Par Solidmar, 18/2/2015
Dans les
secteurs du tourisme et de l’industrie du cinéma autrefois prospère à
Ouarzazate, la crise a augmenté le taux de pauvreté, surtout parmi les femmes
qui gagnent en moyenne moins de 20€ par semaine.
Les rapaces du microcrédit sont arrivés dans les
coins les plus reculés de la région, les douars, les montagnes,
les vallées pour faire briller le mirage du microcrédit.
Pour assurer la survie de leur famille, beaucoup de femmes se sont laissées tenter et ont contracté des contrats. Si au moment de la signature, le taux indiqué est de 2% avec les échéances, ils grimpent allègrement jusqu’à atteindre entre 45 à 300% ! «Ils nous disaient qu’ils allaient prendre un petit bénéfice, mais que le plus grand bénéfice serait pour nous, promesse trompeuse de fonctionner sur un modèle économique autonome ».
Pour assurer la survie de leur famille, beaucoup de femmes se sont laissées tenter et ont contracté des contrats. Si au moment de la signature, le taux indiqué est de 2% avec les échéances, ils grimpent allègrement jusqu’à atteindre entre 45 à 300% ! «Ils nous disaient qu’ils allaient prendre un petit bénéfice, mais que le plus grand bénéfice serait pour nous, promesse trompeuse de fonctionner sur un modèle économique autonome ».
Souvent
analphabètes, les femmes ne peuvent lire les clauses des prêts d’autant plus
qu’on les presse d’aller les légaliser très rapidement devant les
autorités locales, sans pouvoir auparavant demander une aide pour comprendre ces
contrats qui vont les spolier. Pour faire face aux échéances, nombre d’entre
elles ont dû contracter de nouveaux micro-crédits pour rembourser les précédents
et sont ainsi entrées dans la sphère infernale du surendettement. Des personnes
« cravatées », bien habillées, volontairement intimidantes ont exercé sur elles
des pressions odieuses : « Si tu ne rembourses pas, tu vas te
retrouver en prison ».
La
lutte des victimes des organismes de microcrédit à Ouarzazate
Début
2011, 4500 personnes, dont une majorité de femmes se sont organisées dans
l’Association de Protection Populaire pour le Développement Social qui
mène un combat courageux contre cette arnaque. Leurs actions démontrent que ce
système, loin d’être un instrument de lutte contre la pauvreté, enfonce
davantage les familles, les femmes en particulier, dans une spirale de
problèmes, tant financiers que matériels et familiaux.
Quatre organismes de microcrédit avaient porté plainte contre les
deux coordinateurs Amina Mourad et Benasser Ismaïni pour « escroquerie,
diffamation et menaces ». Après un enchainement de procès fabriqués, reports,
plaintes retirées, appel, etc. le procureur général a requis une peine maximum
de 5 ans de prison ferme pour Amina et Benasser.
«
Pourquoi le Ministère public accepte-t-il d’instruire un procès contre nous, sur
la base de menaces que nous aurions proférées, alors qu’il ignore et méprise nos
plaintes, pourtant étayées de nombreux documents irréfutables, prouvant de
manière incontestable l’existence d’escroqueries contre de nombreuses victimes
? Ce procès arbitraire, abusif et injuste démontre bien que le pouvoir de
l’argent domine l’État marocain» se demandent Amina et Benasser...
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