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samedi 7 juin 2014

EM : 1er forage pour Kosmos Energy en octobre au large de Boujdour


EM, Sahara Occidental occupé, 31/5/2014



كوسموس انرجي تعلن اول عمليات الحفر عن البترول ببوجدور شهر اكتوبر القبل

La compagnie américaine Kosmos Energy a annoncé le forage du premier puits d’exploration pétrolier au mois d'octobre prochain à «Cap Boujdour» au large des côtes du Sahara Occidental occupé. Cette compagnie travaille avec et pour le gouvernement marocain. Ses partenaires pour cette opération sont les compagnies Cairn et Atwood.
Ce que veut faire cette compagnie est illégale. C’est interdit par le droit international parce que le Sahara Occidental est une colonie, un territoire non autonome. Les ressources naturelles du Sahara Occidental appartiennent aux Sahraouis. Par conséquent leur exploration ou exploitation exige l’accord des Sahraouis et doit être à leur bénéfice. Les deux conditions sont impératives et inséparables.
En d’autres termes, ceux du droit international, l'ancien Secrétaire Général adjoint de l'ONU aux affaires juridiques Hans Corell le dit clairement en conclusion de son avis consultatif "si des activités de prospection et d’exploitation devaient être entreprises au mépris des intérêts et de la volonté́ du peuple du Sahara occidental, elles contreviendraient aux principes de droit international applicables aux activités touchant aux ressources minérales des territoires non autonomes".
La compagnie américaine Kosmos déclare que ses plans sont compatibles avec le droit international et assure agir de manière éthique, en soulignant que la découverte de pétrole rejaillirait positivement sur la population sahraouie. Cette affirmation est caduque. Quel que soit le nombre d’argument donné par la compagnie ou par l’occupant marocain sur un hypothétique bénéfice de la population sahraouie, cela n’efface pas l’autre obligation conjointe qui rendrait légale ce commerce, l’accord des Sahraouis. Et celui-ci ne peut être obtenu que par référendum auprès des sahraouis vivants dans les territoires occupés, dans les campements de réfugiés en Algérie et en exil ailleurs dans le monde.
Parce que certains étrangers veulent bien croire les mensonges du Maroc sur son action positive et  bénéfique pour le Sahara Occidental sans l’autorisation sahraouie, il faut souligner l’état désastreux ou l’absence des institutions de soin, d’éducation, et de toute infrastructure que la partie occupée du territoire. Ce qui est construit et mis en place ne sert que les colons marocains et le pillage des ressources naturelles par le roi du Maroc, le makhzen, les généraux et les étrangers.
Les Sahraouis de la société civile refusent toute exploration et exploitation des ressources naturelles de la partie du Sahara Occidental occupée par le Maroc. Ils le manifestent régulièrement au détriment de leur santé, les protestations publiques étant en effet constamment attaquées avec grande violence par la police marocaine.
Depuis 2010 Les Sahraouis manifestent contre les activités de Kosmos en territoires occupés. Et par exemple, plus récemment depuis l’annonce du forage pour octobre, les Sahraouis marchent contre Kosmos le 26 février à El Aaiun, manifestent à Bougdour les 12 et 20 mars, le 15 avril, en Espagne. Le 19 avril, ils enregistrent des vidéos disant « kosmos dégage », et adressent à la compagnie des courriers de la même teneur le 15 avril. (voir les sites de WSRW et EM(
Sultana Khaya, présidente de l'observatoire Sahraoui pour les droits de l'homme et la protection des ressources naturelles à Boujdour occupé déclare : « Nous sommes contre l'exploration, mais également contre l'exploitation. Si le forage commence et abouti à la découverte de pétrole, cela veut dire que les efforts des Nations Unies vont être bloqués et que la répression et l'oppression vont augmenter contre les Sahraouis »
Selon les militants, ils vont continuer à manifester leur opposition à toute activité d’exploration et exploitation du pétrole, du gaz et de toutes les autres ressources naturelles du Sahara Occidental tant qu’ils ne sont pas entendus et leur volonté respectée, et cela en dépit de l’ignorance internationale. Ce n’est pas nouveau que la surdité internationale ressemble à de la complicité, et les Sahraouis n’ont jamais pour autant cessé de protester.
Ces manifestations marquent le désaccord des Sahraouis, et annulent toutes les justifications données par Kosmos sur la légitimité de leurs activités.
La base de vie construite pour ses travailleurs par Kosmos Energy à Bougdour est gardée par l'armée et la gendarmerie royale. Le rapport de force est annoncé et démontre que le Maroc n’aura plus aucune intension de solution négociée si du pétrole est découvert. En effet, le Maroc est le plus pauvre pays du monde au niveau de l'énergie, il importe selon la banque mondiale 95% de ces besoins.
Aux cotés des Sahraouis, l’organisation internationale Western Sahara Resource Watch (WSRW), dénonce notamment les projets de Kosmos et souligne que  «si le Maroc avait sérieusement l’intention de consulter la population du Sahara Occidental, ils auraient coopéré avec les Nations Unies en vue d’effectuer le referendum d’autodétermination ». Le président de WSRW, Erik Hagen interroge  d’autre part « par quel mécanisme le Maroc compte-t-il consulter (ndlr : les populations locales) ? La moitié des Sahraouis vivent dans des camps de réfugiés ».  Contactées par WSRW les organisations sahraouies de la société civile ont elles d'ores et déjà toutes déclaré n’avoir jamais été contactées par Kosmos Energy.
Reuters  souligne d’autre part que Kosmos mais aussi Total n'acceptent pas de discuter de leur présence au Sahara Occidental. La compagnie française Total est partenaire du Maroc sur le bloc offshore Anzarane au sud du Sahara Occidental, et mène donc elle aussi des activités illégales.
EM, Sahara Occidental occupé
Le 31 mai 2014

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