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dimanche 13 décembre 2009

L'Australie boude le phosphate marocain

Par Arezki Louni
EN RAISON DE SON EXTRACTION SUR LE TERRITOIRE SAHRAOUI
l’Australie boude le phosphate marocain

Ce n’est pas la première fois que des compagnies étrangères résilient des contrats avec le Royaume chérifien.Le Royaume chérifien continue d’essuyer de sérieux revers. Après son échec sur le plan diplomatique, n’arrivant pas à «vendre» son projet d’autonomie au Sahara occidental, cette fois c’est au tour des partenaires économiques de Rabat de rectifier le tir.
C’est l’association Australia Western Sahara qui a appelé la compagnie australienne Incitec Pivot à cesser l’importation du phosphate du Royaume du Maroc qu’il extrait des territoires sahraouis occupés, ce qui est contraire au droit international. Dans un communiqué de l’association, l’Australia prévient les paysans australiens que les fertilisants utilisés dans les fermes australiennes et commercialisés par la compagnie Incitec Pivot sont produits à base de phosphate importé du Maroc qu’il extrait dans les territoires occupés du Sahara occidental «dernière colonie africaine». Avant de préciser que «le phosphate vendu par le Maroc est la propriété du peuple sahraoui qui n’en récolte aucun profit».
L’association rappelera, par ailleurs, que la charte des Nations unies déclare «inaliénables les richesses des territoires occupés, sans la consultation et l’accord préalable des populations de ces territoires». Le Haut conseiller juridique de l’ONU, rappelle le communiqué, avait estimé que l’exploitation par le Maroc des ressources naturelles du Sahara occidental «constitue une violation du droit international». En outre, l’Assemblée générale des Nations unies condamne l’exploitation et la spoliation des ressources naturelles ainsi que toute activité économique portant atteinte aux intérêts des peuples des territoires occupés à l’instar du Sahara occidental. Le gouvernement australien avait déjà mis en garde, en mai 2006, les entreprises australiennes contre les conséquences de telles transactions commerciales illégales.
Le gouvernement australien relève, notamment, que «compte tenu de la situation du Sahara occidental, étant un territoire ne jouissant pas de l’autonomie, et compte tenu des considérations du droit international», le ministère recommande aux compagnies désirant importer du Maroc de recourir à des consultations juridiques. Pour sa part, le président de l’association, M.Nick O’Neil a appelé l’Australie et les autres pays membres des Nations unies à agir pour amener le Maroc à accepter l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental. Il convient de rappeler que ce n’est pas la première fois que des compagnies pétrolières et de prospection minière étrangères résilient des contrats avec le Royaume chérifien. C’est le cas de la compagnie américaine Kerr McGee, qui a résilié, l’année dernière, un contrat de prospection pétrolière au Sahara occidental, signé avec le Maroc.
Elle a, ainsi, cédé sous la pression des organisations internationales favorables à l’autodétermination du peuple sahraoui. Trois autres compagnies étrangères, signataires avec Rabat de contrats de prospection pétrolière, le long des côtes du Sahara occidental, ont eu le même sort. Il s’agit de la société norvégienne TGS-Nopec, la hollandaise Fugro, la française Total-Fina-Elf. Toutes les compagnies se sont retirées du territoire en 2003 et 2004 à la suite des pressions internationales.

En savoir plus :
Les phosphates marocains
Les phosphates marocains ont toujours été exploités depuis 1920 par l’Office chérifien des phosphates, organisme d’Etat, devenu Groupe OCP en 1975. L’office emploie plus de 25.000 personnes, pour un contrat annuel à l’exportation de 1,28 milliard de dollars en 2000. Pour le moment. L’OCP est le 1er exportateur mondial de phosphates (10,1 millions de tonnes), dont 1,4 million de tonnes d’acide phosphorique et 2,2 millions de tonnes d’engrais phosphatés. Les exportations de l’OCP touchent actuellement les cinq continents et concernent une quarantaine de pays de par le monde. Depuis des années, le Maroc se place au 2ème ou 3ème rang de la production mondiale de phosphates bruts. Le Maroc partage avec le Sahara Occidental 5,7 milliards de tonnes (3 milliards pour le Sahara Occidental et 2,7 pour le Maroc).
Mais le phosphate marocain reste l’obstacle majeur pour la paix au Maghreb du fait qu’il est convoité par la France et l’Espagne, deux pays de l’Union européenne qui s’opposent ouvertement aux décisions de l’ONU pour l’accès du Sahara Occidental à son indépendance, pour des raisons historiques et géopolitiques. Les mines, qui appartiennent réellement au Royaume, sont situées sur trois lieux différents: à Khouribga (120 kilomètres au sud-est de Casablanca), à Youssoufia (90 kilomètres au nord de Marrakech) et à Ben-Guérir (90 kilomètres au nord-ouest de Marrakech). Comme au Sahara Occidental, le minerai de phosphate est de type sédimentaire, c’est-à-dire que le phosphate est présent dans des sables ou des calcaires et mélangé à ceux-ci. Les couches de minerais sont horizontales et exploitées soit à ciel ouvert, soit par des galeries

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