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samedi 7 juin 2014

Moncef Marzouki est passé de dissident contre la dictature à supporter de dictateur

Le président Moncef Marzouki remettant, heureux, la plus haute décoration au dictateur marocain (Photo DR)
Le président Moncef Marzouki remettant, heureux, la plus haute décoration au dictateur marocain (Photo DR)

L’un des premiers journalistes marocains, sinon le premier, à l’avoir interviewé après qu’il soit devenu président de la république tunisienne, vient d’être condamné au Maroc, sans d’ailleurs avoir été informé de la date de son procès, mais cela ne semble pas déranger outre mesure Moncef Marzouki.
Comme ne doit pas le déranger non plus que ce même journaliste, Ali Anouzla, soit poursuivi par la justice, en fait par le Palais royal, pour « apologie du terrorisme », pour, en réalité, avoir révélé que le roi, l’homme à qui Moncef Marzouki a remis la plus haute distinction tunisienne, avait gracié un pédophile espagnol condamné à trois décennies de prison pour avoir violé une dizaine de petits marocains.
C’est ainsi. L’ancien dissident qui combattait la dictature de Ben Ali est devenu aujourd’hui un supporter d’une dictature arabe. La marocaine.
Apparemment, le fait que le Maroc ne soit pas un État de droit, que la pratique de la torture, selon les récents rapports de l’ONU, soit une constante, que des jeunes militants du Mouvement du 20 février soient condamnés à la pelle pour faire taire leur élan et que l’arbitraire le plus sauvage, comme le refus du wali de Rabat de refuser, comme l’y oblige la loi, à remettre un récépissé de constitution d’association à Freedom Now, ne semble pas émouvoir outre mesure notre ex-ami Moncef Marzouki.
Ne parlons pas des centaines de prisonniers politiques éparpillés un peu partout dans le royaume de « Sidi ».
On nous dira que le Marzouki président de la République ne doit pas se comporter comme le Moncef dissident. Oui, mais, si Marzouki est là où il est aujourd’hui c’est justement parce qu’il était un dissident et qu’il y a eu cassure  avec le passé. Cassure avec la dictature. Mais, Moncef Marzouki le comprend-il ?
Les Tunisiens ont-ils un faible pour les régimes autoritaires ? Sont-ils sensibles aux charmes de la matraque et du déni de justice ?  Comme a été affligeant pour nous autres marocains épris de liberté, de voir à la télévision cette masse de députés tunisiens de l’Assemblée constituante, dont nous connaissons personnellement certains éléments, applaudir à tout va le discours du dictateur en babouches qui nous gouverne, qui nous opprime et réprime, qui nous empêche de nous exprimer librement au Maroc.
D’autant plus que le roi Mohamed VI, jusqu’à ce que la dictature de Ben soit mise à terre, était son allié naturel. N’a-t-il pas, comme l’a révélé le journal Le Monde, ordonné l’expulsion de Kamal Jendoubi venu au Maroc à l’invitation de ses camarades marocains quelques semaines seulement seulement avant la chute du dictateur ?
Nos amis tunisiens ont la mémoire courte. Maintenant qu’ils peuvent se barbouiller entre eux sans l’oeil vigilant de Ben Ali, ils n’ont que faire de la souffrance des autres peuples du Maghreb.
Nous n’oublierons pas cette trahison à l’esprit du sacrifice de Mohamed Bouazizi. Comme nous n’oublierons pas le geste symbolique, mais ô combien honorable, de Hamma Hammami de refuser d’aller dîner avec le dictateur au nom de principes oubliés par le maître des lieux du palais présidentiel : l’ex-dissident Moncef Marzouki.
Thami Afailal
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