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dimanche 10 février 2013

Point hebdomadaire n°10 sur la campagne de parrainage des prisonniers politiques au Maroc


Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc
ASDHOM 79, rue des Suisses  92000 Nanterre

La campagne de parrainage des prisonniers politiques au Maroc, initiée par l’ASDHOM en novembre dernier, a enregistré 5 nouveaux parrainages cette semaine. Trois mineurs du groupe d’Imider (Ouljihad Mohamed, Faska Laâdad, Taïeb Omar), un étudiant ainsi qu’un Sahraoui sont désormais parrainés par des démocrates français, membres de l’association Maroc Solidarités Citoyennes de Grenoble. Laquelle association organise, souvent en partenariat avec le CIIP de Grenoble, des rencontres-débats sur la situation des droits de l’Homme au Maroc. Sa prochaine soirée consacrée au Maroc aura lieu le 20 mars.
L’occasion aux organisateurs de sensibiliser à plus de parrainage comme moyen efficace de solidarité avec les victimes de violations et d’atteintes aux droits au Maroc.
C’est l’objectif que l’ASDHOM s’est fixé aussi en acceptant de se rendre à Dijon, le 23 février, sur invitation de l’ATMF-Dijon pour débattre de la situation des droits de l’Homme au Maghreb en général et au Maroc en particulier après l’adoption de la nouvelle Constitution, le 1er juillet 2011.
Et c’est aussi dans ce cadre que l’ASDHOM a été invitée par les responsables de l’ATMF d’Argenteuil (95) pour venir exposer, le 1er mars 2013, les lignes de la campagne de parrainage.
Notre détermination à l’ASDHOM d’aller encore plus loin dans cette campagne est à la hauteur de notre volonté à briser l’enfermement dont souffrent les victimes de la détention politique au Maroc. Nous en faisons un devoir auquel aucun démocrate ne doit dérober comme l’a dit Gilles Perrault qui parraine cette campagne de solidarité.
Nos points hebdomadaires sont l’occasion d’informer et de tenir les parrains et les marraines au courant de l’évolution de cette campagne. Nous publions également sur la rubrique « Campagne de parrainage » du site de l’ASDHOM (www.asdhom.org) tous les témoignages et les lettres échangées sur le sujet.
Nous vous demandons régulièrement de nous faire parvenir toutes vos contributions pour nourrir cette belle aventure solidaire.
Voici dans ce cadre les informations relatives aux droits de l’Homme au Maroc et que nous pouvons partager avec vous :

Groupe 20-Février Casablanca : Le rappeur Mouad Belghouat, alias Elhaqed, entame une grève de la faim à partir de ce lundi pour dénoncer le harcèlement dont il est victime avec ses compagnons de détention de la part des fonctionnaires de la prison Oukacha de Casablanca. Ses conditions de détention se sont dégradées ces derniers temps après l’avoir baladé de cellule en cellule pour l’exposer aux violences physiques et psychologiques de la part de détenus de droit commun. Rappelons que Mouad a été arrêté au mois de mai 2012 pour « ses chansons portant atteinte au corps de police » après avoir déjà purgé une peine de 4 mois depuis janvier 2012 pour « coups et blessures ».

Casablanca-Prison Oukacha : Nous avons appris le 2 février que Mme Zakia Salmi, arrêtée et incarcérée à Oukacha depuis une semaine, a été libérée provisoirement en attendant son procès. Mme Salmi s’est élevée contre la mafia de l’immobilier qui agit à Casablanca et qui l’a chassée de chez elle. Elle ne fait que réclamer son droit le plus élémentaire à un logement décent.

Groupe UNEM-Fès : Après la mort de l’étudiant Mohamed Fizazi (voir point n°9), suite à l’intervention violente des forces de l’ordre en janvier dernier pour disperser le rassemblement étudiant à la cité universitaire de Fès à l’appel du syndicat l’UNEM, les détenus politiques entament une grève de la faim à la prison Aïn Kadous. Ils réclament sinon leur libération, du moins un procès équitable et rapide et l’amélioration de leurs conditions de détention.
Toujours à Fès et en lien avec le mouvement de protestation connait le campus universitaire de Fès, les autorités marocaines ont empêché, le 6 février, une caravane de soutien d’entrer en ville. Cette caravane, venue de Rabat et organisée par le syndicat national de l’enseignement (affilié à l’UMT), voulait se rendre à la cité universitaire pour apporter son soutien aux étudiants et aux enseignants qui réclament l’amélioration des conditions de vie. Seul le secrétaire national et une autre responsable du syndicat ont été autorisés à poursuivre leur route.

Groupe Ouarzazate (mineurs et microcrédits) : Le jeudi 7 février, s’est tenu devant le tribunal d’Ouarzazte un rassemblement de soutien à Amina Mourad et Bennacer Ismaini, les deux coordinateurs du mouvement des victimes des microcrédits de la région d’Ouarzazate. Leurs procès qui s’est ouvert ce 7 février a été reporté pour la 13ème fois au 4 avril 2013. Raison invoquée : la partie adverse et ses avocats ne sont pas présentes au tribunal. Le rassemblement a connu la participation des membres de l’AMDH, de la CDT et du PADS.

Groupe Sahraouis-Gdeim Izik : Les 24 militants sahraouis du groupe Gdeim Izik avaient de nouveau un rendez-vous le 8 février devant le tribunal militaire permanent de Rabat. Plusieurs observateurs internationaux étaient présents à Rabat après avoir déjà effectué un premier voyage le 1er février lors de l’ouverture du procès. Rappelons que ces 24 Sahraouis, tous des civils, ont passé en détention provisoire plus de deux ans, excepté Mohamed El Ayoubi pour des raisons de santé. L’ASDHOM a reçu le premier rapport établi par les observateurs ayant assisté à la première audience. Il sera mis en ligne sur le site de l’association. Amnesty International a publié, comme d’ailleurs plusieurs ONG, un communiqué sur le sujet (Voir pièce jointe).
Nous informons également que l’étudiant sahraoui Amar Abdellaoui, arrêté à Zak (voir point n°9) a été présenté au juge d’instruction du tribunal d’appel d’Agadir, le 4 février, qui a ordonné sa mise en détention à la prison locale d’Aït Melloul. Ses deux camarades, arrêtés en même temps que lui, ont quant à eux, été libérés provisoirement en attendant le procès.

Tata (nouveau au point 9) : Nous avons signalé dans nos points hebdomadaires la série d’arrestations dont sont victimes des militants de la ville de Tata. L’AMDH de cette ville nous informe que le militant Badri Abdelkhalek a été, à son tour, arrêté le 4 février 2013 à Rabat. Sa famille reste au jour d’aujourd’hui sans nouvelles de lui et ne connait pas le lieu de sa détention ce qui l’amène à penser que c’est plutôt d’un enlèvement qu’il s’agit. Plusieurs militants de l’AMDH, de l’ANDCM (Diplômés chômeurs) et du 20-Février font face à des intimidations et arrestations répétées. Les autorités locales refusent tout dialogue avec la population et lui préfèrent violenter tout rassemblement pacifique.

Par ailleurs et concernant la liberté d’association, l’ASDHOM ne cesse de déplorer et de condamner l’interdiction opposée par les autorités marocaines à quelques associations qui font la demande de récépissés légaux de constitution. C’est le cas la section de l’AMDH de Laâyoune au Sahara, de l’Association Nationale des Diplômés Chômeurs au Maroc (ANDCM) dont l’interdiction dure depuis presque 20 ans maintenant ainsi que l’association ATTAC-Maroc qui a publié le 5 février un communiqué pour dénoncer la décision de la Wilaya de Rabat de se pourvoir en appel du jugement du tribunal administratif du 24 octobre 2012 en faveur de la délivrance du récépissé légal à ATTAC. Nous pouvons ajouter à cela l’interdiction faite aussi aux associations de Sahraouis. Les pratiques des autorités marocaines, contrastent fortement, on le voit, avec le discours sur l’Etat de droit et les réformes démocratiques dont se vantent les responsables marocains.

Pour le bureau exécutif
Ayad Ahram
Secrétaire général de l’ASDHOM
Paris, le 10 février 2013

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