Par Karima Bennour, Le Courrier d'Algérie, 15/2/2015
L’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, a entamé, mercredi dernier, sa tournée dans la région, en se rendant à Rabat, interrompant une année d’absence de ses déplacements dans le cadre de sa mission onusienne.
L’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, a entamé, mercredi dernier, sa tournée dans la région, en se rendant à Rabat, interrompant une année d’absence de ses déplacements dans le cadre de sa mission onusienne.
Une tournée qui intervient, faut-il le noter, après la prise de
fonctions de sa collègue onusienne, Kim Bolduc, Représentante spéciale
pour le Sahara occidental, et chef de la Mission des Nations unies pour
un référendum au Sahara occidental.
Après plus d’une année d’absence de visites de Christopher Ross, dans la
région et la temporisation de la prise de fonction de Kim Bolduc, sur
fond des manœuvres marocaines. Celles-ci orchestrées par le lobby
pro-marocain, activant dans les couloirs des Nations unies, dont sans
surprise les Israéliens, et aussi le rôle de soutien de la France au
Maroc, en tant que membre permanent au Conseil de sécurité. Ne pouvant
retarder aux calendes grecques la mission de Ross, dans la région, car
celui-ci est tenu d’élaborer un rapport sur le Sahara occidental, avant
fin avril prochain, date de la réunion du Conseil sécurité de l’ONU sur
ce territoire, inscrit dans l’agenda de l’ONU dans un processus de
décolonisation.
Connu pour être un fin diplomate, Ross a été boudé par le Royaume
chérifien, sur fond de l’objectivité qui le caractérise dans
l’accomplissement de sa mission, traduite par la teneur de son dernier
rapport sur le Sahara occidental. Ne pouvant faire abstraction de
l’actualité qui marque les territoires sahraouis, encore sous occupation
marocaine, lors de sa dernière tournée, Ross a été témoin des
manifestations pacifiques de Sahraouis à Smara occupée, et saisissant la
portée du respect des droits de l’homme, ce responsable a mentionné
dans son rapport, la nécessité d’un mécanisme onusien de surveillance
des droits de l’Homme au Sahara occidental. Ce qui a mis en colère le
Maroc, qui excelle dans sa répression et oppression des Sahraouis dans
les territoires occupés, manifestant pacifiquement en réclamant
l’application du Droit international au Sahara occidental, question de
décolonisation inscrite à l’ONU, depuis les années 1960.
En août dernier, l’Institution onusienne a rompu son silence sur les
rumeurs insistantes des médias marocains, dont l’agence officielle MAP,
faisant état de la démission de Ross. Le porte-parole de l’Institution
onusienne a confirmé, à ce propos, la nullité de ces rumeurs, indiquant
que l’Envoyé spécial pour le Sahara occidental, Christopher Ross,
conservait bien son poste et ne comptait pas démissionner. Ces rumeurs
sont «de pures inventions, sans aucun fondement», avant de préciser qu’
«avec l’aide du Secrétaire général et du Conseil de sécurité, l’Envoyé
spécial, Christopher Ross, continue à consulter les différentes parties
et prépare le timing de sa prochaine visite dans la région», a expliqué
dans un communiqué, le porte-parole de l’ONU. Cette dernière a précisé
que la mise au point en question s’adresse particulièrement à l’agence
de presse marocaine MAP, laquelle a été destinataire, est-il précisé, de
cette mise au point de l’ONU, en date du 23 juillet dernier, et qu’elle
n’a pas publiée.
La visite de Ross intervient, faut-il le noter, après que sa collègue
Kim Bolduc, chef de la Minurso eut effectué, avant lui, sa tournée,
après la prise en fonction de sa mission. Sa première étape dans le
cadre de sa tournée régionale, entamée mercredi à Rabat, intervient,
notamment, après l’assassinat du jeune Sahraoui, Mohamed-Lamine
Haidalla, par trois colons marocains, pensant, ainsi, faire taire à
jamais l’idée que portait ce défunt martyr pour l’indépendance de son
pays. Le défunt, connu pour ses positions en faveur du droit à
l’autodétermination du peuple sahraoui, avait été arrêté à maintes
reprises par la police coloniale, marocaine. La responsabilité de cet
acte barbare, qualifié de «crime odieux» par le président sahraoui,
«incombe aux autorités marocaines», a-t-il indiqué, mercredi dernier.
Par ailleurs, Ross a entamé sa tournée à moins d’une quinzaine de jours
de la célébration par les Sahraouis et le Front Polisario de la
proclamation, le 28 février 1975, de la République arabe sahraouie
démocratique (Rasd). Le coordinateur sahraoui avec la Mission des
Nations unies pour le référendum au Sahara occidental la (Minurso),
M’hamed Kheddad, a déclaré, jeudi dernier, que la visite de Ross dans la
région s’inscrit dans le cadre de la préparation d’un nouvel round de
négociations entre le Front Polisario et le Maroc.
Pour le responsable sahraoui «la visite de Ross, et auparavant celle de
Mme Kim Bolduc, chef de la Minurso, est une expression claire de l’échec
des tentatives marocaines pour contrecarrer les efforts menés par
l’ONU, afin de trouver une solution au conflit du Sahara occidental»,
a-t-il confirmé. Précisant par ailleurs qu’«en attendant de tenir un
référendum, l’ONU, représentée par sa Mission au Sahara occidental, doit
avoir les pouvoirs pour surveiller la situation des droits de l’homme»,
Mohamed Khedad a ajouté et «de travailler pour le respect du statut
juridique du Sahara occidental et l’arrêt de l’exploitation illégale par
le Maroc des ressources naturelles sahraouies». Annonçant que Ross
«arrivera le 14 février (hier : ndlr)» dans les camps de Réfugiés
sahraouis.
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