Association
de Défense des Droits de l’Homme au Maroc
ASDHOM 79, rue
des Suisses 92000 Nanterre
|
La campagne de parrainage des
prisonniers politiques au Maroc, initiée par l’ASDHOM en novembre dernier, a
enregistré 5 nouveaux parrainages cette
semaine. Trois mineurs du groupe
d’Imider (Ouljihad Mohamed, Faska Laâdad, Taïeb Omar), un étudiant
ainsi qu’un Sahraoui sont désormais parrainés par des démocrates français,
membres de l’association Maroc Solidarités
Citoyennes de Grenoble. Laquelle association organise, souvent en
partenariat avec le CIIP de
Grenoble, des rencontres-débats sur la situation des droits de
l’Homme au Maroc. Sa prochaine soirée consacrée au Maroc aura lieu le 20
mars.
L’occasion aux organisateurs de
sensibiliser à plus de parrainage comme moyen efficace de solidarité avec les
victimes de violations et d’atteintes aux droits au
Maroc.
C’est l’objectif que l’ASDHOM
s’est fixé aussi en acceptant de se rendre à Dijon, le 23 février, sur
invitation de l’ATMF-Dijon pour
débattre de la situation des droits de l’Homme au Maghreb en général et au Maroc
en particulier après l’adoption de la nouvelle Constitution, le 1er
juillet 2011.
Et c’est aussi dans ce cadre que
l’ASDHOM a été invitée par les responsables de l’ATMF d’Argenteuil (95) pour venir
exposer, le 1er mars 2013, les lignes de la campagne de
parrainage.
Notre détermination à l’ASDHOM
d’aller encore plus loin dans cette campagne est à la hauteur de notre volonté à
briser l’enfermement dont souffrent les victimes de la détention politique au
Maroc. Nous en faisons un devoir auquel aucun démocrate ne doit dérober comme
l’a dit Gilles Perrault qui
parraine cette campagne de solidarité.
Nos points hebdomadaires sont
l’occasion d’informer et de tenir les parrains et les marraines au courant de
l’évolution de cette campagne. Nous publions également sur la rubrique
« Campagne de parrainage » du site de l’ASDHOM (www.asdhom.org) tous les témoignages et les
lettres échangées sur le sujet.
Nous vous demandons régulièrement
de nous faire parvenir toutes vos contributions pour nourrir cette belle
aventure solidaire.
Voici dans ce cadre les
informations relatives aux droits de l’Homme au Maroc et que nous pouvons
partager avec vous :
Groupe
20-Février Casablanca : Le rappeur Mouad Belghouat, alias Elhaqed, entame une
grève de la faim à partir de ce lundi pour dénoncer le harcèlement dont il est
victime avec ses compagnons de détention de la part des fonctionnaires de la
prison Oukacha de Casablanca. Ses conditions de détention se sont dégradées ces
derniers temps après l’avoir baladé de cellule en cellule pour l’exposer aux
violences physiques et psychologiques de la part de détenus de droit commun.
Rappelons que Mouad a été arrêté au mois de mai 2012 pour « ses chansons portant
atteinte au corps de police » après avoir déjà purgé une peine de 4 mois depuis
janvier 2012 pour « coups et blessures ».
Casablanca-Prison
Oukacha : Nous avons appris le 2 février que Mme Zakia Salmi, arrêtée et incarcérée à
Oukacha depuis une semaine, a été libérée provisoirement en attendant son
procès. Mme Salmi s’est élevée contre la mafia de l’immobilier qui agit à
Casablanca et qui l’a chassée de chez elle. Elle ne fait que réclamer son droit
le plus élémentaire à un logement décent.
Groupe
UNEM-Fès : Après la mort de l’étudiant Mohamed Fizazi (voir
point n°9), suite à l’intervention violente des forces de l’ordre en janvier
dernier pour disperser le rassemblement étudiant à la cité universitaire de Fès
à l’appel du syndicat l’UNEM, les détenus politiques entament une grève de la
faim à la prison Aïn Kadous. Ils réclament sinon leur libération, du moins un
procès équitable et rapide et l’amélioration de leurs conditions de
détention.
Toujours à Fès et en lien avec le
mouvement de protestation connait le campus universitaire de Fès, les autorités marocaines ont empêché, le 6 février,
une caravane de soutien d’entrer en ville. Cette caravane, venue de
Rabat et organisée par le syndicat national
de l’enseignement (affilié à l’UMT), voulait se rendre à la cité
universitaire pour apporter son soutien aux étudiants et aux enseignants qui
réclament l’amélioration des conditions de vie. Seul le secrétaire national et
une autre responsable du syndicat ont été autorisés à poursuivre leur
route.
Groupe
Ouarzazate (mineurs et microcrédits) : Le jeudi 7 février, s’est tenu devant le
tribunal d’Ouarzazte un rassemblement de soutien à Amina Mourad et Bennacer Ismaini, les deux
coordinateurs du mouvement des victimes des microcrédits de la région
d’Ouarzazate. Leurs procès qui s’est ouvert ce 7 février a été reporté pour la
13ème fois au 4 avril
2013. Raison invoquée : la partie adverse et ses avocats ne sont pas
présentes au tribunal. Le rassemblement a connu la participation des membres de
l’AMDH, de la CDT et du
PADS.
Groupe
Sahraouis-Gdeim Izik : Les 24 militants sahraouis du groupe Gdeim Izik
avaient de nouveau un rendez-vous le 8 février devant le tribunal militaire
permanent de Rabat. Plusieurs observateurs internationaux étaient présents à
Rabat après avoir déjà effectué un premier voyage le 1er février lors
de l’ouverture du procès. Rappelons que ces 24 Sahraouis, tous des civils, ont
passé en détention provisoire plus de deux ans, excepté Mohamed El Ayoubi pour des raisons de
santé. L’ASDHOM a reçu le premier rapport établi par les observateurs ayant
assisté à la première audience. Il sera mis en ligne sur le site de
l’association. Amnesty
International a publié, comme d’ailleurs plusieurs ONG, un communiqué
sur le sujet (Voir pièce jointe).
Nous informons également que
l’étudiant sahraoui Amar
Abdellaoui, arrêté à Zak (voir point n°9) a été présenté au juge
d’instruction du tribunal d’appel d’Agadir, le 4 février, qui a ordonné sa mise en détention à la prison locale d’Aït
Melloul. Ses deux camarades, arrêtés en même temps que lui, ont quant
à eux, été libérés provisoirement en attendant le
procès.
Tata (nouveau
au point 9) : Nous avons signalé dans nos points hebdomadaires
la série d’arrestations dont sont victimes des militants de la ville de Tata.
L’AMDH de cette ville nous informe
que le militant Badri Abdelkhalek
a été, à son tour, arrêté le 4 février 2013 à Rabat. Sa famille reste au jour
d’aujourd’hui sans nouvelles de lui et ne connait pas le lieu de sa détention ce
qui l’amène à penser que c’est plutôt d’un enlèvement qu’il s’agit. Plusieurs militants de l’AMDH, de l’ANDCM (Diplômés
chômeurs) et du 20-Février font face à des intimidations et arrestations
répétées. Les autorités locales refusent tout dialogue avec la population et lui
préfèrent violenter tout rassemblement
pacifique.
Par ailleurs et concernant la
liberté d’association, l’ASDHOM ne cesse de déplorer et de condamner
l’interdiction opposée par les autorités marocaines à quelques associations qui
font la demande de récépissés
légaux de constitution. C’est le cas la section de l’AMDH de Laâyoune au Sahara, de
l’Association Nationale des Diplômés Chômeurs au Maroc (ANDCM) dont l’interdiction dure depuis
presque 20 ans maintenant ainsi que l’association ATTAC-Maroc qui a publié le 5 février un
communiqué pour dénoncer la décision de la Wilaya de Rabat de se pourvoir en
appel du jugement du tribunal administratif du 24 octobre 2012 en faveur de la
délivrance du récépissé légal à ATTAC. Nous pouvons ajouter à cela
l’interdiction faite aussi aux associations de Sahraouis. Les pratiques des
autorités marocaines, contrastent fortement, on le voit, avec le discours sur
l’Etat de droit et les réformes démocratiques dont se vantent les responsables
marocains.
Pour le bureau
exécutif
Ayad
Ahram
Secrétaire
général de l’ASDHOM
Paris, le 10
février 2013
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire