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dimanche 13 décembre 2009

La "Gandhi du Sahara Occidental" en grève de la faim

Par Agnès Gruda, La Presse, Canada,11/12/2009

À 42 ans, elle a la silhouette frêle d'une vieille dame. Aminatou Haidar fait la grève de la faim depuis trois semaines à l'aéroport Lanzarote, aux îles Canaries. Enveloppée de la tête aux pieds dans un châle mauve, elle refuse toute aide médicale. Pourtant, elle ne se déplace plus qu'en fauteuil roulant.
Son combat: le sort du Sahara occidental, où elle ne peut plus rentrer depuis que les autorités marocaines, qui contrôlent cette région, lui ont confisqué son passeport.
Aminatou Haidar, que l'on décrit comme la «Gandhi du Sahara occidental», rentrait de New York, où elle venait de recevoir de la fondation John Train un prix soulignant sa lutte pour l'autodétermination du Sahara occidental.
"Sur le chemin du retour, je pourrais très bien être arrêtée à l'aéroport et me faire confisquer mes papiers», avait-elle prévu en acceptant ce prix.
Sa faute? Sur sa fiche d'entrée au Maroc, dans l'espace prévu pour inscrire son pays de résidence, elle a écrit: Sahara occidental.
Rentrer chez elle
Privée de son passeport et renvoyée aux îles Canaries, où elle venait de faire escale, la militante a cessé de s'alimenter le 16 novembre. L'Espagne, à qui appartiennent les îles Canaries, lui a offert l'asile politique et même le passeport espagnol. Elle a refusé, accusant Madrid de faire le jeu du Maroc.
Ce qu'elle veut, c'est rentrer chez elle, au Sahara occidental.
Soutenue par Human Rights Watch et Amnistie international, la frêle gréviste n'en est pas à son premier affrontement avec les autorités marocaines. Elle a passé quatre ans en prison à la fin des années 80 et a été arrêtée une autre fois en 2005.
Sa grève de la faim crée un imbroglio politique entre l'Espagne, le Maroc et l'Union européenne. Lors d'une récente rencontre à Bruxelles, des représentants marocains ont accusé Aminatou Haidar de faire du chantage et de vouloir bloquer toute discussion sur l'autonomie du Sahara occidental. Cette pointe méridionale est contrôlée par le Maroc depuis le départ des colons espagnols, il y a plus de 30 ans. Son statut juridique n'a jamais été réglé depuis.
Nourrir de force?
Aminatou Haidar est proche du Front Polisario, qui se bat pour l'indépendance du Sahara occidental. La région est déchirée depuis plusieurs décennies par un conflit qui a poussé le gouvernement marocain à construire un mur de sable pour l'isoler.
Une entente pour la tenue d'un référendum sur l'avenir de la région a été conclue sous l'égide de l'ONU, en 1991. Mais ce référendum n'a jamais eu lieu et le gouvernement marocain rejette l'idée de l'indépendance, offrant plutôt aux Sahraouis un régime d'autonomie.
La grève de la faim d'Aminatou Haidar ramène ce conflit dans l'actualité. Des artistes espagnols se mobilisent pour l'appuyer, et les autorités espagnoles se demandent si elles doivent la soigner et la nourrir de force.
L'histoire a eu de nombreuses résonances internationales. Le 1er décembre, 150 parlementaires européens ont lancé un appel afin qu'Aminatou Haidar rentre chez elle, auprès de ses deux jeunes enfants. Le lendemain, le Sénat américain a adhéré à une campagne de pression publique en ce sens, tandis que l'Espagne a demandé au secrétaire général de l'ONU de l'aider à dénouer l'imbroglio. De nombreuses voix se sont élevées pour demander à Mme Haidar de mettre fin à sa grève. Rien à faire: elle persiste, signe et ne mange pas.

1 commentaire:

  1. L'affaire Aminatou comme l'affaire du Sahara dans sa globalité a été créée à partir d'une confusion qui a été vite et opportunément saisie par divers intervenants ayant des desseins certains dans la région. Pour donner une crédibilité historique au dossier, il fallait définir l'objectif qui est en apparence un trait d'union entre une époque marquée par la lutte pour la libération contre le colonialisme ou tout simplement pour l'instauration de la démocratie, et une époque marquée par la mondialisation des économies et la lutte pour le développement humain, mais sous-tendue par des conflits légués par le colonialisme. Cette première étape a été réussie puisque le conflit a été installé et entretenu depuis 35 années. Toutefois et progressivement, l’objectif annoncé, perd avec le temps sa tonalité révolutionnaire, le contexte international ayant connu des mutations. Les faits à caractère humanitaire mobilisateurs d’opinions publiques des nations démocratiques, notamment européennes, deviennent, à ce moment là, un apanage pour stimuler la confusion et faire valoir la même thèse moyennant un recadrage de l’objectif qui n’est plus révolutionnaire mais humanitaire. A chaque fois que l’occasion de maintenir la confusion se présente et même s’il s’agit d’un fait éphémère limité dans le temps et dans l’espace, la partie qui n’est pas dans son droit tente d’en faire un événement historique qui alimentera l’actualité et produira un impact médiatique en attendant que la vérité soit rétablie et l’histoire réhabilitée.

    Le POLISARIO a été créé en 1973 à l’époque de l’occupation espagnole par ses Fondateurs dont les principaux vivent au Maroc pour constituer un front intérieur de soutien aux démarches déjà entreprises par le Maroc au niveau des Nations Unies qui ont abouti par la suite au jugement rendu par le tribunal de Lahaye qui a reconnu l’allégeance de cette région au royaume du Maroc au même titre que toutes les autres régions des quatre points cardinaux du Maroc.
    Pour la petite histoire, il est intéressant de savoir aussi certaines vérités qui ne se prêtent pas à la confusion. Monsieur Abdelaziz Marrakechi (de Marrakech), l’actuel leader de ce mouvement est le fils de Mohammed Marrakechi Responsable de la fraction sud de l’armée de libération marocaine à l’époque de la colonisation franco-espagnole au Maroc.
    Le père avec le reste de sa famille, s’est installé au Maroc en tant que marocain et ancien résistant ayant combattu pour la libération du Maroc. Le fils, ayant été marqué par l’époque marxiste léniniste comme tous les jeunes de cette période qui ont fréquenté l’université marocaine, a tracé sa destinée avec l’appui ou plutôt sur recommandation de l’état algérien qui a éliminé physiquement Mostafa El Ouali, le premier Président et principal fondateur du Front POLISARIO et qui avait aussi fait ses études à l’université de Rabat. Ce dernier n’arrangeait pas les visées algériennes dans la région.
    Toujours pour la petite histoire, plus d’une trentaine de personnalités marocaines (ambassadeurs et haut responsables de l’état chef d’entreprises) de la famille de Aminatou, ses oncles, cousins,…, outre les dignitaires de sa tribu, sont entrain de raisonner la concernée pour arrêter son action et rentrer chez elle.

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