S. H, Liberté Alger, 1/11/2015
Le Le roi du Maroc s’est présenté au sommet Inde-Afrique avec une délégation de quelque 400 personnes. ©AFP
Le clash tant redouté entre le Maroc et
les pays africains a failli avoir lieu deux jours avant le sommet, à
l’occasion de la préparation du projet de la Déclaration de Delhi par
les ministres des Affaires étrangères.
Le roi du Maroc, Mohammed VI, n’oubliera pas de sitôt sa mésaventure à
New Delhi, la capitale de l’Inde, où il s’est rendu avec armes et
bagages pour participer au Sommet Inde-Afrique. Alors que les autres
délégations africaines, y compris celles qui étaient représentées par
les chefs d’État, ne comprenaient tout au plus qu’une dizaine de membres, le royaume a, lui, mobilisé quelque 400 personnes
entre ministres, responsables, hommes d’affaires et journalistes pour
cet événement où il pensait être reçu comme une guest-star. Ce fut
finalement chou blanc pour lui, ce qui l’a contraint à bouder le dîner
et le déjeuner officiels offerts par le Premier ministre indien,
Narendra Modi, à ses hôtes, respectivement, la veille et le jour du
sommet. Le Maroc, n’étant plus membre de l’Union africaine, qui, à
l’occasion copréside le Sommet Inde-Afrique, se retrouve d’emblée dans
une posture plutôt embarrassante pour un chef d’État.
Pourtant, dans les quelques jours qui ont précédé le sommet, le Maroc avait réussi à dissuader les autorités indiennes d’inviter la République sahraouie à la rencontre. Ce qui fut fait. Le royaume pensait ainsi avoir fait l’essentiel. C’est sans aucun doute la raison qui a poussé Mohammed VI à débarquer dans la capitale indienne à la tête d’une forte délégation, croyant, peut-être, avoir gagné la bataille contre le reste des pays africains. Mais le clash tant redouté entre le Maroc et les pays africains a failli avoir lieu deux jours avant le sommet, à l’occasion de la préparation du projet de la Déclaration de Delhi par les ministres des Affaires étrangères. En effet, selon des indiscrétions, le représentant marocain s’est tout simplement opposé, lors des discussions, à toute évocation du principe de décolonisation dans le texte en question. Un principe pourtant tout le temps martelé par les Nations unies et l’Union africaine et sur lequel la communauté internationale est unanime. Le comportement du représentant marocain a, visiblement, choqué tous les autres ministres qui n’ont pas hésité à rejeter unanimement la proposition marocaine. Le ministre marocain des AE, Salaheddine Mezouar, se serait pris une volée de bois vert de la part de l’assistance qui ne comprenait pas qu’un pays, comme le Maroc, qui, lui aussi, avait tant souffert de la colonisation, puisse aujourd’hui remettre en cause le principe de décolonisation, admis universellement. Le représentant marocain a donc dû battre en retraite face à la levée de boucliers des autres délégués. La déclaration finale du sommet a ainsi intégré ce principe. Et comme pour ajouter un peu plus d’amertume au malaise du roi qui s’est retrouvé visiblement isolé dans la grande salle du complexe sportif de New Delhi, le classement des interventions des chefs d’État est venu confirmer la posture peu confortable dans laquelle s’est mise Sa Majesté. En effet, après le laïus prononcé par le Premier ministre indien, en tant que représentant du pays hôte, la parole a été donnée au président de l’Union africaine en exercice, le président du Zimbabwe, Robert Mugabé, qui, selon toute vraisemblance, a pris un malin plaisir à tacler le roi du Maroc, en évoquant, et à plusieurs reprises, le combat de l’Afrique contre le colonialisme, ses souffrances dues, justement, à la colonisation et l’engagement du continent en faveur de la décolonisation. Au début de son intervention, le tonitruant Mugabé a même évité, et selon toute vraisemblance de manière délibérée, de saluer le roi du Maroc. En entamant son discours, M. Mugabé s’est adressé, dans l’ordre, au Premier ministre indien, à la présidente de la Commission africaine, au roi du Swaziland, seul roi dans la salle avec Mohammed VI, aux présidents, aux vice-présidents et, enfin, au reste de l’assistance. Ce qui a certainement dû agacer encore plus le roi du Maroc. Et comme pour faire perdurer le supplice de ce dernier qui a tenté de se mettre dans les habits de l’invité de marque, c’est la présidente de la Commission de l’Union africaine, Mme le Dr Nkosazana Dlamini-Zuma, qui a été invitée à rejoindre la tribune pour prononcer, elle aussi, une allocution. Mohammed VI a dû patienter jusqu’au début de la première session des interventions des chefs d’État pour prononcer son discours. Mais, là aussi, ce n’est pas fini. En effet, c’est le roi de Swaziland qui l’a précédé à la tribune. Et cela ne pouvait que le froisser davantage, lui qui se voyait, en venant au sommet, en guest-star de l’événement. En fin de compte, apparemment, les choses ne se sont pas passées comme prévu. La coupe étant pleine, Mohammed VI a dû quitter la salle avant même la fin des interventions des autres chefs d’État inscrits pour la première session. Au déjeuner qui a suivi, il n’était tout simplement pas présent, manifestant, ainsi, son embarras de se retrouver en tête à tête avec ceux qu’il considère comme des ennemis. À la reprise des travaux, dans l’après-midi, il n’y avait aucune trace de lui. Et comme pour couronner le tout, il a boycotté la cérémonie de prise de photos des chefs d’État participants, avec le Premier ministre indien, tous en tenue traditionnelle indienne.
Pourtant, dans les quelques jours qui ont précédé le sommet, le Maroc avait réussi à dissuader les autorités indiennes d’inviter la République sahraouie à la rencontre. Ce qui fut fait. Le royaume pensait ainsi avoir fait l’essentiel. C’est sans aucun doute la raison qui a poussé Mohammed VI à débarquer dans la capitale indienne à la tête d’une forte délégation, croyant, peut-être, avoir gagné la bataille contre le reste des pays africains. Mais le clash tant redouté entre le Maroc et les pays africains a failli avoir lieu deux jours avant le sommet, à l’occasion de la préparation du projet de la Déclaration de Delhi par les ministres des Affaires étrangères. En effet, selon des indiscrétions, le représentant marocain s’est tout simplement opposé, lors des discussions, à toute évocation du principe de décolonisation dans le texte en question. Un principe pourtant tout le temps martelé par les Nations unies et l’Union africaine et sur lequel la communauté internationale est unanime. Le comportement du représentant marocain a, visiblement, choqué tous les autres ministres qui n’ont pas hésité à rejeter unanimement la proposition marocaine. Le ministre marocain des AE, Salaheddine Mezouar, se serait pris une volée de bois vert de la part de l’assistance qui ne comprenait pas qu’un pays, comme le Maroc, qui, lui aussi, avait tant souffert de la colonisation, puisse aujourd’hui remettre en cause le principe de décolonisation, admis universellement. Le représentant marocain a donc dû battre en retraite face à la levée de boucliers des autres délégués. La déclaration finale du sommet a ainsi intégré ce principe. Et comme pour ajouter un peu plus d’amertume au malaise du roi qui s’est retrouvé visiblement isolé dans la grande salle du complexe sportif de New Delhi, le classement des interventions des chefs d’État est venu confirmer la posture peu confortable dans laquelle s’est mise Sa Majesté. En effet, après le laïus prononcé par le Premier ministre indien, en tant que représentant du pays hôte, la parole a été donnée au président de l’Union africaine en exercice, le président du Zimbabwe, Robert Mugabé, qui, selon toute vraisemblance, a pris un malin plaisir à tacler le roi du Maroc, en évoquant, et à plusieurs reprises, le combat de l’Afrique contre le colonialisme, ses souffrances dues, justement, à la colonisation et l’engagement du continent en faveur de la décolonisation. Au début de son intervention, le tonitruant Mugabé a même évité, et selon toute vraisemblance de manière délibérée, de saluer le roi du Maroc. En entamant son discours, M. Mugabé s’est adressé, dans l’ordre, au Premier ministre indien, à la présidente de la Commission africaine, au roi du Swaziland, seul roi dans la salle avec Mohammed VI, aux présidents, aux vice-présidents et, enfin, au reste de l’assistance. Ce qui a certainement dû agacer encore plus le roi du Maroc. Et comme pour faire perdurer le supplice de ce dernier qui a tenté de se mettre dans les habits de l’invité de marque, c’est la présidente de la Commission de l’Union africaine, Mme le Dr Nkosazana Dlamini-Zuma, qui a été invitée à rejoindre la tribune pour prononcer, elle aussi, une allocution. Mohammed VI a dû patienter jusqu’au début de la première session des interventions des chefs d’État pour prononcer son discours. Mais, là aussi, ce n’est pas fini. En effet, c’est le roi de Swaziland qui l’a précédé à la tribune. Et cela ne pouvait que le froisser davantage, lui qui se voyait, en venant au sommet, en guest-star de l’événement. En fin de compte, apparemment, les choses ne se sont pas passées comme prévu. La coupe étant pleine, Mohammed VI a dû quitter la salle avant même la fin des interventions des autres chefs d’État inscrits pour la première session. Au déjeuner qui a suivi, il n’était tout simplement pas présent, manifestant, ainsi, son embarras de se retrouver en tête à tête avec ceux qu’il considère comme des ennemis. À la reprise des travaux, dans l’après-midi, il n’y avait aucune trace de lui. Et comme pour couronner le tout, il a boycotté la cérémonie de prise de photos des chefs d’État participants, avec le Premier ministre indien, tous en tenue traditionnelle indienne.
S. H
Bravo le Sommet Inde-Afrique ! Une bonne leçon pour les Européens! (ndlr)
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