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samedi 19 mars 2011

Amnesty International : Le Maroc ne doit pas réprimer les manifestations prévues ce week-end


Le vent de contestation antigouvernementale qui souffle sur le Maroc s'est levé le 20 février.

Par Amnesty International, 18/3/2011
Amnesty International demande aux autorités marocaines de permettre que les grandes manifestations pacifiques prévues dimanche 20 mars se déroulent sans violence, alors qu'elles ont réprimé des manifestations analogues qui ont eu lieu le 13 mars.
Dans tout le pays, des milliers de personnes sont attendues dans les rues dimanche 20 mars pour réclamer une réforme politique et le respect des droits humains, mais l'on craint que les autorités ne recourent à des méthodes brutales pour étouffer la contestation.
Le 13 mars, de nombreuses personnes ont été blessées et au moins 120 placées brièvement en détention, les forces de sécurité ayant usé d'une force injustifiée pour disperser une manifestation organisée dans le centre de Casablanca.
« Les actes de violence injustifiés qui se sont déroulés ce jour-là représentent une régression inquiétante et vident de tout sens la promesse faite par le roi du Maroc quelques jours auparavant d'entreprendre une réforme de fond et de respecter les droits humains, a indiqué Philip Luther, directeur adjoint du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d'Amnesty International.
« Les Marocains doivent être autorisés à manifester pacifiquement sans crainte, au lieu de devoir faire face aux attaques des forces de sécurité simplement parce qu'ils réclament la jouissance de leurs droits. »
Les membres des forces de l'ordre ont frappé des manifestants à coups de pied et de bâtons, alors qu'ils prenaient part à un sit-in pacifique rassemblant des centaines de personnes sur la place Mohamed V à Casablanca le 13 mars, et ont empêché d'autres personnes de s'y rendre.
Ces violences ont eu lieu quelques jours après que le roi Mohamed VI a annoncé dans un discours télévisé que les autorités étaient disposées à entreprendre des réformes et à protéger les libertés.
Un couple marié d'une cinquantaine d'années a raconté à Amnesty International que des policiers les avaient violemment empêchés de se rendre sur la place.
Selon leur témoignage, le mari a été jeté à terre, avant d'être roué de coups de pied et de bâtons par quatre policiers. Il a eu l'épaule gauche fracturée, tandis que sa femme a elle aussi été frappée lorsqu'elle a tenté de lui venir en aide.
« Nous voulions protester pacifiquement pour offrir un meilleur avenir à nos enfants et à tous les enfants du Maroc, pour réclamer des réformes sociales et économiques et la fin de la corruption. Nous ne comprenons pas du tout la réaction des autorités », a expliqué le mari.
Les manifestants étaient notamment des défenseurs des droits humains et des membres de divers groupes de toutes tendances politiques, dont le Mouvement du 20 février, créé le mois dernier pour promouvoir une réforme politique et des droits humains.
Parmi les personnes grièvement blessées figuraient Mohamed Sahiri, qui aurait été frappé à la tête et au dos, et Said Chami, qui souffre de fractures à la colonne vertébrale et à la jambe gauche.
En outre, Amnesty International a reçu des informations selon lesquelles certains manifestants soignés dans des hôpitaux publics n'ont pas pu obtenir une copie des rapports médicaux décrivant leurs blessures et leurs causes probables, ce qui risque de les empêcher d'obtenir justice et réparations.
Les forces de sécurité impliquées dans la violente dispersion de la manifestation appartiendraient à divers organes chargés du maintien de l'ordre public, dont les Forces Auxiliaires Marocaines (FAM) et le Corps mobile d'intervention (CMI). Les autorités marocaines ont déjà eu par le passé recours à ces unités pour disperser des rassemblements pacifiques.
 
« Les autorités marocaines doivent respecter le droit des manifestants à exprimer leurs opinions et revendications de manière pacifique et enjoindre aux forces de l'ordre de ne pas recourir à une force injustifiée lorsque cela n'est pas nécessaire pour disperser les rassemblements, dans le droit fil des promesses faites par le roi et des obligations internationales relatives aux droits humains qui incombent au Maroc », a conclu Philip Luther.

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