Amnesty demande la libération immédiate d’Oussama Housne et Wafa Charaf
Amnesty International demande
la libération immédiate et sans condition d’Oussama Housne, 22 ans, à
l’approche de son procès en appel le 17 février à Casablanca pour
dénonciation calomnieuse et dénonciation d'une infraction non existante,
après avoir osé porter plainte pour enlèvement et torture.
Le jeune activiste, membre du
Mouvement 20 février et de l’Association marocaine des droits humains
(AMDH), purge actuellement une peine de prison de trois ans à la Prison
Locale d’Oukacha. Le 23 juillet 2014, il avait été condamné pour
dénonciation calomnieuse et pour avoir fourni un faux témoignage faisant
état de torture. Le tribunal l’a aussi condamné à verser 100 000
dirhams (environ 12 000 USD) de dommages et intérêts à la police
marocaine pour dénonciation calomnieuse, alors qu’il n’avait pourtant
que déposé plainte contre X.
Oussama Housne avait affirmé
avoir été enlevé et violenté par des inconnus le 2 mai 2014, alors qu’il
quittait une manifestation organisée en solidarité avec des activistes
du Mouvement 20 février détenus suite à une manifestation syndicale à
Casablanca. Les autorités avait d’abord enquêté sur ses allégations
avant de le mettre en examen.
Wafaa Charaf, 27 ans, purge
aussi actuellement une peine de deux ans de prison après avoir déposé
plainte contre X pour enlèvement et torture alors qu’elle quittait une
manifestation ouvrière à Tanger en avril 2014. La jeune femme, membre de
l’AMDH et militante au sein du parti de la Voie démocratique, a été
condamnée pour dénonciation calomnieuse, faux témoignage et outrage à un
fonctionnaire le 12 août 2014. Le tribunal lui a également ordonné de
verser 50 000 dirhams (environ 6 000 USD) de dommages et intérêts à la
police marocaine pour dénonciation calomnieuse, bien qu’elle n’ait pas
accusé les forces de l’ordre. Amnesty International réclame sa
libération immédiate et sans condition.
Les plaintes de torture, même
erronées ou exagérées, ne devraient pas être criminalisées. Personne ne
devrait être emprisonné pour avoir signalé des actes de torture. Au
contraire, l’efficacité de la lutte contre la torture nécessite un
climat où les victimes et témoins peuvent signaler toute violation sans
craindre de représailles.
La démarche des autorités
marocaines à l’encontre d’Oussama Housne et de Wafaa Charaf, ainsi que
les récentes poursuites pénales par le Maroc contre l’Action des
Chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT) pour « diffamation,
outrage envers les corps constitués, utilisation de manœuvre et de
fraude pour inciter à faire de faux témoignages, complicité et injure
publique » suite au dépôt par l’ACAT en France de plusieurs plaintes
pour torture contre des agents publics marocains, constituent des
précédents graves et remettent en cause la réalité de la détermination
des autorités marocaines à éradiquer la torture et les mauvais
traitements.
Le Mouvement du 20 février,
qui doit son nom aux manifestations du 20 février 2011 à travers le
Maroc, revendique le respect des droits humains, la démocratisation, la
justice sociale et appelle à mettre un terme à la corruption.
Url courte : http://bit.ly/17bjb1p
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Lire aussi : http://www.elwatan.com//international/les-militants-qui-denoncent-la-torture-harceles-maroc-les-inquietudes-d-amnesty-international-19-02-2015-287917_112.php
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