans la province de Nador, pour des
raisons similaires. Deux ouvriers qui avaient construit un bâtiment
pour un fonctionnaire de l'administration locale se sont immolés, car
leur employeur refusait de leur payer ce qu'il devait, selon des sources
proches des victimes.
Des actes qui rappellent tristement le point de départ du « printemps
arabe », l'immolation de Mohammed Bouazizi en Tunisie le 17 décembre
2010. Depuis le déclenchement du mouvement du 20 février au Maroc, en
2011, plus de 80 tentatives d'immolation par le feu ont été enregistrées
à travers le Royaume par les autorités
Commentaire
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#1
khalid
14-05-2013 15:51
Décidément,les cadres
du ministère de l'intérieur ont la mémoire courte, et ne peuvent retenir
aucune leçon. Bande de bourreaux,cherchez une solution à ces gens qui ne
demandent qu'un minimum pour subvenir à leurs besoins quotidiens. N'ont
ils pas le droit de vivre dignement ? N'ont ils pas besoin de se
nourrir ? Au lieu de les traquer chaque jour comme des bêtes
sauvages, pensez a une solution durable, et ce ne sont pas les solutions
qui manquent, seulement,il parait qu' à la place du cerveau ,vous avez du plomb.