Les syndicats et associations déclarent la guerre au gouvernement Benkirane
Par Salma Raiss & Yassine Benargane
Après la marche nationale, sous le thème "Y en a marre", du 11 novembre dernier,l'ODT compte organiser une grève nationale prochainement. /DR |
Pas de trêve à l'horizon entre le gouvernement Benkirane et son environnement politique et social. Après une polémique marathonienne sur le projet de loi de Finances 2013, l'Exécutif se retrouve cette semaine, face à la colère des syndicats et associations. Ces derniers déclarent la guerre et crient haut et fort leurs principales revendications.
A
La hache de guerre entre le gouvernement Benkirane
et les centrales syndicales n’est pas enterrée. Après avoir claqué la
porte du dialogue social en se retirant de la commission du secteur
public, trois grands syndicats les plus représentatifs, à savoir
l’Organisation Démocratique du Travail (ODT), la Confédération
Démocratique du Travail (CDT) ainsi que la Fédération Démocratique du
Travail (FDT) décident de hausser le ton.
Par ailleurs, les associations des droits de l’Homme ont organisé, dimanche soir, une marche pour appeler à la protection des droits et des libertés, alors que les syndicats du transport routier manifesteront demain dans le cadre d'une marche nationale.
L'ODT ne compte pas manifester seule. Puisque l'union fait la force, le bureau exécutif de l'organisation tend vers une éventuelle collaboration avec les autres syndicats, afin d’organiser une manifestation nationale conjointe.
Contacté par nos soins, El Arbi Habchi, membre du bureau central de la FDT, a affirmé que la journée de protestation, prévu samedi prochain, connaîtra l’organisation de sit-in, de manifestations et de regroupements à l’échelle nationale. Cet évènement sera l’occasion pour mettre en avant plusieurs revendications urgentes.
Ont pris part à cette marche, l’Association Marocaine des Droits de l'Homme (AMDH), l’Organisation Marocaine des Droits de l’Homme (OMDH) et le Forum Justice et Vérité (FJV), ainsi que d’autres acteurs de la société civile.
Les participants à cette marche ont plaidé pour un pouvoir judiciaire indépendant et impartial, capable de mettre fin à l’impunité et protéger les droits et libertés des citoyens.
Les associations ont également appelé le pouvoir judiciaire à assumer ses responsabilités pour faire éclater la vérité escamotée dans les dossiers de violations graves des droits de l'Homme en vertu de la loi. Selon elles, cela rendra justice aux victimes, à leurs familles et à la société dans son ensemble.
Elles ont, par ailleurs, insisté sur l’abolition de la peine capitale, la ratification de la Convention de Rome relative à la Cour pénale internationale et l’élaboration d’une stratégie nationale de lutte contre l'impunité.
Ce mouvement de protestation intervient malgré le fait que les professionnels du secteur aient signé, mercredi dernier, un procès-verbal de levée de grève avec Aziz Rebbah, ministre de tutelle.
Contacté par nos soins, Younes Bellaq, secrétaire général du bureau syndical des investisseurs des petites entreprises et des sociétés de transport, a expliqué que la raison principale de cette grève est que “les opérateurs du transport n’ont pas admis que le ministre dépose et publie les nouveaux cahiers des charges avec un appel à candidature, et ce sans consensus avec les parties concernées”. M. Bellaq a souligné, à cet égard, que le ministre s'était engagé, lors de la signature du procès-verbal, de reporter la mise en œuvre de ces cahiers des charges.
Après ces grèves qui menacent de paralyser certains secteurs, une réaction du gouvernement Benkirane est vivement attendue. La paix sociale va-t-elle en prendre un coup ?
Par ailleurs, les associations des droits de l’Homme ont organisé, dimanche soir, une marche pour appeler à la protection des droits et des libertés, alors que les syndicats du transport routier manifesteront demain dans le cadre d'une marche nationale.
ODT: une grève nationale en vue
Ainsi,
la réunion du conseil national de l’ODT, tenue dimanche dernier, s’est
clôturée sur la décision, votée à l’unanimité, d'une grève nationale,
sans pour autant définir une date exacte. Selon le secrétaire général de
ce syndicat, Ali Lotfi, “c’est le bureau exécutif qui se chargera de
choisir une date afin d’organiser une journée de grève nationale”.L'ODT ne compte pas manifester seule. Puisque l'union fait la force, le bureau exécutif de l'organisation tend vers une éventuelle collaboration avec les autres syndicats, afin d’organiser une manifestation nationale conjointe.
“C’est une réponse à l’attaque sans
précédent contre les droits et les acquis de la classe ouvrière par le
gouvernement Benkirane. Les gains que cette classe a pu obtenir sont
menacés actuellement.”
Ali Lotfi, secrétaire général de l’ODT.
En
attendant la confirmation des autres syndicats, l’ODT est déterminée à
mener la bataille jusqu’au bout, pour défendre ses droits et ses acquis.
La FDT et la CDT, main dans la main
Pour
leur part, le bureau central de la FDT et le bureau exécutif de la CDT
se sont mis d’accord pour organiser, le 8 décembre courant, une journée
nationale de protestation dans les différentes villes marocaines, dans
le cadre de la mise en œuvre des décisions des conseils nationaux des
deux formations, tenus le 17 novembre.Contacté par nos soins, El Arbi Habchi, membre du bureau central de la FDT, a affirmé que la journée de protestation, prévu samedi prochain, connaîtra l’organisation de sit-in, de manifestations et de regroupements à l’échelle nationale. Cet évènement sera l’occasion pour mettre en avant plusieurs revendications urgentes.
“Nous manifestons pour
dénoncer la répression des libertés, les prélèvements sur les salaires
des grévistes, le projet de loi de Finances 2013, les insuffisances du
dialogue social, et la non application de l’accord du 26 avril 2011.”
El Arbi Habchi, membre du bureau central de la FDT.
Les associations tirent la sonnette d’alarme
Par
ailleurs, dans le cadre de sa lutte permanente pour le respect des
recommandations de l’Instance Équité et Réconciliation (IER), l’instance
de suivi des recommandations du colloque national sur les violations
graves des droits de l'Homme au Maroc a organisé, une marche nationale,
dimanche à Rabat.Ont pris part à cette marche, l’Association Marocaine des Droits de l'Homme (AMDH), l’Organisation Marocaine des Droits de l’Homme (OMDH) et le Forum Justice et Vérité (FJV), ainsi que d’autres acteurs de la société civile.
Les participants à cette marche ont plaidé pour un pouvoir judiciaire indépendant et impartial, capable de mettre fin à l’impunité et protéger les droits et libertés des citoyens.
Les associations ont également appelé le pouvoir judiciaire à assumer ses responsabilités pour faire éclater la vérité escamotée dans les dossiers de violations graves des droits de l'Homme en vertu de la loi. Selon elles, cela rendra justice aux victimes, à leurs familles et à la société dans son ensemble.
Elles ont, par ailleurs, insisté sur l’abolition de la peine capitale, la ratification de la Convention de Rome relative à la Cour pénale internationale et l’élaboration d’une stratégie nationale de lutte contre l'impunité.
La vague n'épargne pas le transport routier
Les
professionnels du transport font aussi la moue. En effet, ils avaient
décidé de mener une grève de 48 heures à partir de vendredi dernier. Or,
cette grève a été prolongée de trois jours, et couronnée, aujourd’hui
mardi, par une marche nationale, en direction du ministère de
l’Equipement et du transport.Ce mouvement de protestation intervient malgré le fait que les professionnels du secteur aient signé, mercredi dernier, un procès-verbal de levée de grève avec Aziz Rebbah, ministre de tutelle.
Contacté par nos soins, Younes Bellaq, secrétaire général du bureau syndical des investisseurs des petites entreprises et des sociétés de transport, a expliqué que la raison principale de cette grève est que “les opérateurs du transport n’ont pas admis que le ministre dépose et publie les nouveaux cahiers des charges avec un appel à candidature, et ce sans consensus avec les parties concernées”. M. Bellaq a souligné, à cet égard, que le ministre s'était engagé, lors de la signature du procès-verbal, de reporter la mise en œuvre de ces cahiers des charges.
Après ces grèves qui menacent de paralyser certains secteurs, une réaction du gouvernement Benkirane est vivement attendue. La paix sociale va-t-elle en prendre un coup ?
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