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vendredi 7 février 2014

point hebdomadaire n°53 sur la campagne de parrainage des prisonniers politiques et d'opinion au Maroc







Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc
ASDHOM 79, rue des Suisses  92000 Nanterre

Point hebdomadaire n°53 sur la campagne de parrainage des prisonniers d’opinion au Maroc, 7/2/2014

Aujourd’hui, se poursuit le procès intenté à Maître Mohamed El-Messaoudi devant la Cour d’appel de Casablanca. C’est son collègue, le Bâtonnier Abderrahim Jamai, qui prend sa défense à la tête d’une équipe de plusieurs avocats dont certains sont venus d’Europe. La solidarité prend alors tout son sens, et l’ASDHOM de se féliciter, car Maître El-Messaoudi n’a eu de cesse de soutenir et de défendre, en prenant de son temps et gracieusement, des victimes d’atteinte aux droits de l’Homme. Sa comparution aujourd’hui n’est pas le fruit du hasard. Le parquet qui le poursuit officiellement pour « outrage à magistrat », veut lui faire payer en réalité son engagement à défendre des victimes d’injustice. Dans nos précédents points, nous sommes revenus largement sur cette affaire. Rappelons simplement que les faits remontent à 2009 quand Maître El-Messaoudi a accepté de plaider en faveur du groupe sahraoui, dit groupe Tamek, qui s’était rendu aux camps de Tindouf en Algérie et qui, à son retour, a été arrêté à l’aéroport de Casablanca et poursuivi pour « intelligence avec l’ennemi ».
Pour soutenir Maître El-Messaoudi, le bureau régional de l’AMDH-Casablanca- dont il est membre organise aujourd’hui une caravane et un rassemblement devant la Cour d’appel. L’ASDHOM qui a établi des contacts avec des barreaux d’avocats en Europe en vue de le soutenir dans le cadre de sa campagne de parrainage, ne peut que se solidariser avec l’initiative.
D’autres informations relatives aux prisonniers politiques et d’opinion continuent à nous parvenir. D’autant que le Maroc vit actuellement au rythme de nombreuses manifestations d’élèves contre le projet gouvernemental « Massar » relatif à la notation. Plusieurs interventions policières violentes et arrestations sont au menu.
Nous vous les livrons dans ce point pour se faire une idée sur les dégâts de la détention politique qui sévit au Maroc. Commençons par les plus heureuses !

Groupe Sahraouis-Ait Melloul : Le prisonnier politique sahraoui Issa Bouda a recouvré sa liberté, le 6 février 2014, après avoir purgé sa peine de 4 ans de prison ferme qu’il a passée dans les prisons locales d’Inzgane et d’Ait-Melloul. Arrêté le 5 février 2009 à Boujdour, il a été condamné par la Cour d’appel d’Agadir pour avoir participé à une manifestation pacifique le 26 février 2008 à Tantan en faveur du front Polisario. Issa Bouda fait partie d’un groupe de 17 sahraouis arrêtés et condamnés pour les mêmes faits à des peines allant de 4 ans à 15 ans, peine attribuée par exemple à Yahya Mohamed El-Hafed Iâza.

Groupe UNEM-Fès : Le prisonnier d’opinion de l’UNEM-Fès, Mohamed Ait Rais, alias Haha, retrouve sa liberté provisoire le jeudi 6 février 2014 après 4 mois de détention préventive à la prison locale Ain Kadous de Fès en compagnie de Mohamed Ghalout et Mohamed Boujnah. Il sera présenté devant le tribunal, en compagnie de son camarade Brahim Lahboubi, en liberté provisoire, le 20 mars prochain. Les militants de l’UNEM-Fès lui ont réservé un accueil chaleureux au sein du campus universitaire de Dhar El-Mahraz.
Ses deux compagnons, Ghalout et Boujnah, seront, eux, présentés au tribunal le 12 février 2014.
Lundi 3 février et mardi 4 février, le même tribunal a reporté les procès de deux autres militants poursuivis en liberté. Rachid Amlah sera jugé le 18 février 2014, quant à Jilali Kosseiri, son procès a été fixé au 21 juillet 2014.

Groupe UNEM-Kénitra : Les cinq nouveaux prisonniers de l’UNEM-Kénitra, Abderrahim Taouil, Ismail El-Ahmar, Abderrazak Jakko, Zakaria Rakkas et Karim Bousaâdan, qui comparaissaient devant le tribunal de Kénitra le 4 février 2014 pour avoir participé au boycott des examens universitaires, ont vu leur procès reporter au 11 février et au 18 mars (deux dossiers). Le rassemblement de soutien organisé le même jour devant le tribunal a été violemment dispéersé par les forces de l’ordre. Abderrahim Taouil, écroué sous le numéro 4397, a publié un rapport depuis la prison « Aouad » à Kénitra, où il revient sur les conditions de leur arrestation et celles de détention.

Groupe UNEM-Meknès : Autre report de procès qui touche les militants de l’UNEM, c’est celui des cinq de Meknès, Soufiane Sghéri, Hassan Ahamouch, Mohamed Eloualki, Hassan Koukou et Mounir Ait Khafou (voir points précédents), qui sont en prison sans jugement depuis le 17 décembre 2012. Leur procès vient de nouveau d’être reporté au 17 mars 2014.

Groupe Sahraouis-Inzgane : Après 4 mois de prison préventive passés à la prison locale d’Inzgane, le jeune prisonnier politique sahraoui Mohamed Jaghagh a été condamné le mardi 4 février par la cour d’appel d’Agadir à un an de prison ferme pour avoir participé en octobre 2013 aux manifestations qui ont suivi le démantèlement violent du campement Tizimi à Assa. Mohamed Jaghagh avait subi un interrogatoire musclé de la part des gendarmes d’Assa et de Guelmim avant d’être présenté au juge d’instruction d’Agadir le 22 octobre 2013 et placé ensuite en détention provisoire en attendant son procès.

Groupe Sahraouis-Guelmim : Le tribunal militaire permanent de Rabat a reporté le procès de Mbarek Daoudi, 58 ans, pour absence des pièces à conviction, sans lui fixer de date. L’audience est passée à huis-clos. Sa famille, ses soutiens, venus de loin, et des observateurs étrangers n’ont pas été autorisés à accéder à la salle du procès. Rappelons que Mbarek Daoudi a été arrêté à Guelmim le 28 septembre 2013 en compagnie de deux de ses enfants qui n’étaient pas encore arrêtés (voir points précédents). Après cette arrestation, c’est pratiquement toute la famille Daoudi qui se trouve en prison. Mbarek Daoudi est un ancien militaire (à la retraite au moment de l’arrestation) qui avait assisté en 1976 à l’exécution de 8 Sahraouis par l’armée marocaine et dont les noms de quatre parmi eux ont été cités par l’IER comme étant des disparus avec des dates et des lieux erronés. Serait-il un témoin gênant ?

Groupe Liberté d’expression-Syndicalistes : Le responsable syndical (CDT-Ouarzazate), Hamid Majdi, qui a toujours défendu les mineurs d’Ouarzazate, n’en finit pas avec les déboires de la justice marocaine. Un vrai acharnement est organisé contre lui alors qu’il avait été relaxé auparavant (voir points précédents). Il était de nouveau convoqué à comparaître devant le tribunal d’appel à Marrakech le 3 février 2014 après deux reports successifs. Plusieurs organisations démocratiques qui le soutiennent ont appelé à un rassemblement de solidarité ce jour-là. L’ASDHOM lui témoigne tout son soutien et continue à le proposer au parrainage.

Groupe 20-Février à Tiflet : Après la condamnation, le 27 janvier dernier, du militant du 20-Février et secrétaire général de l’AMDH-Tiflet, Fouad Balbal, à 6 mois de prison ferme, son comité de soutien, réuni le 31 janvier 2014 au local de l’AMDH-Khémisset, a décidé d’organiser à Tiflet un sit-in de protestation le dimanche 9 février pour réclamer sa libération, ainsi que celle de tous les prisonniers politiques et d’opinion. L’ASDHOM qui parraine Fouad Balbal soutient bien évidemment l’initiative.

Groupe ANDCM-AMDH-Tata (nouveau) : La section de l’ANDCM (Diplômés chômeurs) de Tata a organisé lundi 27 janvier 2014 un rassemblement devant le tribunal de 1ère instance de Tata pour soutenir Ammi Fadili, secrétaire général de l’AMDH-Tata et Abdellatif Belkaid, membre de l’ANDCM, qui sont poursuivis pour « offense à agent de l’Etat et violence contre les forces de l’ordre ». Ce procès que l’ASDHOM avait déjà signalé dans ses points hebdomadaires, ne finit pas d’être reporté. Le prochain est fixé au 24 février 2014.

Le bureau exécutif de l’ASDHOM
Paris, le 7 février 2014
 

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