Rapport alternatif sur l’application au Maroc de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille
par
Ce rapport été élaboré sous la coordination du
GADEM par un collectif d’organisations actives dans le domaine des
migrations et dans la défense des droits humains : l’Association lumière
sur l’émigration clandestine au Maghreb (ALECMA), l’Association des
ressortissants sénégalais au Maroc – 28 ( ARESMA-28), Caminando
Fronteras, Chabaka - Le réseau des associations du nord du Maroc pour le
développement et la solidarité, le Collectif des communautés
subsahariennes au Maroc (CCSM), le Conseil des migrants subsahariens au
Maroc (CMSM), le Groupe antiraciste d’accompagnement et de défense des
étrangers et migrants (GADEM), l’Organisation démocratique du travail –
Travailleurs immigrés (ODT-IT) et Pateras de la vida.
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Un reportage de la BBC sur la situation des migrants au Maroc fait réagir le ministre Youssef Amrani
Le ministre délégué aux Affaires étrangères et à
la coopération, Youssef Amrani, a laissé entendre sur la BBC que le
Maroc est « victime » de la pression migratoire subsaharienne. Une
déclaration qui sonne comme une réponse directe au reportage de la
chaîne britannique sur les migrants au Maroc. Le ministre délégué juge
de nombreuses allégations « infondées » et martèle que le Royaume porte
seul « le fardeau de la gestion de la question migratoire ». Détails.
Mercredi dernier, la BBC diffusait un
reportage de Paul Mason, rédacteur de la rubrique économique de BBC
Newsnight, sur la gestion de la question migratoire par le Maroc. Le
mini documentaire contient une pile de témoignages de migrants clandestins subsahariens
se disant victimes de mauvais traitements de la police et incriminant,
ainsi, les autorités marocaines de violations des droits de l’homme.
Ces accusations allaient inévitablement faire réagir le ministre
délégué aux Affaires étrangères qui considère de nombreuses allégations
dans ce reportage « infondées ». Selon Youssef Amrani, le Maroc, est une
« victime » de la pression migratoire subsaharienne. Et le pays « gère
de manière transparente » cette question, « conformément aux principes
de l’Etat de droit et dans le strict respect de sa législation nationale
», comme il l’a expliqué.
Pour Youssef Amrani, le Maroc est devenu « un pays de destination par
défaut » des migrants, en raison des mesures strictes prises dans le
domaine du contrôle des frontières européennes. Le Royaume est
« résolument engagé à gérer ses frontières et ses procédures de
réadmission, dans le plein respect des multiples dimensions de la
migration à savoir le développement et le respect des droits humains »,
a-t-il précisé.
Pas de tabou sur les droits de l’homme ?
D’ailleurs sur l’épineuse question des droits de l’homme, Youssef
Amrani n’a pas été avare en paroles. Selon lui, le Maroc qui a ratifié
les instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme, s’est
doté d’une « feuille de route » couvrant entre autres tous les aspects
de la question, notamment la migration légale et la lutte contre
l'immigration clandestine. Youssef Amrani a souligné que « le Maroc ne
souffre d’aucun tabou sur la question des droits de l'homme et répond à
toutes les exigences internationales en la matière », tandis que les
témoignages maintiennent bel et bien l’existence de violations.
Sans pour autant nier entièrement ces abus sur les migrants,
Amrani a rappelé que le Royaume dispose d’une approche démocratique,
ouverte, participative et transparente en matière de gestion migratoire,
soulignant l’apport de la société civile sur cette question. Sur les
forces de sécurité qui sont pointées du doigt par les migrants pour
« leurs agissements violents », il a affirmé que leur action est
strictement encadrée par la loi et les textes réglementaires.
891 statuts de réfugiés déposés au Maroc
A en croire Amrani, la question migratoire est un fardeau que le
Maroc porte à lui seul. Le Royaume déploie d’importants efforts dans la
gestion de la « sensible et complexe » question migratoire pour la
relation entre l’Europe et l’Afrique. D’ailleurs, il a participé au
financement du retour de 14 000 migrants irréguliers, en collaboration
avec l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), comme le
souligne le ministre délégué.
Mieux, Youssef Amrani a rappelé que le Haut-commissariat aux réfugiés
(HCR) a délivré 891 statuts de réfugiés au Maroc qui sont strictement
protégés sur la base de la loi marocaine. Au regard de ces statistiques,
toujours selon le ministre délégué, il est important de savoir
« pourquoi ces demandes d'asile sont déposées au Maroc alors que le pays
ne partage aucune frontière avec un pays en conflit ? ».
Selon les estimations des ONG locales, près
de 20 000 clandestins sont sur le sol marocain. Le Maroc est de plus en
plus considéré comme un pays d'accueil, et non uniquement de transit.
L’Union Européenne qui lutte contre l’immigration clandestine protège
ses frontières en déployant beaucoup d’efforts notamment pour les pays avec qui elle collabore. Sauf que la question du respect des droits de l’homme est souvent remise sur la table car fortement liée à l’immigration.
Reportage de la BBC sur les migrants subsahariens au Maroc.
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