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jeudi 17 avril 2014

Nouvelles révélations dans l'affaire Zakaria Moumni . Le Makhzen au pied du mur

 N.B, h24info.ma 9/4/2014
Le torchon brûle entre Mohand Laenser et Zakaria Moumni
Le torchon brûle entre Mohand Laenser et Zakaria Moumni © Photomontage H24info


L'ex ministre de l'Intérieur Mohand Laenser reconnait avoir eu des contacts avec l'ancien champion qui affirme avoir été torturé. Pour la partie marocaine, Zakaria Moumni fait du chantage.
L'histoire de Zakaria Moumni avec les autorités marocaines n'en finit pas. La lettre ouverte que l'ancien champion a envoyé à Mohammed VI, et dans laquelle il affirme avoir été "torturé" dans le centre de la DGST à Temara, a fait sortir de son silence l'ancien ministre de l'Intérieur, et l'actuel ministre de l'Urbanisme,  Mohand Laenser.


Mohand Laenser révèle à Akhbar Al Yaoum qu'il a bien eu des contacts avec Zakaria Moumni. Le ministre explique qu'il lui a téléphoné "deux ou trois fois, après qu'il a interpellé à plusieurs reprises l'Etat marocain, pour savoir ce qu'il demandait. " Mais il poursuit sur un autre ton "Par contre, ses affirmations sur la compassion du roi pour son sort et la protection dont bénéficient ceux qui l'auraient torturé sont de la pure fiction".

Selon Laenser, Moumni a décliné l'offre qui lui a été faite pour travailler au ministère de la Jeunesse et des Sports et a fait une demande d'aide financière, après la dégradation de sa situation suite à son arrestation. Le ministre a demandé ensuite au boxeur d'envoyer sa demande par lettre. "Le ministère a reçu une lettre qui demandait une somme conséquente de 6 milliards de centimes, signé par Zakaria Moumni et son épouse française" a ajouté le ministre au quotidien.

Un club sportif à Paris
La réponse de Zakaria Moumni ne s'est pas faite attendre. Dans une déclaration au site Goud, Moumni affirme qu'il a reçu plus une vingtaine d'appels de la part du ministre, et qu'il garde toujours les enregistrements. Il affirme que depuis leur premier contact en mars 2012, Laenser lui aurait expliqué, lors de plusieurs conversations,  que "le roi sait qu'il est victime d'injustice et qu'il a confié le dossier à son ministre".
Le boxeur nie également avoir demandé la somme d'argent mentionnée par le ministre. Il déclare précisément: "Financièrement, je n'ai jamais manqué de rien".
Réponse du berger à la bergère, cette fois par l'entremise d'un des avocats du Maroc -qui a porté plainte contre l'ancien champion à Paris. S'exprimant en off, l'avocat a remis des documents à Goud qui "prouvent tout le contraire", selon le site arabophone. Il s'agit d'une lettre envoyée le 23 avril 2012 et dans laquelle Zakaria Moumni demande une aide financière de 4,9 millions d'euros afin de construire un club sportif à Paris.

Aux origines de l'affaire
L'affaire de Zakaria Moumni  remonte au 27 septembre 2010. Le sportif, alors âgé de 31 ans, est arrêté à son arrivée au Maroc pour escroquerie. Il accuse les autorités de l'avoir battu et torturé dans "'un centre de détention secret". Zakaria Moumni affirme avoir signé sous la torture les aveux selon lesquels il aurait soutiré à deux Marocains 1.200 euros, contre la promesse de leur trouver du travail en Europe. Il a finalement été gracié en février 2012.
Pour le boxeur, ce sont ses demandes insistantes pour bénéficier d'un poste de conseiller sportif au sein du ministère de la Jeunesse et des Sports qui lui auraient valu ces tracasseries. En 1999, le jeune Zakaria Moumni, alors âgé de 19 ans, avait arraché le titre de champion du monde de Light contact. Or, selon un dahir royal, les sportifs qui ont obtenu un titre mondial ont droit à un poste au ministère.
Zakaria Moumni fait partie des personnes qui ont porté plainte en France contre le patron du contre-espionnage marocain (DGST). Le Maroc a contre-attaqué, mandatant des avocats pour porter plainte à Paris pour "diffamation".

Mise à jour:
Zakaria Moumni a réagi aux déclarations de Mohand Laenser. Il explique, dans un communiqué publié par ses avocats, que "la seule lettre (qu'il a) envoyé à M. Laenser  c'est la lettre à la demande de M. Laenser, dans laquelle Zakaria Moumni a cité le nom de ses tortionnaires car M. Laenser lui a dit de ne pas les citer par téléphone". Concernant la somme d'argent évoquée par le ministre, Zakaria Moumni parle d'une "somme proposée (par les autorités) pour réparer les tortures subies et son emprisonnement arbitraire de dix-huit mois". " Zakaria Moumni a refusé toute forme de réparation car la réparation sans la justice ne signifie rien", poursuit le communiqué.
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Droits de l'homme au Maroc : Le Makhzen au pied du mur


Le champion du monde marocain de kick boxing Zakaria Moumni a dénoncé depuis Paris où il s'est exilé avec son épouse une "campagne de diffamation" dont il ferait l'objet dans son pays, le présentant comme un "escroc".

"Un ex-ministre de l'intérieur marocain (Mohand Laenser, Ndlr) prétend que (j'ai) demandé que l'Etat m'achète une école à six millions d'euros. Cette somme m'a été proposée comme réparation des tortures que j'ai subies et de l'emprisonnement arbitraire de dix-huit mois dont j'ai été victime", a-t-il réagi dans un communiqué rendu public et dont l'APS a reçu lundi une copie. 

L'athlète marocain précise que c'est lorsque l'ex responsable marocain lui a déclaré que les coupables désignés par lui étaient "intouchables" et "qu'ils ne seraient jamais traduits en justice", qu'il a interrompu les échanges. "Une fois que j'ai pris conscience que le Maroc ne (me) rendrait pas justice, je me suis donc tourné vers la justice française et internationale", a-t-il ajouté. 
Le 21 février dernier, ses avocats, Me Patrick Baudouin, Président d'honneur de la FIDH et Me Clémence Bectarte, avaient déposé une plainte en son nom auprès du Procureur du Pôle spécialisé Crimes contre l'Humanité/Crimes de Guerre du Tribunal de Grande Instance de Paris visant le patron du contre-espionnage au Maroc, Abdellatif Hammouchi, pour torture.
 
L'athlète dit condamner une "contre-offensive scandaleuse du pouvoir marocain" qui, selon lui, mène une "campagne de diffamation" à son encontre depuis le dépôt de cette plainte. Pour lui, l'Etat marocain, par presse interposée, a fabriqué un "scénario" pour le faire passer pour un "escroc". "Aujourd'hui, il est aisé de constater que les vrais escrocs sont les autorités marocaines. Le roi du Maroc, en qualité de chef de l'Etat, ne peut rester silencieux sur cette affaire", a-t-il affirmé. 

Zakaria Moumni qui vit avec son épouse Taline en France, a, dès le premier jour de son arrestation au Maroc en 2010, dénoncé les tortures qu'il a subies, clamant devant les juges qu'il a été enlevé le 27 septembre 2010 à l'aéroport de Rabat, séquestré et torturé au centre de Temara durant quatre jours. Les associations de Défense des Droits de l'Homme internationales, dans les rapports publiés sur son affaire, avaient décrit qu'il avait été électrocuté, suspendu, tabassé avec des barres en fer sur les tibias et sur les pieds. 

Lors de manifestations publiques à Paris, l'athlète, qui avait initialement demandé l'application d'un Dahir (Décret) lui ouvrant le droit à un poste de responsabilité après une performance mondiale, soutient qu'il a été privé de nourriture, d'eau et de sommeil durant ces terribles quatre jours. A un moment de torture et avec la rage, Zakaria Moumni raconte qu'il a réussi à enlever le bandeau sur ses yeux et a pu reconnaître le directeur de la DGST marocaine, Abdellatif Hammouchi, ajoutant qu'au terme de ces quatre jours, il a été obligé de signer des aveux les yeux bandés sous la torture. Il a toujours clamé devant le Procureur, puis le Juge, et par la suite devant le Juge en appel qu'il a subi des tortures, mais aucune enquête n'a été ordonnée par les juges, alors même que l'arrêt en appel du 13 janvier 2011 mentionne qu'il dit avoir été torturé. De nombreuses associations de Défense des droits de l'homme internationales ont condamné les pratiques de tortures qu'il a subies, le procès "inéquitable" et "l'emprisonnement arbitraire" dont il a été victime, à l'instar de la FIDH (Fédération internationale des Ligues des Droits de l'Homme), Human Rights Watch, Amnesty International, l'AMDH et l'ASDHOM.


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