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mardi 26 février 2013

Perpétuité pour des opinions politiques, et que fait la France ?

Par APSO, 24/2/2013




Le ridicule « procès » des 24 sahraouis de Gdaym Izik s’est enfin tenu, puis enfin terminé le 17 février 2013 après 9 jours de mascarade.

Sans surprise, ces civils militants pour l’indépendance de leur pays le Sahara Occidental ont été condamnés par le tribunal militaire marocain - la puissance colonisatrice - à des peines allant de 20 ans de prison à la perpétuité.

25 condamnations pour 24 accusés et leurs 24 chefs d’accusation. Le 25ème condamné avait été arrêté, gardé 3 jours et relâché. Il est maintenant condamné à perpétuité, alors qu’il  n’a pas été accusé, et à fortiori ni entendu ni défendu. Il est probable qu’il reste en Espagne jusqu’à la fin de ce « malentendu ».



Pour être plus exact sur le verdict, deux inculpés ont été libérés, puisque les condamnations ont été de la période effectuée, et un condamné à 20 ans de prison avec sursis. En priant les ex-prisonniers d’excuser la formulation, les « petits poissons » et les « trop mal en point » - sont à l’origine de nouvelles façons marocaines de faire des verdicts. Peine de « ce qui a été fait » !



24 moins 3, il reste donc de ce groupe de Sahraouis prisonniers, 21 personnes qui payent en fait les frais de la tentative marocaine de décapitation de la résistance sahraouie. Parce qu’en définitive, qu’importe qu’ils aient pu faire - ou non - ce dont on les a accusé, la question n’est pas là.



Et à part ça ?

Le lendemain de ce verdict, suite à la visite au quai d’Orsay français du représentant spécial de l’ONU dont l’objectif est de trouver une solution avec les pays amis du Sahara Occidental, la France s’affirme comme le meilleur ennemi.

Dans le communiqué du quai d’Orsay, la France de François Hollande écrit noir sur blanc son soutien à la proposition du Maroc d’une autonomie du Sahara Occidental, considérant les sahraouis comme les Azawad au Mali.


On peut se demander qui est l’auteur de la question qui dénote d’une grande méconnaissance de la question sahraouie et de la zone, la réponse elle, est précise, c’est celle de la période Sarkozy.

Et c’est souffrir encore d’un mépris affligeant du droit international.



Parce que le droit international est clair sur la question du Sahara Occidental.

Sont incontestables : la qualification de territoire occupé, l’interdiction de vendre des armes au Maroc, le crime de guerre que constitue le déplacement des colons marocains au Sahara Occidental, la violation du droit international pour chaque recherche, chaque prélèvement d’une ressource naturelle du territoire, poisson, phosphate, sel , pétrole …

Le droit international est clair mais rien ni personne de contraint efficacement le Maroc à le respecter.



Alors ? Que reste t il ?

Finalement pour le Sahara Occidental, rien ne bouge, rien ne change au niveau international. Les petites avancées servent d’écran pour mieux reculer, pour amuser la galerie.

Il reste les millions de dollars ou d’euros que le Roi du Maroc tire des ressources naturelles du Sahara Occidental, il reste la violence arbitraire et la peur pour les sahraouis en territoires occupés, les maladies, la malnutrition pour les Sahraouis réfugiés, l’exil et l’errance… et de nouvelles tortures pour les 21 du groupe de Gdaym Izik.



Il ne reste qu’à être pessimiste.  L’humanité n’a pas atteint son âge de raison et reste enfermée dans une vision intéressée et à court terme.

L’inéluctable explosion du peuple marocain harassé par la dictature, lassé de la mort de ses jeunes, ceux qui veulent construire un autre avenir, entrainera un changement de la situation des Sahraouis.



L’intérêt de la France à rester au Sahel pour surveiller ses intérêts et poursuivre son pillage néocolonial ne pourra se faire sans la bienveillance de l’Algérie. Alors il faudra infléchir les discours sur le Sahara Occidental, il faudra au minimum adopter une réelle neutralité pour approcher le même respect du droit  international que les algériens sur la question sahraouie. Il faudra cesser de soutenir et couvrir les exactions marocaines, de collaborer à mainmise de toute l’économie du Maroc par son dirigeant.



Après tant de douleurs infligées à ce continent, on se serait bien pris à rêver d’un meilleur sort pour la dernière colonie d’Afrique… Mais peut-on encore espérer que, comme dans les beaux discours, les valeurs des droits de l’homme et du droit international dépassent un jour les intérêts économiques de nos élites ? Ces intérêts jamais avoués, qui s’éloignent toujours plus des préoccupations du peuple, qu’il soit français, sahraoui, algérien ou même marocain ?


APSO, 24 février 2013



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