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lundi 2 novembre 2015

Farida Aarrass: « Je crains pour la vie de mon frère» au 69ème jour de grève ...

Par Baudouin Loos, Le Soir, 2/11/2015

 La sœur d’Ali Aarrass, le Belgo-Marocain condamné à douze ans au Maroc après des aveux extorqués sous la torture, a pu voir son frère en prison ce lundi matin.

Farida Aarrass est encore sous le choc. A peine rentrée de la prison de Salé 2, à côté de Rabat, où elle a vu son frère Ali, en grève de la faim depuis le 25 août dernier, elle ne peut retenir ses larmes au téléphone. « C’est horrible. Ma fille et moi avions l’impression d’avoir un cadavre devant nous, il est squelettique. Si ma mère le voyait, elle ne tiendrait pas le coup. Pourtant, il semble rester maître de lui-même et se montre toujours aussi déterminé. Pas question pour lui d’arrêter sa grève, malgré mes demandes répétées. Je retournerai à la prison ces prochains jours pour avoir gain de cause. Il ne doit pas mourir ! »
 
Ali Aarrass, pour rappel, est ce Belgo-Marocain de 53 ans - qui n’avait jamais habité au Maroc - condamné à douze ans de prison en 2012 pour terrorisme après avoir été extradé d’Espagne en 2010 puis torturé au Maroc. Il clame son innocence et se plaint de divers mauvais traitements en prison. Un comité de soutien a été créé en Belgique et ce week-end, trois députés, Zoé Genot (Ecolo), Jamal Ikazban (PS) et Youssef Handichi (PTB), ont observé une grève de la faim de 24 heures en solidarité. Plusieurs médias belges qui avaient peu ou pas traité le sujet ont, grâce à eux, décidé d’écrire des articles ou de diffuser des reportages.

« Je dois tenir bon »

« Même s’il a perdu son sourire, il a essayé de me rassurer, raconte encore sa sœur depuis Rabat, reprenant son souffle. Il m’a dit : “Je dois être impressionnant à voir mais je vais bien, j’ai toute ma tête et je dois tenir bon. Si le Maroc est l’État de droit qu’il prétend être il doit me rendre la liberté puisque je n’ai commis aucun crime, ni envers le Maroc ni envers ma patrie la Belgique, où j’ai longtemps vécu et fait mon service militaire”. D’autres binationaux bénéficient d’un meilleur traitement », remarque aussi Farida, qui se bat depuis des années pour que la Belgique lui accorde une assistance consulaire (ce que les tribunaux bruxellois ont d’ailleurs confirmé par des décisions en 2014, mais la Belgique a porté l’affaire devant la Cour de cassation, qui n’a pas encore entendu les parties).
Ali Aarrass a été récemment transféré pendant trois jours à l’hôpital Avicenne, à Rabat. « Ali, conclut Farida, a trouvé tout le personnel de l’hôpital très aimable, certains même formidables, il tient à les remercier, comme il le fait pour tous ceux qui se battent pour lui en Belgique. Mais j’ai peur pour lui, je crains pour sa vie. Pourtant, il insiste. Son combat est pour la justice et pour la dignité. »
NB La famille et les amis d’Ali Aarrass consignent depuis des années les informations sur un site qui lui est dédié : www.freeali.eu/
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Voilà ce que pensent les autorités marocaines de la grève d'Ali, ignoble !
http://www.h24info.ma/maroc/le-detenu-ali-aarass-hospitalise-une-nouvelle-polemique-est-nee/37670?utm_source=Newsletter_Datarget&utm_medium=email&utm_campaign=  

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