Par Ali Fkir, 2/12/2012
Pour un FMVJ plus jeune, plus féminin, plus combatif.
Le Forum Marocain pour la Vérité et la Justice (le FMVJ), L’Association
Marocaine des Droits Humains (l’AMDH), l’Organisation Marocaine pour
les Droits de l’Homme (l’OMDH) ont organisé à à Rabat, le 2 décembre
2012 une marche symbolique relative au x droits humains et la justice au
Maroc.
Le FMVJ regroupe des anciens prisonniers politiques (d’avant 1999), les familles des disparus…
La majorité écrasante des ses membres est constituée des militant-Es du
mouvement ittihadi et du mouvement marxiste léniniste marocain. Ils
étaient des milliers de victimes de la répression aveugle d’éradication
systématique menée par le régime. Des assassinats (Zeroual, Tahani,
Grina, Benjelloun…), des exécutions sommaires (Dahkoune, Cheikh Al Arab,
des dizaines de militaires…), des enlèvements, des disparitions (El
Manouzi, El Ouassouli, Belkacem, Rouissi…) ont été l’œuvre des
différents corps de répression : l’armée, la gendarmerie, les polices
secrètes…
Des milliers de victimes ont crée le FMVJ dans le but de:
- Faire la VERITE
- Déterminer les responsabilités
- Rendre justice : aux victimes, aux familles, aux régions sinistrées, à la société dans son ensemble et ce, par :
*«Questionnement » (demander des comptes ( المسائلة
* Excuses officielles
* Un arsenal juridique pour que cela ne se reproduise pas
* Réparations des préjudices : matériels, moral….
……….etc.
Ce sont là des généralités. C’est une plateforme qui avait satisfait
les victimes, nonobstant leurs interprétations personnelles, nonobstant
l’interprétation de telle ou telle sensibilité politique. Mon
interprétation, qui est celle des militants d’ANNAHJ ADDIMOCRATIQUE (la
VOIE DEMOCRATIQUE, la continuité d’ILAL AMAM, l’organisation marxiste
léniniste marocaine) : en plus de faire éclater la vérité, toute la
vérité, il faudra déterminer avec précision les responsabilités des
institutions impliquée dans les graves violations des droits humains :
l’institution monarchique, les forces armées royales, la gendarmerie,
les polices secrètes, le corps juridique…. Engager les poursuites
juridiques nécessaires et donc dire concrètement non à l’impunité. C’est
au roi en tant que chef d’Etat de demander au nom de ce dernier le
pardon du peuple.
L’Etat doit présenter ses excuses au mouvement
ittihadi et au mouvement marxiste léniniste, les deux victimes de la
politique d’éradication. J’étais arrêté, torturé, emprisonné pendant
11ans 13 jours non en tant que personne, mais en tant que militant
d’ILAL AMAM, et en tant que porteur d’un projet de société, en tant que
communiste.
L’indemnisation financière, ne nous concerne pas. C’est
aux individus d’en décider. Les cadres d’ANNAHJ ADDIMOCRATI, n’ont pas
demandé des indemnités et par conséquent, ils n’ont rien reçu. Brahma,
Elharif, Eltiti, Aït Bennacer, Amine, Ali Fkir…ont refusé de déposer des
dossiers auprès des instances makhziennes, et par conséquence, ils
n’ont rien reçu et ne recevront rien. Ils ne se considèrent pas des
victimes au sens répandu de ce terme. Ce sont des militants
révolutionnaires. Ce sont des acteurs de la lutte de classe. Nous avons
voulu et nous voulons, le changement radical. Nous avons lutté et nous
luttons pour le changement. Tout en étant conscient que le changement
pour lequel nous œuvrons, ne se fera pas sans la lutte déterminée des
masses conscientes et organisées. Le changement ne se fera ni de
l’intérieur des institutions makhzeniennes (tel le parlement…), ni par
le terrorisme, ni par des actions élitistes, ni par la phraséologie
oiseuse.
Aujourd’hui, le FMVJ vit le « rétrécissement » de sa
base sociale. La loi de la nature joue son rôle. La majorité écrasante
de ses membres ont plus de 60 ans.
Le FMVJ est né avec une « tare »
congénitale, une absurdité (bien sûr c’était un choix politique que je
suis loin de partager) : le « syndicat des victimes » n’est ouvert
qu’aux victimes d’avant 1999, d’avant l’avènement du nouveau roi. Or,
les politiques de l’Etat, les choix fondamentaux, les pratiques
répressives restent les mêmes. Le régime séculaire marocain n’a d’autres
légitimités en dehors de la répression et de la religion, en dehors de
la baïonnette et de la mosquée. La répression, l’étouffement font partie
de la nature du régime.
Comment faire face à ce rétrécissement ?
C’est simplement en démocratisant le FMVJ. S’ouvrir sur les victimes de
l’après-1999. Les militantEs du mouvement 20 février, les militants de
l’ANDCM, les militantEs du mouvement estudiantin, les victimes du «
sacré », les militantEs des organisations de la gauche emprisonnés au
cours des boycotts des « élections » et à l’occasion d’autres activités
politiques…
POUR UN FMVJ démocratique et de large base, un FMVJ
ouvert à toutes les victimes de la répression makhzenienne. Pour un FMVJ
plus jeune, plus féminin, plus dynamique, plus combatif.
http://www.youtube.com/watch?v=JCFnAcmHgJ8
http://www.youtube.com/watch?v=MC4vYAyH7YE
http://www.youtube.com/watch?v=lvAoXq0fe8E
http://www.youtube.com/watch?v=IDvfOjtDdQI
Photos
+ vidéos + texte relatifs à la marche du 2 décembre organisée à Rabat
par le FMVJ, l'AMDH, et l'OMDH. Réalisation: Ali Fkir, membre du CN du
FMVJ, militant de l'AMDH et membre du CN d'ANNAHJ ADDIMOCRATI (la VOIE
DÉMOCRATIQUE)
Par : Ali Fkir
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