L’AMDH condamne l’intrusion dans son local central et la considère comme une violation flagrante des Libertés Publiques et une dangereuse agression à l’encontre des défenseurs des Droits Humains.
COMMUNIQUE.
Dans une escalade dangereuse, suite à la campagne menée par l’État,
depuis le 15 juillet 2014, contre les associations de droits humains, et
à leur tête l’ASSOCIATION MAROCAINE DES DROITS HUMAINS ( AMDH), les
autorités de RABAT ont envahi le siège central de l’AMDH, dimanche soir,
avec plus de 40 personnes en civil munis d’instruments en fer pour
défoncer les serrures, après que 4 d’entres elles aient terrassé la
camarade RABEA BOUZIDI ( membre de l’administration centrale et membre
de la commission administrative) , arraché ,par force, les clés du local
et de son logement, et l’aient agressée par des coups , des insultes et
des paroles de bas niveau ; suite à quoi Mme BOUZIDI a été transportée
à un hôpital dans un état alarmant
Deux journalistes français qui se
trouvaient dans les locaux et qui projetaient de filmer une interview
ont été arrêtés et leur matériel confisqué sous prétexte qu’il contenait
des enregistrements faits en d’autres lieux.
A signaler que le local de l’AMDH a été encerclé depuis la matinée,
quand les 2 journalistes y ont accédé, par des responsables et
auxiliaires des autorités ce qui a provoqué un climat d’anarchie devant
l’immeuble du siège alors que les habitants aspiraient à se reposer
après une semaine de travail ; pis encore, un auxiliaire des autorités
n’a pas hésité à frapper aux portes des habitants pour les inciter
contre l’AMDH.
Bien que les deux journalistes, en présence du président de l’AMDH,
aient précisé qu’ils ne procéderaient à aucun tournage sans
autorisation, les autorités ont procédé à leur arrestation de
l’intérieur du siège de l’AMDH , et non dans les autres endroits où ils
étaient épiés et suivis.
Une fois de plus, nous enregistrons que les autorités, par de telles
pratiques, font fi de la loi et refusent de s’y conformer : en effet,
elles ont refusé de présenter, de manière formelle, toute décision leur
permettant de fouiller le local ou de procéder à des confiscations ;
elles ont plutôt choisi de recourir à la force illégale pour envahir
délibérément le local, dans une scène hollywoodienne, et d’alarmer les
habitants avoisinants.
Tout en dénonçant cette grave agression à l’encontre d’une
responsable de l’association et du local central, nous soulignons qu’il
s’agit d’un nouvel épisode de la série d’agressions à l’encontre du
travail des défenseurs des droits humains ; nous soulignons, que les
autorités qui ont mobilisé des dizaines de voiture de police et des
forces d’intervention rapide ainsi que d’autres forces sécuritaires ont
planifié leur intervention suite aux menaces écrites envoyées le 11
février par le WALI de la région de RABAT/SALE/ZEMMOUR/ZAERS et le
gouverneur de RABAT suite à la conférence de presse organisée par
l’association « FREEDOM NOW » dans le local de l’AMDH. Cette escalade
confirme l’absence de volonté politique de l’État de mettre fin aux
pratiques médiévales comme elle confirme le retour à des comportements
d’un passé de violations de droits que l’on croyait révolu.
L’association salue la large solidarité exprimée par les
représentants/tes des associations et instances des droits humains, des
organisations démocratiques et de militants/tes qui ont contacté les
responsables de l’AMDH ou qui sont venus au siège central.
L’association souligne que toutes les pratiques autoritaires ne la
freineront pas dans sa noble mission de défense des droits des citoyens
et citoyennes et de promotion de la culture des droits humains dans son
universalité et sa globalité.
Le BUREAU CENTRAL, RABAT LE 15/2/2015
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Le Monde : « Le président de l’AMDH, Ahmed El-Haij, a expliqué à l’AFP que des membres des services de sécurité s’étaient déjà présentés dans la matinée. Mais ceux-ci « n’ayant produit aucune pièce d’identité, ni mandat d’arrêt », les responsables associatifs avaient refusé de leur remettre les deux journalistes.
Ce n’est pas la première fois qu’un tel scénario se produit au Maroc. Le 23 janvier, une équipe de la chaîne arabophone de France 24, pourtant habituée à travailler dans le pays, avait elle aussi été empêchée de tourner une émission – ce jour-là consacrée à « l’humour comme moyen d’expression » après les attentats contre Charlie Hebdo –, au motif qu’elle ne possédait pas l’autorisation officielle. Selon Paul Moreira, le directeur de l’agence »
L’Obs : « Paris ne compte pas
protester auprès des autorités marocaines, a fait savoir à Premières
Lignes le porte-parole du quai d’Orsay, Romain Nadal :
Les choses sont en train d ‘être rétablies sur le plan politique [entre la France et le Maroc]. La coopération policière et judiciaire vient de reprendre. Nous sommes donc tournés vers l’avenir », a dit le diplomate. »
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