Association de Défense des Droits de
l’Homme au Maroc
ASDHOM 79, rue des Suisses 92000 Nanterre
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Que de procès d’opinion
cette semaine au Maroc! Pas moins de sept. Cinq rien que pour le seul lundi
27 janvier. Cela concerne tout aussi bien des enseignants, des étudiants et des
diplômés chômeurs que des défenseurs des droits de l’Homme, des militants
du 20-Février, des syndicalistes et des défenseurs des victimes des dérives du
microcrédit, ou encore des Sahraouis.
C’est à ces informations
inquiétantes que s’attèle notre présent point sur la campagne de
parrainage. Si quatre de ces procès ont commencé il y a un bout de temps déjà (le
cas des militants de l’UNEM à Meknès et de celui des deux défenseurs des
victimes du microcrédit à Ouarzazate), les autres sont nouveaux et risquent de
faire rallonger encore plus nos listes de prisonniers d’opinion
qu’on propose au parrainage.
Groupe 20-Février
d’Al-Hoceima : Abdelhalim Bakkali, militant du 20-Février, de
l’Association Nationale des Diplômés Chômeurs au Maroc (ANDCM, non encore
autorisée) et de l’UNEM, était convoqué lundi 27 janvier devant la cour
d’appel d’Al-Hoceima. Rappelons qu’il avait été jugé à 4 ans
de prison ferme en première instance (voir
point précédents). La peine a été ramenée à deux ans en appel et au moment
où il purgeait sa peine à la prison Sept Villages de Tanger, il est de nouveau
convoqué car le parquet, non content de cette peine, a réussi à casser le
jugement. D’après son avocat, Maître Mohamed
El-Messaoudi, lui-même poursuivi dans une autre affaire, et
qui s’est déplacé de Casablanca pour le défendre, Abdelhalim Bakkali
risque de voir sa peine s’alourdir. Maître El-Messaoudi nous a informé
que sa demande de liberté provisoire a été refusée et que le procès de son
client a été pour la quatrième fois reporté au 10 mars 2014 pour pouvoir
convoquer les témoins et permettre surtout à Abdelhalim Bakkali d’aller passer
ses examens de master à la prison de Tanger. Abdelhalim Bakkali est en prison
depuis le 12 mai 2012 pour ses activités au sein du mouvement 20-Février et de
l’ANDCM de Béni Bouayach.
Groupe 20-Février
à Marrakech : Bonne nouvelle ! Le militant du
20-Février, Chérif Talhaoui, qui avait été arrêté à Agadir et transféré après
trois jours à Marrakech où il était condamné à six mois (voir points précédents), vient de quitter la
prison Boulamharez. Il a été libéré la nuit du dimanche à lundi pour empêcher
que ses camarades de lutte et les défenseurs des droits de l’Homme de
Marrakech lui organisent un accueil.
Groupe 20-Février
à Fès : Le prisonnier d’opinion Mohamed Adli, arrêté
il y a six mois à Séfrou (voir points
précédents) pour ses activités au sein de l’UNEM et du mouvement
20-Février, a bénéficié d’une libération provisoire lors de son procès,
tenu lundi 27 janvier. Ses camarades du 20-Février, empêchés par les forces de
l’ordre d’assister à son procès, sont partis l’attendre à la
sortie de la prison. Son procès a été reporté au 17 février prochain.
Groupe 20-Février
à Tiflet : Fouad Balbal, un militant du 20-Février et
secrétaire général de l’AMDH de Tiflet, a été condamné lundi 27 janvier
par le tribunal de première instance de Khémisset à six mois de prison ferme.
La justice lui reproche d’avoir participé à un « rassemblement
violent et non autorisé » lorsqu’il s’est solidarisé avec les
habitants d’un quartier, non loin de Tiflet, qui ont manifesté contre
l’installation près de leurs habitations de pilonnes de communication.
Son procès s’est déroulé à hui-clos. La famille de Fouad et les
défenseurs des droits de l’Homme ont été empêchés d’accéder à la
salle d’audience. Rappelons que Fouad Balbal faisait déjà partie de nos
listes au moment du lancement de la campagne puisqu’il était déjà
poursuivi en liberté pour sa participation aux manifestations du 20-Février à
Tiflet.
Groupe
Ouarzazate-Microcrédit : La 21ème
audience du procès d’Amina Mourad et
Bennacer Smaini, les deux coordinateurs du mouvement des victimes
des microcrédits à Ouarzazate, s’est tenue mardi 28 janvier 2014 devant la cour d’appel
d’Ouarzazate. Le jugement devrait être prononcé le 11 février prochain. Plusieurs victimes,
venues de toute la région, ont manifesté leur soutien devant le tribunal. Les
avocats de la défense, s’appuyant sur des documents prouvant le taux
élevé pratiqué et montrant les dérives dangereuses du microcrédit, ont plaidé
la relaxe pour Amina et Bennacer. Rappelons qu’ils avaient été blanchis
lors du procès en première instance lorsque les quatre organismes du
microcrédit avaient retiré leurs plaintes. Mais un nouvel organisme, INMAA, lié
à Planet Finances a fait appel. Le Procureur a requis en novembre dernier 5 ans
de prison ferme pour les deux prévenus. L’ASDHOM qui n’a cessé de
soutenir Amina et Bennacer, demande leur relaxe car elle considère qu’ils
ne font que soutenir des victimes des dérives du microcrédit.
Groupe
UNEM-Kénitra : les quatre militants de l’UNEM, Abderrahim Taouil, Ismail El-Ahmar, Abderrazak Jakko
et Zakaria Rakkas, arrêtés le 20 janvier à l’université de
Kénitra (point 51) ont été
présentés au tribunal de 1ère instance le mercredi 22 janvier. Ils
ont été placés en garde à vue pour la suite de l’instruction. Leurs
camarades qui se sont rassemblés devant le tribunal pour les soutenir, ont été
violemment dispersés et un cinquième militant de l’UNEM a même été arrêté
à son tour ; Il s’agit de Karim
Bousaâdan, appartenant au courant des étudiants basistes. Traduits
de nouveau devant le tribunal le 23 janvier,
les quatre premiers arrêtés ont été placés en détention provisoire à la prison
Al-Aouad en compagnie de Karim Bousaâdan avant d’être présentés de
nouveau le lendemain devant le tribunal. Leur
procès a finalement été reporté au 4 février 2014. Il faut dire que
trois parmi eux, Abderrahim Taouil, Ismail El-Ahmar et Abderrazak Jakko, avaient
déjà purgé en 2012 une peine de 7 mois environ et que leur procès en appel
coïncide étrangement avec leur nouveau procès, le 4 février.
Groupe
UNEM-Meknès : Arrêtés depuis le 17 décembre 2012 et
placés en prison de Toulal 2 à Meknès, les cinq militants de l’UNEM
(Hassan Koukou, Mounir Ait Khafou, Hassan Ahamouch, Soufiane Sghéri et Mohamed
Eloualki) n’ont pas fini de voir leur procès reporter. Lundi 27 janvier, le tribunal a encore une fois décidé
de le reporter au 17 mars prochain.
Groupe
Enseignants-Rabat : Cela fait plus de 65 jours
que les coordinations nationales des enseignants, exclus de la promotion,
mènent un mouvement de protestation pacifique devant le ministère de
l’Education nationale. Le mercredi 22 janvier, et pour la deuxième fois,
les forces de l’ordre ont chargé violemment les manifestants faisant une
trentaine de blessés. Neuf enseignants ont été arrêtés et placés en détention
provisoire en attendant leur procès. Il s’agit de Abdelouahab
Shimi, Zouhir Laâmim, Hassan Ait El-Yaïch, Youssef Zourkan, Imad Oulij, Maati Boumediene,
Mohamed Najah et Maati Labradaï (nous n’avons pas le nom du neuvième) qui
se sont mis de suite en grève de la faim.
Les cinq syndicats enseignants ont protesté auprès du Chef du gouvernement et
lui ont demandé d’intervenir rapidement pour libérer les 9 enseignants.
L’ASDHOM demande à son tour au gouvernement de privilégier la recherche
de solutions adéquates et le dialogue à l’approche sécuritaire.
Groupe
Zayou-ANDCM : Les sept militants de l’ANDCM de
Zayou (voir points précédents), poursuivis
en liberté provisoire depuis le 2 mars 2013 ont été convoqués lundi 27 janvier
devant le tribunal de 1ère instance de Nador. Leur procès a été
reporté au 3 mars 2014. Plusieurs militants de l’ANDCM se sont rassemblés
devant le tribunal pour scander leur soutien aux sept militants et pour
dénoncer ce procès injuste et réclamer leur relaxe.
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