Chers amis lecteurs de solidmar,

Solidmar est fatigué ! Trop nourri ! En 8 ans d’existence il s’est goinfré de près de 14 000 articles et n’arrive plus à publier correctement les actualités. RDV sur son jumeau solidmar !

Pages

samedi 7 juin 2014

Un dirigeant tunisien refuse d’assister au dîner offert au roi du Maroc

Par Thami Afailal, 1er/6/2014

Hamma Hammami (Photo DR)
Hamma Hammami (Photo DR)

Hamma Hammami sauve un peu l’honneur des Tunisiens. Cet opposant historique à la dictature de Ben Ali, porte-parole d’un parti longtemps clandestin, le Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT), devenu le Parti des travailleurs, a annoncé qu’il refusait d’assister à un dîner offert en l’honneur du roi Mohamed VI par le président Moncef Marzouki, ce médecin hier opposant à la dictature tunisienne, aujourd’hui cireur de babouches de l’autocratie alaouite.
Hamma Hammami s’en explique dans une vidéo où il se solidarise avec les jeunes du Mouvement du 20 février, avecle rappeur Lhaqed, avec le journaliste Ali Anouzla et avec le reste des prisonniers politiques marocains. Il rappelle aussi que la torture est toujours pratiquée dans les geôles du Makhzen.
Mais à part Hamma Hammami, époux de l’avocate et opposante Radhia Nasraoui, peu de politiciens tunisiens ont suivi son exemple. A commencer par Rachad Ghannouchi, le chef du parti islamiste Ennahda qu’on a vu applaudir le discours du dictateur marocain.
Les Tunisiens ont la mémoire courte. Ils ne se rappellent pas que le Makhzen a été l’allié objectif de la dictature tunisienne, alors que les opposants marocains, aujourd’hui encore persécutés, ont été les amis et les alliés des dissidents tunisiens.
Un exemple frappant de cette collaboration des dictatures :  Kamel Jendoubi, l’ex-président de l’Instance supérieure indépendante des élections (ISIE), qui a organisé les premières élections libres de la Tunisie post-Ben Ali, et autre opposant historique à la dictature benalienne. En octobre 2010, quelques mois avant la chute de la dictature en Tunisie, il fut arrêté à l’aéroport de Rabat parce que, selon le quotidien français Le Monde, « le régime de Ben Ali [est intervenu] auprès du palais royal du Maroc pour le faire refouler de ce pays ».
Cruauté gratuite du Makhzen, le pauvre Jendoubi fut obligé, alors qu’il était malade, de dormir dans l’avion qui allait le ramener le lendemain en France après son expulsion du Maroc.
Et aujourd’hui ces Tunisiens qui ont souffert la dictature applaudissent le discours d’un homme, le roi du Maroc, dont le modèle sécuritaire était la dictature d’un certain Ben Ali.
Thami Afailal

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire