EM, Sahara Occidental occupé, 31/5/2014
كوسموس انرجي تعلن اول عمليات الحفر عن البترول ببوجدور شهر اكتوبر القبل
La
compagnie américaine Kosmos Energy a annoncé le forage du premier puits
d’exploration pétrolier au mois d'octobre prochain à «Cap Boujdour» au
large des côtes du Sahara Occidental occupé. Cette compagnie travaille
avec et pour le gouvernement marocain. Ses partenaires pour cette
opération sont les compagnies Cairn et Atwood.
Ce
que veut faire cette compagnie est illégale. C’est interdit par le
droit international parce que le Sahara Occidental est une colonie, un
territoire non autonome. Les ressources naturelles du Sahara Occidental
appartiennent aux Sahraouis. Par conséquent leur exploration ou
exploitation exige l’accord des Sahraouis et doit être à leur bénéfice.
Les deux conditions sont impératives et inséparables.
En
d’autres termes, ceux du droit international, l'ancien Secrétaire
Général adjoint de l'ONU aux affaires juridiques Hans Corell le dit
clairement en conclusion de son avis consultatif "si des activités de
prospection et d’exploitation devaient être entreprises au mépris des
intérêts et de la volonté́ du peuple du Sahara occidental, elles
contreviendraient aux principes de droit international applicables aux
activités touchant aux ressources minérales des territoires non
autonomes".
La compagnie américaine Kosmos déclare que ses plans sont compatibles avec le droit international et
assure agir de manière éthique, en soulignant que la découverte de
pétrole rejaillirait positivement sur la population sahraouie. Cette
affirmation est caduque. Quel que soit le nombre d’argument donné par la
compagnie ou par l’occupant marocain sur un hypothétique bénéfice de la
population sahraouie, cela n’efface pas l’autre obligation conjointe
qui rendrait légale ce commerce, l’accord des Sahraouis. Et celui-ci ne
peut être obtenu que par référendum auprès des sahraouis vivants dans
les territoires occupés, dans les campements de réfugiés en Algérie et
en exil ailleurs dans le monde.
Parce
que certains étrangers veulent bien croire les mensonges du Maroc sur
son action positive et bénéfique pour le Sahara Occidental sans
l’autorisation sahraouie, il faut souligner l’état désastreux ou
l’absence des institutions de soin, d’éducation, et de toute
infrastructure que la partie occupée du territoire. Ce qui est construit
et mis en place ne sert que les colons marocains et le pillage des
ressources naturelles par le roi du Maroc, le makhzen, les généraux et
les étrangers.
Les
Sahraouis de la société civile refusent toute exploration et
exploitation des ressources naturelles de la partie du Sahara Occidental
occupée par le Maroc. Ils le manifestent régulièrement au détriment de
leur santé, les protestations publiques étant en effet constamment
attaquées avec grande violence par la police marocaine.
Depuis
2010 Les Sahraouis manifestent contre les activités de Kosmos en
territoires occupés. Et par exemple, plus récemment depuis l’annonce du
forage pour octobre, les Sahraouis marchent contre Kosmos le 26 février à
El Aaiun, manifestent à Bougdour les 12 et 20 mars, le 15 avril, en
Espagne. Le 19 avril, ils enregistrent des vidéos disant « kosmos dégage
», et adressent à la compagnie des courriers de la même teneur le 15
avril. (voir les sites de WSRW et EM(
Sultana Khaya, présidente de
l'observatoire Sahraoui pour les droits de l'homme et la protection des
ressources naturelles à Boujdour occupé déclare : « Nous sommes contre
l'exploration, mais également contre l'exploitation. Si le forage
commence et abouti à la découverte de pétrole, cela veut dire que les
efforts des Nations Unies vont être bloqués et que la répression et
l'oppression vont augmenter contre les Sahraouis »
Selon
les militants, ils vont continuer à manifester leur opposition à toute
activité d’exploration et exploitation du pétrole, du gaz et de toutes
les autres ressources naturelles du Sahara Occidental tant qu’ils ne
sont pas entendus et leur volonté respectée, et cela en dépit de
l’ignorance internationale. Ce n’est pas nouveau que la surdité
internationale ressemble à de la complicité, et les Sahraouis n’ont
jamais pour autant cessé de protester.
Ces
manifestations marquent le désaccord des Sahraouis, et annulent toutes
les justifications données par Kosmos sur la légitimité de leurs
activités.
La
base de vie construite pour ses travailleurs par Kosmos Energy à
Bougdour est gardée par l'armée et la gendarmerie royale. Le rapport de
force est annoncé et démontre que le Maroc n’aura plus aucune intension
de solution négociée si du pétrole est découvert. En effet, le Maroc est
le plus pauvre pays du monde au niveau de l'énergie, il importe selon
la banque mondiale 95% de ces besoins.
Aux
cotés des Sahraouis, l’organisation internationale Western Sahara
Resource Watch (WSRW), dénonce notamment les projets de Kosmos et
souligne que «si le Maroc avait sérieusement l’intention de consulter
la population du Sahara Occidental, ils auraient coopéré avec les
Nations Unies en vue d’effectuer le referendum d’autodétermination ». Le
président de WSRW, Erik Hagen interroge d’autre part « par quel
mécanisme le Maroc compte-t-il consulter (ndlr : les populations
locales) ? La moitié des Sahraouis vivent dans des camps de réfugiés ».
Contactées par WSRW les organisations sahraouies de la société civile
ont elles d'ores et déjà toutes déclaré n’avoir jamais été contactées par
Kosmos Energy.
Reuters
souligne d’autre part que Kosmos mais aussi Total n'acceptent pas de
discuter de leur présence au Sahara Occidental. La compagnie française
Total est partenaire du Maroc sur le bloc offshore Anzarane au sud du
Sahara Occidental, et mène donc elle aussi des activités illégales.
EM, Sahara Occidental occupé
Le 31 mai 2014
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