La revue « L’Année du Maghreb » publié par l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (IREMAM) consacre un dossier spécial au « Printemps Arabe?« . Ce numéro est coordonné par le chercheur Vincent Geisser
et a pour objectif de montrer que le « processus de fissuration des
régimes autoritaires n’a pas commencé avec le Printemps arabe de
2010-2011 ». Nous reprenons ici les résumés de certains articles qui
sont consacrés à la contestation au Maroc :
Frédéric Vairel, « Qu’avez-vous fait de vos vingt ans ? » Militantismes marocains du 23-mars (1965) au 20 février (2011) :
On entend revenir ici sur la séquence politique resserrée qui s’ouvre avec les premières mobilisations du 20 février et qui se clôt avec les élections législatives anticipées de novembre 2011. Cette séquence témoigne de l’inscription renouvelée du régime marocain et de ses contestataires dans des dynamiques internationales de protestation. L’institutionnalisation de l’espace protestataire marocain au sein duquel le 20 février émerge, les effets d’apprentissage du côté des contestataires comme des forces de sécurité sont au principe de conduites d’un évitement extrêmement prudent de tout dérapage. En d’autres termes, indépendamment de la posture radicale que peuvent revendiquer les membres du mouvement ‑.ou que leurs détracteurs leur prêtent à des fins de délégitimation ‑, l’enjeu des mobilisations et des controverses publiques n’est jamais que la réforme de la monarchie. Les partis politiques et les syndicats ne fournissent que des appuis limités aux mobilisations, quand ils ne s’y opposent pas : les mobilisations de 2011 sont un indicateur précis des processus de verrouillage du champ de la politique instituée.
Cédric Baylocq et Jacopo Granci, « 20 février ». Discours et portraits d’un mouvement de révolte au Maroc
Cet article s’intéresse aux conséquences du « Printemps arabe » dans la seule monarchie du Maghreb. Moins fulgurant que dans d’autres pays, ce « printemps » n’en a pas moins favorisé une réforme constitutionnelle et des élections anticipées. C’est à travers le prisme du « Mouvement du 20 février », plateforme militante ayant réussi à mobiliser plusieurs dizaines de milliers de personnes à travers le Maroc durant le premier semestre 2011 que nous appréhendons les effets concrets de ce « Printemps arabe » in situ et les discours de ses acteurs marocains.
Omar Bendourou, La consécration de la monarchie gouvernante
Bien qu’acculé à des réformes constitutionnelles par le mouvement du 20 février, le roi n’a répondu que partiellement aux attentes de ce dernier. Même si des chancelleries étrangères alliées du régime, ont rendu hommage au roi pour avoir été réceptif aux revendications des citoyens, la nouvelle constitution a laissé intacts les fondements du régime et a conservé au roi ses principales prérogatives prévues par les anciens textes constitutionnels. La stratégie royale a été couronnée par la nomination du nouveau gouvernement issu des élections législatives du 25 novembre 2011 que dirige l’ancien parti d’opposition islamiste le Parti de la justice et du développement (PJD). Dans un contexte régional incertain marqué par des bouleversements sociaux et politiques, le choix du PJD est fonctionnel. Il permet de neutraliser certaines associations islamistes contestataires, de donner espoir aux franges défavorisées de la population et de véhiculer l’image qu’un changement important est en train de s’opérer au Maroc.
Frédéric Vairel, « Qu’avez-vous fait de vos vingt ans ? » Militantismes marocains du 23-mars (1965) au 20 février (2011) :
On entend revenir ici sur la séquence politique resserrée qui s’ouvre avec les premières mobilisations du 20 février et qui se clôt avec les élections législatives anticipées de novembre 2011. Cette séquence témoigne de l’inscription renouvelée du régime marocain et de ses contestataires dans des dynamiques internationales de protestation. L’institutionnalisation de l’espace protestataire marocain au sein duquel le 20 février émerge, les effets d’apprentissage du côté des contestataires comme des forces de sécurité sont au principe de conduites d’un évitement extrêmement prudent de tout dérapage. En d’autres termes, indépendamment de la posture radicale que peuvent revendiquer les membres du mouvement ‑.ou que leurs détracteurs leur prêtent à des fins de délégitimation ‑, l’enjeu des mobilisations et des controverses publiques n’est jamais que la réforme de la monarchie. Les partis politiques et les syndicats ne fournissent que des appuis limités aux mobilisations, quand ils ne s’y opposent pas : les mobilisations de 2011 sont un indicateur précis des processus de verrouillage du champ de la politique instituée.
Cédric Baylocq et Jacopo Granci, « 20 février ». Discours et portraits d’un mouvement de révolte au Maroc
Cet article s’intéresse aux conséquences du « Printemps arabe » dans la seule monarchie du Maghreb. Moins fulgurant que dans d’autres pays, ce « printemps » n’en a pas moins favorisé une réforme constitutionnelle et des élections anticipées. C’est à travers le prisme du « Mouvement du 20 février », plateforme militante ayant réussi à mobiliser plusieurs dizaines de milliers de personnes à travers le Maroc durant le premier semestre 2011 que nous appréhendons les effets concrets de ce « Printemps arabe » in situ et les discours de ses acteurs marocains.
Omar Bendourou, La consécration de la monarchie gouvernante
Bien qu’acculé à des réformes constitutionnelles par le mouvement du 20 février, le roi n’a répondu que partiellement aux attentes de ce dernier. Même si des chancelleries étrangères alliées du régime, ont rendu hommage au roi pour avoir été réceptif aux revendications des citoyens, la nouvelle constitution a laissé intacts les fondements du régime et a conservé au roi ses principales prérogatives prévues par les anciens textes constitutionnels. La stratégie royale a été couronnée par la nomination du nouveau gouvernement issu des élections législatives du 25 novembre 2011 que dirige l’ancien parti d’opposition islamiste le Parti de la justice et du développement (PJD). Dans un contexte régional incertain marqué par des bouleversements sociaux et politiques, le choix du PJD est fonctionnel. Il permet de neutraliser certaines associations islamistes contestataires, de donner espoir aux franges défavorisées de la population et de véhiculer l’image qu’un changement important est en train de s’opérer au Maroc.
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