L’ONU choisit la « diplomatie silencieuse » pour reprendre les négociations
Après quatre rounds de rencontres formelles et neufs
autres informelles, organiser de nouvelles réunions ne ferait qu’accentuer
l’impasse de la situation et entraver davantage la crédibilité du processus,
indique un rapport présenté mercredi au Conseil de sécurité de l’Onu par
Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies pour
le Sahara Occidental. Dans son rapport, M. Ross estime que la question du Sahara
Occidental, occupé depuis 1975 par le Maroc, est arrivée au stade où un nouveau
tournant s’avère nécessaire. M. Ross a ainsi proposé au Conseil de sécurité une
phase de “diplomatie silencieuse” pendant laquelle des rencontres se tiendront
avec les pays intéressés à la question et les Etats limitrophes, des visites
seront organisées au Sahara Occidental et de nouvelles négociations
préparées.
L’envoyé de l’Onu a admis l’échec essuyé pour
rapprocher les points de vue des deux parties : si le Maroc campe sur sa
position de ne conférer à la région qu’une autonomie étendue, le Front Polisario
continue de revendiquer quant à lui la tenue d’un référendum libre sur
l’autodétermination du peuple sahraoui. Cependant, M. Ross a précisé que
l’option de négociations moins médiatisées et moins tendues a déjà séduit tant
Rabat que le Polisario, mouvement qui lutte pour l’indépendance de cette
ancienne colonie espagnole.
M. Ross s’est également référé à l’instabilité
régionale, qui s’est détériorée avec la crise dans le Nord du Mali. Il a
notamment déclaré avoir obtenu des informations sur l’enrôlement de combattants
par des groupes armés opérant au Sahel, tout en précisant que, malgré la
divergences des positions prises par les médias marocains, le gouvernement de
Rabat n’avait constaté l’existence d’aucun lien entre le Polisario et ces
derniers groupes.
M. Ross a également rapporté l’issue de sa première
visite au Sahara Occidental et dans les camps de réfugiés sahraouis où il a
constaté qu’une partie de la population envisageait de reprendre la lutte armée,
après 25 ans d’échecs diplomatiques de l’Onu.
A la veille de l’annonce de cette nouvelle stratégie
diplomatique, le représentant des Nations Unies a enfin averti que la
persistance de l’actuel statu quo constituerait une grave “erreur de calcul”,
d’autant plus que la région est maintenant menacée par des groupes criminels,
extrémistes et terroristes qui sévissent au Sahel.
(GB/CN)
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