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Le Pr Chafik Chraïbi,
chef de service de la maternité des Orangers à Rabat et aussi, et
surtout, président de l’Association marocaine de lutte contre
l’avortement clandestin (AMLAC), a été démis de ses fonctions le 27
janvier par arrêté ministériel. Le reportage de France 2 sur
l’avortement clandestin au Maroc, diffusé à la mi-décembre, est derrière
cette décision.
Vous avez été démis de vos fonctions de chef de service de la maternité des Orangers à Rabat. Quelles en sont les raisons?
La raison est incompréhensible. C’est suite au reportage de France 2
sur l’avortement clandestin qui a été diffusé voici six semaines. C’est
un reportage qui a eu beaucoup de succès aussi bien au Maroc qu’a
l’étranger. Nous avons reçu un grand nombre de messages de
félicitations. Mais ce reportage n’a apparemment pas été du goût du
ministre de la santé Houssaine Louardi. Ce dernier aurait saisi toutes
les instances, la faculté de médecine, le CHU, l’Ordre des médecins pour
me sanctionner. Il y a même eu une commission d’enquête et j’ai été
convoqué par le conseil de l’Ordre. Mais les membres de cette instance
n’ont rien retenu contre moi et ne m’ont fait aucun reproche. Suite à
cela, j’étais donc confiant. Puis, à ma grande surprise, brutalement, un
arrêté ministériel du 27 janvier est venu mettre fin à mes fonctions.
Le lendemain, un chef de service intérimaire était nommé à ma place.
Lorsque j’en ai parlé au doyen de la faculté et au président de l’Ordre
des médecins, les deux m’ont confirmé avoir bien précisé au ministre –
qui n’a jamais voulu me recevoir – que la décision de me révoquer
relevait de son département.
Globalement, que vous reproche le ministre de la Santé?
Des choses aberrantes ! D’avoir nui à l’image de la maternité et du
Maroc, d’avoir autorisé l’équipe à tourner sans autorisation préalable,
et aussi d’avoir filmé contre son gré une parturiente en train
d’accoucher. Tout cela est faux, et je dispose de toutes les preuves
pour étayer mon propos. L’autorisation de tournage, c’est le ministère
de la Communication qui l’avait délivrée. Et si cette équipe n’était pas
autorisée à tourner, pourquoi alors personne n’a réagi, sachant que les
journalistes sont restés deux semaines sur les lieux. Mais le ministre
ne veut pas écouter. il refuse de discuter.
Vous dites que le ministre de la Santé vous soutenait dans vos
positions et vos actions dans le cadre de l’association AMLAC que vous
présidez. Comment expliquez-vous ce revirement?
Je ne me l’explique pas. Je ne comprends pas. Le ministre de la Santé
était à 100% avec nous. Nous avons d’ailleurs organisé plusieurs
congrès et conférences sous son patronage.
Que comptez-vous faire maintenant, après votre révocation ?
Je continue à exercer en tant que médecin mais je ne suis plus chef
de service et je ne recevrais plus mes indemnités de chef de service.
Mais on m’a conseillé d’aller en justice. J’ai confiance en la justice
de mon pays.
lire aussi : http://lexpansion.lexpress.fr/actualites/1/actualite-economique/maroc-un-medecin-sanctionne-apres-un-reportage-de-france-2-sur-l-avortement_1650247.html
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