Chers amis lecteurs de solidmar,

Solidmar est fatigué ! Trop nourri ! En 8 ans d’existence il s’est goinfré de près de 14 000 articles et n’arrive plus à publier correctement les actualités. RDV sur son jumeau solidmar !

Pages

vendredi 18 avril 2014

Sahara occidental : l’heure de vérité

Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte
Par Mohammed Larbi, El Watan, 12/4/14
 
Pour les Marocains, c’est véritablement l’heure de vérité, avec un rapport annuel du secrétaire général de l’ONU sur le Sahara occidental qui s’écarte fondamentalement de ce que d’aucuns auraient tendance à considérer comme une simple routine. Même heure de vérité pour les membres du Conseil de sécurité, appelés en quelque sorte à se déterminer par rapport à un plan de paix qu’ils avaient eux-mêmes adopté en 1990.
Dans le premier cas, deux axes majeurs en constituent la ligne directrice : les droits de l’homme dans ce territoire considéré comme non autonome par l’ONU depuis 1960 et la question du pillage de ses ressources, le Maroc n’ayant jamais été considéré comme une puissance mandataire comme il pouvait s’en prévaloir.
En ce qui concerne cette fois la philosophie du rapport, c’est d’abord la constance dans la position des Nations unies, pour avoir traité cette question sous l’angle de la décolonisation, et de la pertinence, puisque le premier droit de l’homme c’est celui de l’existence que le Maroc tente de nier.

A vrai dire, le secrétaire général des Nations unies a tout dit sur les droits, leur surveillance et la condamnation de leur violation. Les Marocains savent qu’il n’y a plus aucune limite du moment qu’il y a occupation et donc négation de ces mêmes droits. 
Ban Ki-moon a en effet réaffirmé jeudi la nécessité de surveiller de manière «durable, indépendante et impartiale» le respect des droits de l’homme au Sahara occidental, tout en saluant les gestes de Rabat dans ce domaine. Une simple politesse faite au royaume, car à quoi bon une instance si réellement, il n’y avait pas un problème de respect des droits de l’homme ? Il y en a donc un comme cela a été relevé dès l’invasion de ce territoire, la tentative d’étouffement du sentiment nationaliste, et la revendication d’indépendance.
De nombreuses organisations internationales s’en sont saisies, et sensibilisé en ce sens leurs gouvernements respectifs. Les Américains ont bien proposé un projet de résolution prévoyant l’élargissement du mandat de  la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) aux droits de l’homme.

Le projet a été rejeté, mais le message est quant à lui bien passé. Et si M. Ban revient avec insistance sur cette question, c’est que manifestement, il y a problème, et celui-ci persistera aussi longtemps que les Sahraouis s’opposeront à l’occupation marocaine. Le Maroc le sait, ses soutiens également. Malgré les précautions de style, le rapport en question ne manque pas de pertinence, et à l’heure du vote à la fin de ce mois, il est difficile d’entrevoir une quelconque opposition. Le rapport traite aussi du pillage des ressources du territoire sahraoui, le dernier acte connu en étant l’accord de pêche liant le Maroc et l’Union européenne que l’on dit volontairement imprécis sans que cela trompe qui que ce soit puisqu’il n’y aurait pas le moindre intérêt si les eaux territoriales sahraouies, riches en ressources halieutiques ,en étaient exclues.
L’autre volet porte sur l’avenir du plan de paix, et il fallait en arriver là pour mettre fin au blocage et autres tergiversations. Aussi, vient de décider Ban Ki-moon, des  discussions auront lieu avec le Conseil de sécurité en octobre 2014, permettant de procéder à une première évaluation afin de savoir si cette nouvelle approche  aura été «fructueuse» ou pas. Ou encore a-t-il fait savoir, et dans le cas où, en dépit de toutes ces démarches, aucun progrès n’aura été réalisé  avant avril 2015, «le temps sera alors venu pour engager les membres du Conseil de sécurité à procéder à une révision totale du cadre du processus des négociations  qu’il avait fourni en avril 2007» au Front Polisario et au Maroc. Il n’est donc plus question de d’accepter le statu quo, sans toutefois perdre de vue la constance de l’ONU qui a toujours traité cette question sous l’angle de la décolonisation. Comme en témoignent tous les référents qui structurent les résolutions du Conseil de sécurité.
Mohammed Larbi

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire