Des tirailleurs sénégalais sont tués par l’armée française au camp de Thiaroye, au sud de Dakar.
En 1944, les soldats des colonies qui ont combattu pour la France et
qui ont été faits prisonniers dans des camps allemands sont démobilisés.
On les appelle les « tirailleurs sénégalais » bien qu’ils viennent de
toute l’Afrique occidentale française.
Rassemblés dans le camp de transit de Thiaroye pour recevoir leur
prime de démobilisation, ils sont victimes de l’attitude colonialiste et
raciste des militaires sur place. Les incidents se succèdent, et la
prime, accordée aux combattants français, est refusée aux tirailleurs.
On refuse également de changer leur argent au taux légal.
Le 30 novembre, ils se mutinent et prennent le général français en
otage avant de le libérer après la promesse de la rétribution due. Le
lendemain, ce même gradé, soutenu par sa hiérarchie, envoie les chars
sur le camp, massacrant les tirailleurs désarmés. Le bilan officiel
compte 25 morts et une quarantaine de blessés, chiffres mis en doute par
de nombreux historiens, sachant que 1200 tirailleurs étaient arrivés à
Thiaroye.
Humiliation supplémentaire, les survivants sont condamnés à la prison
pour « insubordination ». Graciés en 1947, ils ne toucheront jamais
leur retraite de militaire.
En 1988, sort le film Camp de Thiaroye, réalisé par le Sénégalais
Sembène Ousmane, un ancien tirailleur. Il retrace ce douloureux épisode
de l’histoire, d’abord étouffé par l’armée puis dénoncé par Leopold
Sédar Senghor en 1945.
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