Le gouvernement marocain finance un projet hôtelier dans la
Dominique, ancienne colonie britannique et membre du Commonwealth.
Une petite île perdue, au Sud-Est des Caraïbes.
Un cadeau à deux cent cinquante millions de dirhams, pour un hôtel de
luxe de cinquante (50) chambres avec salle de conférence, spa,
boutiques et marina.
Le geste du Maroc fait suite à la visite à Rabat, en juillet 2010 du Premier ministre dominicain Roosevelt Skerrit,
au cours de laquelle, un large accord de coopération était signé entre
les deux pays. Au terme de sa visite de deux jours, le Premier ministre
avait, alors annoncé la décision de son pays de retirer sa
reconnaissance de la « RASD» et de soutenir la proposition marocaine
d’autonomie pour le Sahara. Ceci explique sans doute celà.
L’AMCI, un air de déjà vu
Le Maroc s’est doté en 1986, de l’AMCI,
l’agence marocaine de coopération internationale, calquée, toutes
proportions gardées, sur le modèle américain des agences de coopération
telles que l’USAID et qui visent à conforter, à coups de financements
généreux, la politique américaine dans les pays en voie de
développement. Le Maroc qui fait lui-même partie des principaux
bénéficiaires de ces programmes de l’Oncle Sam, s’inspire à présent du
puissant allié américains pour mener, à son tour, à bien des campagnes
de séduction. On ignore si l’agence marocaine destinée à la promotion
des relations avec l’Afrique et l’Amérique latine finance d’autres
projets dans la régions des Caraîbes, mais on sait d’ores et déjà qu’en
plus de faire des micro-crédits et des bourses aux étudiants africains
poursuivant leurs études universitaires au Maroc, celle-ci a déjà
financé nombre de projets dans plusieurs pays africains depuis 2003,
(Routes, maisons de santé, bâtiments administratifs……….) comme le
Burkina Faso, le Bénin, le Cameroun, le Cap Vert et d’autres.
Les travaux du complexe touristique dominicain avaient été lancés en
septembre 2011, en présence du directeur général de l’AMCI, Youssef
Imani. L’achèvement du chantier est prévu pour fin octobre 2013.
Pour qui connaît le Maroc, la nouvelle a quelque chose d’indécent,
la nature des projets financés en Afrique sont de la même nature que
ceux dont manquent cruellement les campagnes marocaines et
particulièrement l’Atlas où l’on meurt encore de froid, d’enclavement,
d’absence de couverture médicale et de malnutrition. D’autant que la
générosité du Maroc qui dépense, ainsi, sans compter est en pure perte
et en totale inadéquation avec la médiocrité de sa diplomatie qui lui
aura valu plusieurs camouflets récents :
Les camouflets se suivent et se ressemblent
Le premier, lors de la réunion de l’internationale socialiste qui
s’était tenue les 4 et 5 février à Cascais, au Portugal, qui a vu une
conférence acquise aux thèses du front polisario, membre observateur
depuis 2008. La déclaration finale de la conférence a exprimé le soutien
de ses membres « au droit à l’autodétermination du peuple sahraoui » et sa recommandation de voir « la mise en œuvre urgente de toutes les résolutions de l’ONU et de l’Union Africaine garantissant ce droit ».
La forte présence de la délégation USFP à la conférence, sous la
direction de Habib Malki n’aura pas contribué à atténuer les termes du
communiqué et la défiance des participants, envers la position du Maroc,
auquel il est reproché sa politique sécuritaire brutale, sa répression
des voix discordantes et la prédation économique au Sahara.
Pratiquement au même moment, une autre volée de bois vert nous a été
administrée par le parlement européen, qui, a eu à se prononcer le 7
février, sur la vingt deuxième (22) résolution du conseil des droits
de l’homme des nations unis. Par deux cent quatre-vingt trois (283)
votes pour, cent quatre-vingt quatre (184) contre et dix (10)
abstentions les députés ont adopté la résolution où le parlement « fait
part de ses préoccupations au vu de la violation permanente des droits
de l’homme au Sahara occidental; appelle à la protection des droits
fondamentaux de la population du Sahara occidental, y compris la liberté
d’association, la liberté d’expression et le droit de
manifester………… demande que soient libérés tous les prisonniers
politiques sahraouis »
Ces deux défaites font suite à une troisième, qui pour symbolique
qu’elle fut, n’en marque pas moins une victoire du Polisario sur notre
diplomatie: le 5 décembre 2012, le Sénat Suédois reconnaissait la RASD
comme état représentant le peuple sahraoui et recommandait au
gouvernement suédois d’en faire de même, en reconnaissant officiellement
la RASD comme Etat.
Tant va la cruche à l’eau………..
On le voit, le Maroc qui est resté des décennies durant, sourd à tous
les appels de la communauté internationale, l’invitant au respect des
droits de l’homme et au dialogue, en est, à présent, réduit à financer
des deniers publics, d’improbables projets, pour s’acheter la
complaisance de sombres républiques au fin fond du monde, pendant que
son arrière-cour gronde de protestations et de récriminations de ses
voisins immédiats.
Notre diplomatie confiée à des incompétents notoires, obnubilés par
leur enrichissement personnel, plutôt que par l’intérêt supérieur de la
Nation, nous vaut de cumuler des échecs retentissants qui annoncent que
le moment crucial de payer la facture est tout proche. Et ce ne seront
ni quelques tagines, ni quelques chambres dans des hôtels de luxe, qui
épargneront aux responsables de cette gabegie, la déconfiture finale.
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http://www.blogger.com/blogger.g?blogID=8912489601817808232#editor/target=post;postID=8242201437188258611
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