Par Salah Elayoubi, demainonline
Trouble sur la voie publique !
Oum Hamza |
On
ne compte plus les déclarations indignes des membres du gouvernement
marocain sur l’une ou l’autre des problématiques de notre pays. C’est
dans l’absence de vision politique et de tout projet sociétal qu’il
faut rechercher une explication à cette cacophonie digne d’une clownerie
grandguignolesque.
On se souvient de Bassima Hakkaoui, pourtant
ministre de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du
Développement social, bottant lamentablement en touche, sur le dossier
de l’avortement ou encore de sa sortie sur le drame des enfants de la
rue, qu’elle imputait aux matchs de foot agissant comme un aimant, dans
la capitale économique, face à un journaliste d’El Jazeera stupéfait.
Mais qu’attendre de cette femme résignée qui ne s’est jamais, au moins
étonnée, sinon offusquée, de sa solitude dans le gouvernement, au
milieu de tous ces hommes qui, même sur la photo officielle n’ont même
pas eu l’élégance de lui céder une place au premier rang.
Que dire
de Mohamed El Ouafa, pitoyable ministre de l’éducation nationale,
cumulant les bourdes, entre déclaration sotte, relevant de la pure
fanfaronnade, sur le système scolaire américain et suggestion
libidineuse à peine voilée, à son vis-à-vis, cette écolière qu’il a
invitée à se trouver un mari.
Mustapha Ramid, en bon ministre, en
charge de l’injustice, est passé, pour ce qui le concerne, du « Forum
de la dignité », aux déclarations indignes, en affirmant qu’il n’y
avait pas de prisonniers politiques au Maroc. Une insulte à
l’intelligence de ses semblables qui n’ignorent pas que les marocains
qui ont été condamnés par des juges aux ordres, l’avaient été pour
s’être s’occupés de politique, depuis que leurs politiques s’étaient mis
en tête de se préoccuper d’enrichissement, de fructifications de
comptes bancaires, de primes, d’acquisitions immobilières, de
limousines, et pour être tout à fait vulgaire, de « flouss » !
Chaque
semaine amène sa moisson de perles, dont la dernière et pas des
moindres, est celle du Premier de nos ministres, qui, pour justifier la
répression des mouvements de protestations pacifiques qui émaillent
chaque jour les rues de nos villes, n’a rien imaginé mieux qu’imputer
les violences à des manifestants, dont il prétend qu’ils sont armés de
gourdins et de coutelas, infligeant le plus lourd bilan qu’une police
puisse subir en terme de blessures, tous pays confondus ! Une autre de
ces énormités auxquelles nous a habitués Benkirane.*
Ce sont les
images qui se chargent de traduire la réalité et d’infirmer les propos
du chef du gouvernement. Les policiers qui s’équipaient, au début du
mouvement du vingt février de protections anti-émeutes (boucliers,
genouillères, coudières, casques et visières), ne prennent même plus
cette précaution, pour s’attaquer aux militants dont ils connaissent le
pacifisme.
Autant dire que les interventions relèvent de la
promenade de santé pour des policiers qui, non content de matraquer les
citoyens, les dévalisent, les cambriolent, les rançonnent et les
détroussent.
C’est à celle qu’on surnomme désormais « Oum Hamza »
que l’on doit la meilleure réponse au chef du gouvernement marocain.
Celle
qui hante les manifestations du vingt février, en compagnie de ses
trois fils, membres du mouvement, raconte comment elle a été violemment
extirpée du taxi qui l’emmenait à l’hôpital, s’enquérir de la santé son
fils Hamza, blessé à la tête, au cours de la charge policière de
dimanche. Elle explique la violence gratuite des forces de l’ordre, les
insultes les menaces et par-dessus tout, l’utilisation de barres de fer
et d’outils tranchants contre les manifestants pacifiques !
Ce
n’est pas la première fois que la dame apparaît sur une vidéo. Lors du
faux procès intenté à ses fils, Hamza, Yassine et Mahjoub HEDDI, pour
de prétendus outrages à fonctionnaires dans l’exercice de leurs
fonctions et d’entrave à l’action de la justice, elle était apparue, au
bord de l’apoplexie après la condamnation de deux d’entre eux à trois et
six mois de prison. Depuis, on l’a revue haranguer les vingt
févriétistes au cours d’un meeting restreint. Elle semble avoir rôdé et
politisé son discours depuis. Et même si ce dernier reste basique, il
n’en est pas moins frappé du coin du bon sens.
Ce dimanche 2
décembre, face à autant de violences policières gratuites, indignée,
elle s’est interrogée si «…. nous ne serions face à une bande de
malfaiteurs ou à une mafia ?», avant de faire mine de s’adresser aux
policiers, en fixant sévèrement l’objectif de la caméra :
- « Le peuple serait-il devenu l’ennemi, votre ennemi ? »
Ce
ne sont pas tant les carabistouilles, les facéties ou les mensonges de
Benkirane et son équipe, que l’indigence de la réponse qu’ils apportent
aux revendications légitimes du peuple marocain qui est révoltante.
Quant aux brutalités qui l’accompagnent, elles ne sont jamais que le
miroir de l’impuissance du makhzen à contenir la colère populaire qui
gronde depuis bien trop longtemps !
« Oum Hamza » peut donc
éructer et épousseter ses deux mains, avec cette mise en garde sans
frais, en forme de prophétie, aux responsables de la tragédie marocaine,
au moment même où le deuxième round du printemps arabe vient de sonner
pour les barbus de Tunisie et ceux d’ Egypte :
- « Prenez bien garde au jour où le peuple descendra en masse dans la rue ! Ce jour-là, vous serez finis ! »
URL courte: http://www.demainonline.com/?p=23184
http://youtu.be/FXdT19rXPos
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* Humour :
Le respect des droits de l’Homme, "un choix irréversible" au Maroc
30 /11/2012
Le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane a assuré vendredi au
Parlement que le respect des droits de l’Homme au Maroc était « un choix
irréversible », en réaction à des critiques de députés évoquant de
récentes violations de la part des pouvoirs publics. »Le respect des
droits de l’Homme au Maroc est un choix irréversible », a déclaré M.
Benkirane lors de la séance mensuelle consacrée aux questions sur la
politique générale. »Le gouvernement reste vigoureusement attaché à la
sauvegarde » de ces droits, a-t-il ajouté, affirmant, entre autres, que
la presse exerçait « en toute liberté son métier ».Le chef du
gouvernement répondait à des députés de l’opposition, notamment du Parti
authenticité et modernité (PAM), qui venaient d’énumérer de « récents »
cas d’atteinte aux libertés, selon eux.La presse « lance régulièrement
des attaques infondées contre le gouvernement et, en dépit de cela, ce
dernier ne réagit pas », a estimé Abdelilah Benkirane, ajoutant par
ailleurs que les ONG marocaines pouvaient travailler « en toute
liberté » sur le terrain.Le droit de rassemblement, a-t-il poursuivi,
est assuré puisque plus de 17.000 manifestations ayant regroupé un total
de près d’un million de personnes ont eu lieu en 2012 dans le
royaume.M. Benkirane a défendu l’action de la police, alors que les
manifestations de diplômés chômeurs ou du mouvement du 20-Février sont
parfois dispersées par la force. »La dispersion par la police de
rassemblements (non autorisés) se fait lorsque la circulation sur la
voie publique est perturbée ou l’ordre public menacé », a-t-il fait
valoir, jugeant que cela se passait « ainsi dans (tous) les pays du
monde ».
http://www.1001infos.net/maroc/le-respect-des-droits-de-lhomme-un-choix-irreversible-au-maroc.html
Trouble sur la voie publique !
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