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vendredi 18 avril 2014

Sahara occidental : Human Rights Watch appelle au contrôle des droits de l’Homme














Sahara occidental : Human Rights Watch appelle au contrôle des droits de l’Homme






Human Rights Watch a sommé lundi les Nations Unies de revoir le statut accordé à sa mission au Sahara occidental, quelques jours avant le vote annuel du renouvellement du mandat de la Minurso.

Une nouvelle voix s’élève contre la politique menée par le Maroc dans le territoire disputé du Sahara occidental. L’organisation Human Rights Watch (HRW) a sommé lundi le Conseil de Sécurité d’intégrer un mécanisme de surveillance du respect des droits de l’Homme à la mission des Nations Unies au Sahara occidental (Minurso). Le HRW accuse le Maroc de supprimer la dissidence dans ce territoire qu’il contrôle à hauteur de 80%.

Une déclaration qui intervient une semaine avant le vote annuel devant renouveler le mandat de la Minurso, et qui semble farouchement opposée au Maroc. « Le Maroc a annoncé une série d’initiatives pour les droits de l’Homme depuis 2011 qui, bien que ce soit positif, n’a encore rien changé pour la situation dans le Sahara occidental », déplorait ainsi lundi HRW, selon l’AFP. « Cette situation est caractérisée par la répression entreprise par le Maroc envers tous les Sahraouis qui expriment leur opposition à l’administration marocaine et qui demandent l’autodétermination pour le territoire ».

Mohammed VI rappelle à l’ordre Ban Ki-moon

L’organisation a par ailleurs déclaré avoir effectué son propre suivi sur la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental. Un suivi au cours duquel elle aurait notamment effectué des visites récentes dans deux des principales villes du territoire et dans les camps gérés par le Polisario, et duquel il ressort la confirmation de « la nécessité d’une surveillance continue , indépendante et impartiale, tel que préconisée par le chef de l’ONU » .
Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, avait en effet appelé samedi à « soutenir le contrôle des droits de l’Homme indépendants et impartiaux » dans cette région disputée. Réagissant à cette déclaration, le Roi Mohammed VI avait mis en garde le Secrétaire général des Nations Unies contre d’éventuelles « approches partiales » ou « options périlleuses » dans le traitement du dossier.

La particularité de la Minurso

Mais pour HRW il ne fait aucun doute qu’une surveillance impartiale aiderait à dénouer le problème. « Avec une surveillance impartiale des Nations Unies, il serait plus difficile pour les parties de fausser allégations de violations des droits de l’Homme pour promouvoir leurs programmes politiques. Elle dissuade les abus et favorise la responsabilisation. Tous essentiels à la promotion de la stabilité et des règlements politiques », a ainsi déclaré l’ONGI.
Contrairement aux forces de maintien de la paix des Nations Unies déployées dans d’autres régions, la Minurso, censée surveiller le cessez-le feu entre le Maroc et le Front Polisario, n’est pas chargée de faire de rapport sur les droits de l’Homme. Une particularité qui avait déjà fait l’objet d’une remise en question l’année dernière, Washington demandant alors d’agrandir le mandat de la force de maintien de la paix. Une demande inattendue et fortement contestée par le Maroc qui contrôle la majeure partie du territoire. Allié inconditionnel des Etats-Unis en Afrique du Nord, le Maroc a finalement obtenu l’abandon de la proposition.
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Human Rights Watch emboîte le pas à Amnesty International

 

Elle exige l’introduction de la surveillance des droits de l’homme dans la Minurso

 Par : Merzak Tigrine, 16/4/2014


Après Amnesty International, c’est au tour de l’autre ONG de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch, de mettre la pression sur le Conseil de sécurité des Nations unies, en l’exhortant à introduire le mécanisme  de surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental.

En prévision de la réunion du Conseil de sécurité, qui se tiendra à la fin avril pour se prononcer sur un projet de résolution sur le dossier du Sahara occidental, l’organisation internationale des droits de l’homme Human Rights Watch s’est félicitée, lundi, des suggestions faites par le dernier rapport du Secrétaire général de l'ONU sur le conflit du Sahara occidental.
Dans ce cadre, HRW a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à introduire le mécanisme de surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental au sein de la Minurso.
L’ONG a adressé une lettre aux 15 pays membres de l’organe exécutif de l’ONU dans laquelle elle leur rappelle que la Minurso est la seule mission de maintien de la paix de l'ONU qui “ne comporte pas le mandat de surveiller et de faire des rapports sur la situation des droits de l'homme” du peuple sahraoui. Saluant l'appel lancé par Ban Ki-moon, dans son rapport sur la situation au Sahara occidental adressé au Conseil de sécurité, dans lequel il préconise la nécessité d'une “surveillance durable, indépendante et impartiale des droits de l'homme” du peuple sahraoui, HRW souligne que les mécanismes ponctuels de surveillance des droits de l'homme existant actuellement “ne sont pas suffisants” pour répondre totalement aux critères d'une “surveillance durable, indépendante et impartiale” de ces droits tels que préconisés par le chef de l'ONU.
Poursuivant dans le même ordre d’idées, elle a affirmé que ces critères “ne seraient mieux satisfaits que par l'élargissement du mandat de la mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) pour y inclure la surveillance des droits de l'homme sur les violations commises”. Human Rights Watch indique dans sa lettre que les initiatives des droits de l'homme annoncées depuis 2011 par le Maroc “n'ont pas encore changé la situation des droits de l'homme au Sahara occidental”. Il est souligné que la situation se caractérise toujours par “la ferme répression”  perpétrée par le Maroc contre tous les Sahraouis qui “revendiquent le droit à l'autodétermination”. HRW met l’accent sur le fait que les autorités marocaines “continuent d'empêcher les Sahraouis d'organiser des manifestations publiques, d'entraver l’accréditation des associations sahraouies pour la défense des droits de l'homme et de refuser de prendre en charge les plaintes crédibles de violence policière contre les Sahraouis, et continuent de poursuivre et d'emprisonner les militants sahraouis suite à des procès inéquitables dans lesquels aucune investigation n'est menée sur les actes de tortures” contre les Sahraouis. HRW ajoute qu’elle constate une discrimination dans le traitement de la question des droits de l'homme du peuple sahraoui dans le cadre de l'ONU.
L’ONG rappelle qu'au cours de ces dernières années, les missions de surveillance des droits de l'homme et d’élaboration des rapports inhérents “sont devenues une partie intégrante des opérations de maintien de la paix des Nations unies dans le monde”. HRW cite, pour les cas les plus récents, la République démocratique du Congo, la Côte d'Ivoire, le Mali, le Liberia, l'Afghanistan et le Soudan du Sud.
Pour Human Rights Watch il est clair qu’“avec une surveillance impartiale des Nations unies, il est non seulement plus difficile aux parties en conflit de déformer les faits sur les violations des droits de l'homme, mais cela dissuade aussi les abus et favorise la responsabilisation, ce qui est essentiel à la promotion de la stabilité et des règlements politiques”.
Nous exhortons le Conseil de sécurité à mettre fin à cette situation anormale dans laquelle la Minurso est la seule mission de maintien de la paix qui demeure dépourvue d'un mandat de surveillance et d’élaboration de rapports sur les violations des droits de l'homme”, souligne Human Rights Watch, dans son rapport, qui est accompagné par un second document dans lequel elle a décrit au Conseil de sécurité les violations continues des droits de l'homme des Sahraouis par le Maroc.
M T




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