Communiqué de presse de M. Pierre BERNARD-REYMOND, Sénateur des Hautes-Alpes, au sujet de sa position sur une intervention en Syrie.
Objet :
Non à une intervention armée en Syrie
Le
02/09/2013
Madame,
Monsieur,
Une session extraordinaire du
Parlement est convoquée ce mercredi 4
septembre, au sujet d'une intervention
armée de la France en Syrie.
Je tiens à vous faire connaître mon
désaccord total avec une intervention
militaire de la France annoncée par le
Président de la République. Je
considère que cette intervention n'est
aucunement du ressort de notre pays,
seul Etat Européen à vouloir s'y engager
et nullement mandaté pour cela par
la communauté internationale. Cette
perspective est aujourd'hui refusée par
une grande majorité de nos
concitoyens.
Une action armée est totalement inapte à résoudre le conflit
en cours, ne
pouvant qu'apporter de la violence à la violence et faire subir
au peuple
syrien des horreurs supplémentaires. De plus, elle contient un
risque
conséquent d'embrasement de toute la région du Proche et
Moyen-Orient.
Sachez que je condamne fermement l'utilisation contre la
population syrienne
d'armes chimiques qui a ajouté des centaines de morts à
un bilan déjà
effroyable : plus de 100 000 morts, 4 millions de déplacés à
l'intérieur qui
ont tout perdu, 1 500 000 exilés et un pays dévasté.
Toutefois, il est
inconcevable et choquant qu'avant même les conclusions de
la mission des
inspecteurs de l'ONU, la France envisage une intervention
militaire en
dehors des Nations Unies.
Le soulèvement citoyen
pacifique de 2011 exigeait plus de démocratie et de
progrès social en Syrie.
Le régime de Bachar El Assad a répondu par une
répression féroce provoquant
l'escalade d'une guerre civile. Si tous les
moyens politiques avaient été mis
en œuvre (y compris avec la mise en place
de forces de paix), sous l'égide de
l'ONU, une résolution politique du
conflit était possible. Au lieu de cela,
les antagonismes ont été entretenus
et la militarisation soutenue, provoquant
les horreurs de la guerre civile
et l'exacerbation des clivages et des
extrémismes.
Je refuse catégoriquement le recours à la force. En Syrie
comme ailleurs,
c'est la mise en place de processus politiques de prévention
et de
résolution des crises qui est nécessaire, avec l'objectif de faire de
la
Paix le socle d'une société humaine se conformant aux engagements pris
dès
1995 par la communauté internationale avec la promotion d'une culture de
la
paix et de la non-violence.
Je demande au gouvernement français de
renoncer à l'emploi des forces
armées, de faire respecter le droit
international et de réactiver la mission
Kofi Annan dont les deux objectifs
étaient d'établir un cessez-le-feu en
Syrie et d'instaurer un dialogue entre
le gouvernement et l'opposition
syrienne.
D'autres voies sont
possibles. C'est pourquoi je demande à la France et à
l'ensemble de la
communauté internationale d'agir pour la reprise des
accords de Genève 2 avec
les moyens indispensables, un cessez-le-feu,
l'interdiction du commerce des
armes, l'aide aux victimes, l'organisation
des secours et le recours au
Tribunal pénal international pour crime contre
l'humanité pour les
utilisateurs d'armes chimiques, par ailleurs interdites.
C'est pourquoi,
je vous demande de réclamer un vote du Parlement et de
soutenir cette voie
diplomatique respectueuse du droit international, afin
que le gouvernement
français renonce à l'emploi des forces armées au risque
de nous entraîner
dans une aggravation du conflit, voire une extension
mondiale aux
conséquences dramatiques.
Respectueusement
Réponse à la lettre
initiée par le Mouvement de la Paix (cf www.mvtpaix.org)
Cyber-action
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